Bien qu'elle relate un événement historique Show Me A Hero, la nouvelle mini-série de David Simon, est d'une actualité brûlante, tant aux États-Unis qu'en Europe, puisqu'elle met en scène le racisme ordinaire. Dans un quartier nord de New York un jeune maire doit appliquer la loi en faisant construire 200 logements HLM répartis dans une communauté blanche de classe très moyenne. La levée de boucliers débouchera sur une situation absurde : la municipalité, étranglée par des amendes énormes pour ne pas suivre les arrêtés de la Justice, est menacée de banqueroute. Les tractations et les coups bas rappellent furieusement ce dont j'ai été témoin pendant les dernières élections municipales où nous nous étions investis Françoise et moi ! Si les plus honnêtes y laissent des plumes, les egos dirigent le jeu. La vie des habitants de la cité en est considérablement affectée. Comme précédemment pour The Wire (Sur écoute), Generation Kill et Treme, l'étude de caractères vériste, le respect des accents, le moindre détail sont si bien analysés que les différences de classe éclatent sur l'écran en une leçon politique, suffisamment fine pour échapper aux balourdises explicatives du cinéma où seuls adhèrent ceux et celles qui sont déjà convaincus.


Le rôle principal est tenu par Oscar Isaac déjà apprécié dans le formidable polar The Most Violent Year et la distribution comprend aussi Bob Balaban (en outre réalisateur de l'excellent et méconnu Parents), Jim Belushi, Catherine Keener, Wynona Ryder, etc. Les chansons de Bruce Springsteen et le rap qui accompagnent la mini-série sont la plupart du temps diffusées in situ, elles ne viennent pas des cintres ! Au moment où l'État français bloque les réfugiés qu'il appelle sans papiers pour ne pas accepter de leur en délivrer, les empêchant ainsi de vivre dans des endroits décents (sans papiers, pas de feuilles de salaire - sans feuilles de salaire, pas de logement), la projection de ces six épisodes est salutaire.