70 Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mercredi 10 mai 2023

Patrick Vian, noir silence


FaceBook a remplacé les petites annonces du Monde lorsqu'il s'agit des nouvelles tristes. C'est encore une pièce du puzzle de ma jeunesse qui disparaît lorsque Gilles Yepremian y tape "RIP" à propos de Patrick Vian. Je ne me souviens plus comment nous nous étions rencontrés, mais c'est sur son groupe, Red Noise, que je projetai pour la première fois mes images de light-show à La Gaîté Lyrique avec H Lights. Le même soir nous avons également éclairé Crouille-Marteau avec Pierre Clémenti et Jean-Pierre Kalfon, et un mix des deux, Red Crouille Noise Marteau, pour l'anniversaire de Melmoth dit Dashiell Hedayat ! Lors du premier concert de rock que nous avions organisé au Lycée Claude Bernard, notre premier groupe avec Francis Gorgé, Epimanondas, assurait la première partie tandis que Red Noise (avec Planetarium sous le nom du Vieux Berthoulet et ses péquenots flippants) et Dagon bouclaient les soirées.


J'aimais beaucoup Patrick. L'héritage de son père était évidemment un peu pesant. Il avait émigré vers le sud de la France. On se demandait s'il était encore vivant. Cela l'avait énervé. Aujourd'hui il n'y a plus de quoi. Nous sommes juste tristes...

Photo avec père et fils

P.S.: Patrick Vian est mort à Apt (Luberon) le 24 février 2023.
Long article passionnant de Hélène Sportis dans Jazz Hot.

La 2CV décapotée du 21 juin 1982


Le 21 juin 1982, à l'occasion de la première Fête de la Musique, avant que cela ne ressemble à une quinzaine commerciale avec foire d'empoigne pour jouer dans le meilleur spot de la capitale, nous avions transformé la 2CV de Brigitte Dornès en scène mobile. La capote enroulée, elle conduisait pendant que Marianne Bonneau enregistrait le duo de fadas debout sur les sièges. Hélène Sage avait installé son haut-parleur en pavillon et tous deux soufflions allègrement dans toutes sortes de trompes, flûtes, instruments à anche, sans compter les percussions qui nous reposaient lorsque nous n'en pouvions plus de nous époumoner. Nous croisions parfois des musiciens dans la rue ou à leur fenêtre. La Fête ressemblait à un gros défouloir bruitiste, un jour des fous sans lien avec ce que c'est devenu dès l'année suivante.
J'ai mis un long extrait en ligne (index 7 : 35 sur les 90 minutes enregistrées) de cette promenade radiophonique dans Paris sur le site du Drame, juste après le concert en duo avec Hélène que nous avons donné à Ordis en Catalogne deux mois plus tard. Je me souviens avoir coulé une bielle en descendant à fond la caisse par l'autoroute. J'avais dû décharger tout le matériel, Marianne et moi avions dormi dans le garage. La Tramontane était une commande pour le Festival d'Ordis. Nous expliquions nos instruments et répondions aux questions du public entre les pièces que nous improvisions avec les cloches de l'église devant laquelle était dressé le podium. C'était la nuit. La Tramontane soufflait.
[Depuis cet article du 10 décembre 2010, est paru un CD de notre duo intitulé Rendez-vous sur le label autrichien Klang Galerie, voir également l'article du 26 décembre 2018].
Pas de photo de la Fête de la Musique, mais un cliché que j'ai pris à l'usine Pali-Kao lorsque j'ai entendu et vu Hélène pour la première fois. Sa Mercedes roulant au pas venait frapper le corps de la chorégraphe Lulla Card (Lulla Chourlin) pendant que la voix d'Hélène était diffusée par le mégaphone évoqué plus haut. Elle jouait aussi de la contrebasse sur le toit. Impressionné, j'ai proposé à Hélène de rejoindre le grand orchestre d'Un Drame Musical Instantané que nous étions en train de former. Lulla a ensuite créé avec nous le spectacle Zappeurs-Pompiers et j'ai continué sporadiquement à jouer avec Hélène...
Quant aux 2CV, ce fut la grande déception d'Elsa quand sa mère vendit la dernière. Pour ma part je n'en appréciais pas particulièrement l'assise, mais j'esquisse toujours un sourire lorsque j'en croise une sur la route.