La pile des disques qui m'ont plu et pour lesquels je n'ai pas trouvé les mots grimpe inexorablement. C'est comme tous les films que j'ai vus récemment sans évoquer les excellentes soirées passées à les regarder. J'écoute tellement de belles musiques et je regarde tant de films que j'en oublie la plupart si je n'écris pas un article dessus. Ce n'est même pas certain, mon blog me servant de pense-bête. 4700 articles, comment voulez-vous que je m'en souvienne ?! Ainsi j'efface malencontreusement de ma mémoire des gens, des lieux, des soirées, des livres...
Par exemple, je me suis amusé des six courts épisodes de Staged où Michael Sheen et David Tennant, jouent leur propres rôles tentant de combattre le confinement en montant Six personnages en quête d'auteur en visioconférence. J'aime me fabriquer des festivals autour d'un auteur comme récemment Julien Duvivier avec La tête d'un homme, La belle équipe, Un carnet de bal, La fin du jour, Panique, Sous le ciel de Paris, Voici le temps des assassins, Marie-Octobre, et le moins noir, mais tout aussi cruel, Au royaume des cieux que je n'avais jamais vu. Ou la polonaise Agnieszka Holland dont Europa, Europa m'a donné envie de continuer avec Le jardin secret, Copying Beethoven, Sous la ville, Spoor, L'ombre de Staline (Mr Jones), Charlatan. Ses films traitent toujours de l'ambiguïté des individus, trait propre à l'histoire de son pays. J'ai été surpris par le culot et le talent du Roumain Radu Jude avec Bad Luck Banging or Loony Porn qui réfléchit si bien notre époque où les mœurs tournent à la folie, me poussant à rechercher Aferim!, Peu m'importe si l'Histoire nous considère comme des barbares et ses autres films pour voir s'ils sont aussi provocants. Ravi de trouver les derniers courts de Mark Rappoport, L'Année dernière à Dachau, The Stendhal Syndrome or My Dinner with Turhan Bey, Two for the Opera Box, avec son style inimitable pour dégonfler la baudruche hollywoodienne avec la plus grande tendresse.
Chez les Américains je conseillerai Promising Young Woman, comédie noire d'Emerald Fennell, News of the World (La mission), western de Paul Greengrass, Da 5 Bloods de Spike Lee sur quatre vétérans du Vietnam, Uncle Frank d'Alan Ball, l'auteur toujours passionnant de Six Feet Under. Pour les amateurs de science-fiction ou d'héroic fantasy, vous pouvez regarder Chaos Walking de Doug Liman et Wonder Woman 1984 de Patty Jenkins , vous perdrez moins votre temps qu'avec Zack Snyder's Justice League qui dure 4 heures vaines et interminables. The Dry est un bon thriller australien de Robert Connolly, et puis les grands espaces, cela fait du bien quand on ne peut pas voyager, même si l'enfermement est d'une autre nature. On le constate aussi dans la série policière Mystery Road. The Father de Florian Zeller avec Anthony Hopkins, personnage atteint d'Alzheimer, et Olivia Colman, qui joue le rôle de sa fille, est filmé non en caméra subjective, mais en découpage ou interprétation subjectives, ce qui est intéressant en plus des numéros d'acteurs. Pacto de Fuga du Chilien David Albala est le récit des Évadés de Santiago à la fin de la dictature de Pinochet. Birds of Prey de l'Américaine d'origine chinoise Cathy Yan est radicalement différent de son précédent Dead Pigs, mais tous les deux sont incisifs et drôles.
La daronne, la comédie policière de Jean-Pierre Salomé, se regarde avec plaisir, et Madame Claude de Syvie Verheyde est un polar français très personnel. Je comprends maintenant pourquoi nous ne voyions rien depuis la fenêtre de notre salle de montage qui en 1972 donnait sur le jardin de la célèbre proxénète qui venait simplement de fermer boutique. La jeune Céleste Brunnquell, vue aussi dans la série En thérapie, est formidable dans Les éblouis de Sarah Succo...
Vous pouvez par contre éviter le multiprimé Adieu les cons ! qui est le pire de la carrière d'Albert Dupontel, d'un ennui et d'une banalité incompréhensibles, Effacer l'historique de Gustave Kervern et Benoît Delépine qui ont perdu leur gnaque, Can't Get You Off My Head, la dernière série documentaire politique en six épisodes d'Adam Curtis, brouillonne et pas du niveau de tous ses chefs d'œuvre passés, Ma Rainey's Black Bottom de George C. Wolfe, décevant de superficialité, mais je ne vais pas dégommer tous les navets que j'ai tentés en vain... Et puis c'est sans compter les articles précédents de ma rubrique cinématographique...
On remarquera que beaucoup de ces films sont signés par des femmes, et que je les ai choisis sans considération pour une quelconque parité, ce qui est une excellente nouvelle !
Fort de cette liste, je remets à demain les musiques qui m'ont accompagné pendant la rédaction de certains de mes articles...