Pablo Cueco tape fort, cette fois pas sur son zarb, mais sur sa machine à écrire qu'on imagine faite de petites lames de rasoir très fines. Son roman noir, Le Don, risque-t-il de se faire interdire comme le livre de Claude Guillon et Yves Le Bonniec paru en 1982, Suicide, mode d'emploi ? Car Pablo y révèle toutes les recettes d'un tueur en série pour ne jamais se faire prendre tout en se livrant à sa passion. La sympathie pour l'auteur de l'ouvrage, Pablo dans la peau de l'assassin, ressemble plutôt à celle qu'entretient Ray Shoesmith dans la récente série Mr Inbetween qu'au tueur débile du film Henry, portrait d'un serial killer. Ceux qui connaissent les chroniques de Pablo Cueco dans le Journal des Allumés du Jazz ou ses précédents Double Vue (avec son père Henri... Henri ?! Tiens tiens) et Pour la route (mais je crois que je vais éviter le vélo depuis que j'ai terminé ma lecture) ne seront pas étonnés par l'humour noir de ce roman qui joue sur les morts. L'accumulation n'a d'analogie qu'avec celle des "première minute" de la série Six Feet Under. Une hécatombe. C'est drôle et méchant (le Don est un affluent de la Vilaine !), mais aussi, juste et réconfortant, vous avouerez...

→ Pablo Cueco, Le Don, illustrations de Rocco, ed. Qupé, 15€