J'ignore à quoi ressemble Seven Poems on Water de Julien Pontvianne et son sextet Abhara, plongé entre la monotonie de Michael Mantler et les évocations célestes de Portishead, sorte de méditation new age aux timbres inédits. Le précédent album s'inspirait du transcendantaliste Thoreau. Ces sept nouveaux poèmes tournent autour de l'eau. Qu'ils soient de Raquel Ilon de, W.G. Sebald, Alessandro Baricco, William Carlos Williams, Priyal Prana, Emily Dickinson ou Nazim Hikmet, tous traduits en anglais, importe moins que l'atmosphère légère qu'ils dégagent, comme un brouillard matinal flottant au-dessus d'un étang. Isabel Sörling murmure à la limite de susurrer pour ne pas réveiller la forêt. L'orchestration est intemporelle : Julien Pontvianne au saxophone, Francesco Diodati à la guitare, Alexandre Herer aux claviers, Adèle Viret au violoncelle et Matteo Bortone à la contrebasse en forment le limon. Tout au long de cette délicate aquarelle, on entend pousser les plantes et se réveiller les insectes. L'évaporation. Tendresse absolue. Elle est retrouvée. Quoi ? – L’Eternité. C’est la mer allée avec le soleil.

→ Julien Pontvianne / Abhra, Seven poems on water, CD / LP Onze Heures Onze, dist. Absilone, et sur Bandcamp, sortie le 30 septembre 2022