En cette période de confinement, quelques lecteurs/trices me suggèrent de publier d'anciens articles. Riche de 4400 articles, mon blog constitue en effet une sorte d'encyclopédie subjective abordant des sujets extrêmement variés qui se fichent de la mode, même s'ils ne font pas toujours abstraction de l'actualité. Les ressources de l'application DotClear étant limitées, elles rendent peut-être difficile de se frayer un chemin dans cette épaisse forêt où j'ai écrit 7 jours sur 7 les cinq premières années pour me contenter de 5 les dix années suivantes en ne publiant plus le week-end, sauf en de rares exceptions. On peut toujours faire une recherche par thème, mais seuls les derniers articles apparaissent. On pourra choisir de tout relire en commençant par le début, le 4 août 2005, mais je doute que quiconque s'y risque ! J'ai moi-même perdu le souvenir de la plupart des articles que j'ai rédigés, au point qu'il m'arrive de commencer à écrire sur un film que j'ai déjà chroniqué et que j'ai même oublié avoir vu ! En général, je fais une recherche dans le champ en haut à droite pour être certain de ne pas me répéter.
Au cas où vous vous sentiriez une âme d'aventurier, c'est ce champ que je vous conseillerais d'utiliser en y inscrivant un nom propre ou commun, mais de préférence un peu rare, histoire de limiter les occurrences ! Ce principe peut devenir un jeu, un jeu de piste aussi, tant les liens hypertexte tissent une toile rarement explorée par les lecteurs/trices. Essayez et vous plongerez dans l'histoire des quinze dernières années, avec d'étonnants passages plus ou moins secrets vers le passé ou l'avenir. J'aime remonter aux sources autant qu'anticiper.
Un blog n'est ni un roman (encore que celui-ci en ait hébergé deux, livrés par épisodes), ni un travail journalistique (les chroniques de disques, films, expositions, théâtre, livres y ressemblent parfois trop à mon goût, me transformant en militant de ce qui me semble scandaleusement méconnu), mais une sorte de journal extime, raconté à la première personne du singulier, lisible à différents niveaux selon la proximité entretenue avec son auteur. Les sous-entendus sont nombreux, les confessions discrètes ou impudiques, mes coups de gueule explicites au risque de m'avoir valu quelques menaces au delà du raisonnable. Ne cherchant pas la polémique, j'évite les provocations et privilégie l'enquête, tout en sachant pertinemment que tout écrit est un portrait en creux de son rédacteur. Le succès rencontré flattant mon orgueil, j'ai continué à me fendre d'un article par jour, sans ne jamais faillir, sauf lors de certaines pauses salutaires, voire sanitaires, où j'ai coupé la perfusion Internet, par exemple pendant les mois de vacances loin du réseau. La plupart du temps, les trois heures que j'y consacre quotidiennement constituent une gymnastique productive qui me met le pied à l'étrier pour attaquer le reste de mes projets, principalement musicaux. C'est comme siphonner un réservoir, après la première aspiration cela coule tout seul ! Sauf que pour moi, il s'agit plus d'inspiration que d'aspiration. Les retombées sont souvent indirectes. En dehors du lien social, indispensable pour l'ours que je suis, cela m'a parfois offert de magnifiques opportunités et créé des rencontres inattendues.
Pour en revenir au propos de ce billet, j'avoue que cette encyclopédie intime me sert de mémoire, à moi qui n'en ai beaucoup moins que l'on puisse croire, et que je suis certainement le premier à avoir recours au champ de recherche en haut à droite de cette page.