J'ai beau avoir tenu les 2h38 du nouveau film de Zhang Yimou et lu ensuite plusieurs résumés je n'ai pas compris grand chose à ce labyrinthe de trahisons à tiroirs. Mais peut-être me manque-t-il les connaissances historiques ? Comme pour Everything Everywhere All at Once dont Sonia me dit qu'il est truffé de références au Bouddhisme qui rendent le film particulièrement drôle, ce qui m'échappe. Full River Red est une sorte de peplum chinois dont la majorité des scènes sont plutôt intimistes, sorte de thriller humoristique à l'ère de la dynastie des Song du sud (1127–1279). L'intrigue se passe quatre ans après la mort du général Yue Fei, suite à la trahison du premier ministre Qin Hui qui ne semble pas en être resté là. Ce n'est donc pas ce qui m'a le plus intéressé dans ce flux un peu indigeste et répétitif, pas plus que la propagande sous-jacente concernant Taïwan, sujet épineux et bombe à retardement, mais l'utilisation du son dans certaines scènes. Le film se termine explicitement sur le célèbre poème Man Jiang Hong souvent attribué à Yue Fei : « Ce n’est qu’en récupérant les territoires perdus que nous répondrons à la demande du peuple ». Effet plaqué, mais résumant bien le film qui évoque essentiellement la loyauté et la trahison.


L'utilisation des instruments de percussion de l'orchestre traditionnel chinois m'a par contre énormément plu, voire m'a donné des idées ou les a confortées. Ils soulignent ou remplacent des bruitages au point de composer une sorte de musique varésienne aux timbres riches et variés. Les intermèdes récurrents accompagnant les déambulations dans le corridor extérieur sont particulièrement épatants, un rap chinois hystérique hurlé dans une haute tessiture, soutenu par les percussions, une basse électrique et, de temps en temps, des instruments traditionnels à cordes. En dehors de ça ce n'est certes pas le meilleur film du réalisateur des films à grand spectacle que sont Épouses et concubines, Hero ou Le secret des poignards volants...