Les lois désastreuses que nous concocte notre gouvernement, la dépression, même légère, qui nous déstabilise, l'hiver qui commence, tout cela nécessite un petit coup de pouce, de quoi réactiver nos zygomatiques à la veille des fêtes. Cela ne vous empêche pas de booster vos défenses immunitaires avec de la vitamines D, de la C (j'ai choisi l'acérola), des oligoéléments ou des huiles essentielles à choisir en fonction de chacun/e, etc. Et donc, avant d'évoquer l'inénarrable Hellzapoppin et en référence au premier confinement, je vous livre cette expérience que je découvre seulement maintenant, machine de Rube Goldberg qui a donné le célèbre Der Lauf der Dinge (Le cours des choses) réalisé en 1987 par Peter Fischli et David Weiss.



HELLZAPOPPIN
Article du 16 novembre 2007


Un soir de première dans le sud des États Unis avec feu d'artifices au programme, on raconte qu'à un journaliste qui lui demandait ce qu'il pensait d'Hellzapoppin, Groucho Marx répondit "Hellzapoppin, c'est ça !" en appuyant sur la mise à feu quelques heures avant le lancement prévu. Peu importe que l'histoire soit vraie ou pas, je n'en sais rien, mais Hellzapoppin c'est ça, une sorte de Tex Avery avec acteurs en chair et en os, un immense succès de Broadway s'appuyant sur toutes les ressources du support cinématographique.
Le dvd est enfin sorti en France (Swift, Universal). "Ça se corse (chef lieu Ajaccio)", car nous devons ses sous-titres français à Pierre Dac et Fernand Rauzena qui ont su capter l'humour débridé d'un des films les plus hilarants de l'histoire du cinéma. Ici pas temps de mort, les gags s'enchaînent sans que l'on ait le temps de reprendre son souffle. Je n'ai jamais compris pourquoi le film de H.C. Potter de 1941 n'a jamais joui auprès des historiens du cinéma des mêmes louanges que ceux avec les frères Marx (Nat Perrin, son principal scénariste, a d'ailleurs travaillé, entre autres, sur Duck Soup). Mon père m'ayant fait découvrir ce joyau burlesque de non-sens lorsque j'avais huit ans, je l'ai revu des dizaines de fois sans jamais me lasser et encore aujourd'hui je me remémore chaque scène avec le même émoi et la folie me gagne comme si l'on m'avait soufflé du protoxyde d'azote dans le nez.


La séquence de Lindy Hop échevelée (qui pourrait donner des idées aux amateurs de hip hop), chorégraphiée par Frankie Manning, avec Slim (Gaillard) & Slam (Stewart), Rex Stuart à la trompette et C.C. Johnson aux tambours, montre que ce n'est pas que jeux de mots et comique de situation menés par le duo infernal (Ole) Olsen et (Chic) Johnson. Le loufoque cède aussi à des scènes musicales avec la bombe Martha Raye (Watch the Birdie !). Et Mischa Auer dans le rôle du Prince Pepi reste inoubliable. De toute façon, il est impossible de donner la dimension du comique d'Hellzapoppin sans se caler devant l'écran. Explosif !

Pour les anglophones, le voici dans son intégralité, hélas sans les sous-titres, mais on le trouve sur le Net pour 10€ avec ceux de Pierre Dac



P.S. de 2007 : si vous préférez des gags plus récents ou que vous êtes allergique à tout ce qui vient de l'Ouest, une amie qui apprend le russe m'envoie ce détournement de l'hymne soviétique. Où la phonétique vient en aide aux choristes de l'Armée Rouge. Cela rappelle les détournements des jazzmen, au lendemain de la guerre, francisant les titres originaux américains (J'ai un haricot vert sur le front pour I cover the Waterfront, Dis Popaul pour Deep Purple, Les veines de mon pénis pour Pennies from Heaven, Y tâte du biniou pour It had to be you, Le camembert d’avril pour I remember April, etc.). Évidemment cela n'a pas la "légèreté" d'Hellzapoppin, souvent copié, jamais égalé, l'un des meilleurs remèdes contre la déprime : indispensable et salvateur !