Un jour qui déraille... Un jour comme un autre, chantait Brigitte Bardot, et Bernard l'accompagnait au bugle...
Après avoir hésité à publier un ancien article en le réactualisant comme je le fais de temps en temps, pensant que mes lecteurs/trices d'aujourd'hui ne sont pas ceux/celles d'hier, et quand bien même, ils/elles l'auront oublié, j'ai repensé à ma journée d'hier. Mon accoutrement était heureusement pas celui de la photo (prise le jour de l'acquisition de ces superbes chaussures il y a quelques semaines), photo que j'ai retrouvée tout à l'heure tandis que je cherchais un sujet d'article avec quelque lassitude. M'imposer cette discipline de publier sans faille quotidiennement m'interroge parfois. J'imagine que si j'y dérogeais je risquerais de m'arrêter pour toujours. Reparti d'un bon pas, j'ai pensé que mon aventure cycliste de midi m'avait fait les pieds. J'avais pourtant entamé la journée au centre de sport en bas de la rue avec le rameur et l'elliptique. Rentré tout de même un peu crevé, j'avais enfourché ma bicyclette, qui heureusement ne l'était pas, pour aller faire des emplettes coréo-nipponnes rue Sainte Anne. J'y trouvais tout ce dont j'avais besoin, différentes sauces de soja (celles qu'on trouve dans les magasins français ne leur arrivent pas à la cheville), des huiles (sésame noir, shizo), vinaigres (noir aussi, kaki et aiguilles de pin), des farines (riz gluant, soja grillé, patate, tapioca), pâtes soba et udon, ainsi que diverses préparations épicées (calamars crus, anchois séchés, feuilles de shizo, salade sauvage, etc.). Mes deux sacoches remplies à bloc pesant bien 35 kilos, ma chaîne sauta lorsque je passais sur le petit moyeu, celui qui permet de rentrer vite au bercail. Manque de chance, je n'avais avec moi aucun outil pour démonter le garde-boue et je tentai le tout pour le tout en mettant les mains dans le cambouis. Mettre les mains dans le cambouis est l'expression que j'utilise habituellement pour exprimer que, compositeur, j'aime me frotter à mes instruments. Réussissant par je ne sais quel miracle (car je ne suis pas bricoleur pour un sou) à réparer l'engin, j'avais les mains si grassement noires qu'une jeune femme qui prenait sa pause déjeuner devant son bureau eut la gentillesse de me proposer de l'eau et du savon. Je repartis d'un bon pied en pensant que j'avais eu du nez de me vêtir simplement ce matin-là. Il n'empêche que, ainsi chargé, la rue de Ménilmontant participa à mon rêve d'amaigrissement. Arrivé à bon port, il me restait à me détendre le dos que ma gourmandise avait forcément mis à contribution. Direction planche à clous dite tapis à fleurs. La journée était loin d'être terminée, je n'étais pas au bout de mes peines, mais cela c'est une autre histoire.