Vivre la mort du vieux monde est encore un disque représentatif de la pop française du début des années 70. Le premier album du groupe Maajun, avant que Jean-Louis Mahjun rajoute du H à leur nom, rassemble des chansons revendicatives d'un nouveau monde, d'amour et de paix. La libération sexuelle est à la mode. Les influences vont du musette à la musique indienne fondues dans une pop expérimentale assez carrée. À l'époque le folk flirte avec le rock. Les musiciens sont tous multi-instrumentistes : Jean Louis "Mahjun" Lefebvre (basse, violon, guitare, voix), Roger Scaglia (guitare solo, clochettes, shenaï, voix), Alain Roux (saxophones, flûte, harmonica, cythare, voix), Cyril Lefebvre (guitares, dobro, banjo, orgue), Jean-Pierre Arnoux (batterie, saxophone, tablas, vibraphone). Sur la pochette ils se présentent seulement sous leurs prénoms. Ils ont les cheveux longs. S'ils se réclament de Captain Beefheart, Jimi Hendrix et Frank Zappa, la logique musicale, qui rappelle fortement Jacques Higelin, les fera plus tard glisser vers la chanson française. Ce premier disque est sorti à l'origine en 1971 chez Vogue alors que les suivants avec des musiciens différents aboutiront chez Saravah, le label de Pierre Barouh, avant d'être réédités par Le Souffle Continu en 2016.

→ Maajun, Vivre la mort du vieux monde, Le Souffle Continu, CD 12€ / LP 23€, sortie le 9 décembre 2022