Le post qui suit est déconseillé aux personnes sensibles ne supportant pas qu'on évoque les "maladies" dont on est affligé.
Que mes ami/e/s ne s'inquiètent pas, je suis en de bonnes mains à l'Hôpital Saint-Louis où j'entre demain pour la biopsie d'un carcinome papillaire, en d'autres termes, jamais écrits nulle part pour ne pas effrayer les patients, un cancer de la thyroïde réclamant l'ablation totale de la glande sécrétant les hormones T4 (thyroxine) et T3 (triiodothyronine) régulant le rythme cardiaque, la température du corps, le poids, le transit intestinal et les humeurs (ça c'est dans le ciboulot). Lorsqu'on en sécrète trop on maigrit et on est excité, pas assez et l'on prend du poids en devenant amorphe. Passé l'égorgement, on est lié ad vitam aeternam à Big Pharma en devant s'avaler quotidiennement un comprimé de lévothyrox, dose qu'il est parfois long à évaluer pour retrouver son équilibre légendaire. J'espère donc ne pas devenir désagréable ! Ma tumeur de plus de trois centimètres, qui fut décelée chez moi par hasard (je n'ai aucun symptôme) lors d'un scanner des poumons, n'exige ni chimio ni radiothérapie. On l'appelle "le gentil cancer". Plus de 80% des personnes autopsiées pour d'autres raisons s'avèrent affligées de la sorte ! J'aurais pu vivre avec jusqu'à la fin de mes jours (ou pas en cas de métastases inopinées), mais maintenant qu'on le sait, je n'y coupe pas. La chirurgienne qui m'opérera demain matin, elle, coupe. Elle fut néanmoins incapable de me dire si je pouvais continuer à aller au sauna, alors que la chaleur (comme les bains) est néfaste à la cicatrisation. À chacun son métier, et je vois donc d'autres spécialistes qui me font prendre des remèdes de sorcière pour m'aider à lutter contre le stress. Ce stress n'est pas forcément psychologique, mais le corps reçoit tout de même une sacrée agression qui risque de me fatiguer pendant quelques jours. L'anesthésie générale ne comportant a priori aucun risque, le seul souci est de ne pas entamer les cordes vocales ou le petit nerf pharyngé à proximité (voix rauque, perte de puissance vocale, changement de tonalité !). En cas de tuile, je pourrais toujours devenir chanteur de blues.
Cette nouvelle désagréable est tempérée par d'autres évènements qui me donnent furieusement envie de me réveiller et de me remettre sur pattes aussi tôt que possible. Ma théorie des cycles se vérifie chaque fois. Les bonnes et les mauvaises nouvelles alternant sans cesse, j'ai trouvé un moyen de profiter au mieux de la vie qui m'a été offerte : je fais durer les bonnes au maximum (effet de plateau au dessus de l'axe des abscisses) et réduis les agressions (effet de gouffre pointu en bas sur celui des ordonnées), sachant qu'on est en général soi-même celle ou celui qui entretient la douleur. Tout cela s'entend d'un point de vue strictement personnel, car le rapport du GIEC confirme l'effondrement planétaire et, là, on peut toujours faire le maximum à son niveau, c'est ensemble seulement que les solutions sont envisageables.
Pendant ma convalescence, je serais heureux d'avoir la visite des ami/e/s qui prendront rendez-vous avec mon secrétariat (Marcel Carné se faisait passer pour son majordome en changeant de voix lorsqu'il répondait au téléphone). De toute manière, je suis bien entouré, malgré la période aoûtienne. Sur la photo je m'entraîne à dissimuler la future cicatrice dans les plis du cou !

Je précise que pour moi c'est une première très intéressante car j'ai eu la chance de n'avoir encore jamais subi d'anesthésie générale ni d'opération chirurgicale. À mon niveau, c'est donc très expérimental 😉
Je remercie aussi celles et ceux qui sont passé/e/s par là et m'ont permis d'en savoir plus que ce que les médecins vous expliquent !