70 Cinéma & DVD - janvier 2023 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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lundi 30 janvier 2023

Le détroit de la faim


Parmi les nombreuses découvertes de ma cinéphilie se révèlent souvent de vieux films japonais qui n'avaient profité d'aucune diffusion en France. Le détroit de la faim de Tomu Uchida en fait partie. Ce cinéaste a pu passer au travers des mailles de la critique parce qu'il n'est pas attaché à un style particulier, mais qu'il choisit chaque fois celui qu'il estime le mieux coller à son sujet, un peu comme Michael Powell ou Jean Renoir. Classé parmi les chefs-d'œuvre du cinéma japonais, ce film policier se focalise plus sur les tourments des personnages que sur une intrigue où l'on identifie tout de suite victimes et assassins. La culpabilité, la dévotion ou l'obsession sont leurs moteurs. L'autre qualité du film tient dans la période évoquée. Tourné en 1963, il dresse le portrait de la misère de l'après-guerre, donnant un aspect documentaire à cette enquête criminelle se passant entre 1947 et 1957. Le détroit de la faim devient ainsi un grand film politique. Prisonnier en Chine alors qu'il est parti filmer en Mandchourie dans les années 40, contraint au travail forcé, Uchida découvrira la pensée de Mao et s'en inspirera dès Le Mont Fuji et la lance ensanglantée (1955) pour dessiner la brutalité des rapports de classe. Parallèlement à sa charge pamphlétaire, les effets de solarisation de certaines scènes plongent le Japon dans sa réalité médiévale dont le pays aura toujours du mal à se débarrasser. La poésie de la magie croise celle des cœurs. Ce mélange de tons et cette liberté lui confèrent une modernité qui permet de l'associer à la nouvelle vague japonaise, alors qu'Uchida a commencé à réaliser des films dès 1922 ! Des 70 films qu'il a tournés, beaucoup ont été perdus. Il y a huit ans l'éditeur Carlotta avait publié ses six films (1961-71) adaptés du roman Musashi d'Eiji Yoshikawa racontant la vie du samouraï légendaire Musashi Miyamoto, d'une facture plus classique.

→ Tomu Uchida, Le détroit de la faim, Blu-Ray Carlotta, 20€, sortie le 21 février 2023

vendredi 20 janvier 2023

Le psychédélisme de Tanaami est contagieux


Je continue de publier de temps en temps d'anciens articles en rénovant les liens hypertexte et en les actualisant autant que possible, comme celui-ci daté du 2 juin 2010 sur un DVD qu'on peut encore trouver même si l'éditeur a disparu. Raison de plus pour signaler des œuvres importantes qui risquent l'oubli...

En les scannant j'ai fait glisser le bandeau sous le livre relié qui est en fait un format allongé (non carré) compilant près d'une centaine de dessins pleine page sans commentaires, précédés d'une préface de feu Shūji Terayama rédigée en 1975 et suivi d'une filmographie de Keiichi Tanaami qui s'étale jusqu'en 2009. L'objet est superbe et mériterait à lui seul l'acquisition bien qu'il ne soit que l'accompagnement du DVD présentant 14 films d'animation de celui que Terayama appelait "Sombre magicien du cinéma électrique. Prestidigitateur de la télévision en couleur. Gérant de la discothèque mentale. (...) Méditation zen de l'agent de vente de l'érotique (...) Apprenti coloriste ayant dans l'idée que les ombres aussi ont bien des nuances." Si je connaissais depuis longtemps l'œuvre de Terayama pour l'avoir rencontré hagard dans les rues de Cannes nocturne et lui avoir tenu compagnie pendant le festival du film de 1972, je ne connaissais de Tanaami que la pochette de l'édition japonaise du Jefferson Aiplane After Bathing At Baxter's. Les deux heures de film sont suivies d'un entretien avec Tanaami et d'un petit sujet d'Arte sur son travail.
Chalet Pointu, en collaboration avec Carte Blanche, [publiait] ce petit chef d'œuvre de psychédélisme nippon, trip lysergique convoquant le traumatisme du bombardement de Tokyo en 1942, les poissons rouges de son grand-père, des yeux et des oreilles, des formes érotiques, et plus essentiellement des images puisées dans sa mémoire ou extirpées de ses rêves. La technique du flicker provoque la transe. Plusieurs des films sont des duels graphiques avec son ami animateur Nobuhiro Aihara. Les musiques, successivement de Takashi Inagaki, Morio Agata, Kuknacke ou Masahiro Saeki, soutiennent l'animation des dessins à la main dans une pop instrumentale drôle, hypnotique et inventive dont les Japonais ont le secret. Retour aux origines de l'art, improvisation, enfance, plaisir... Sans story-board, les films de Tanaami défiant la logique, la contagion nous gagne et nous nous laissons progressivement aller à notre tour à la rêverie. Lysergique, balbutiai-je.

mercredi 18 janvier 2023

Paul Vecchiali nous manquera


Je ne me souviens plus du nom du cinéma du 15e arrondissement qui dans les années 70 projetait un festival des films de Paul Vecchiali. Je les ai tous vus. Étonné d'être parfois seul dans la salle. J'osais à peine en parler. Et puis j'ai continué en en ratant quelques uns. Cinéaste indépendant autour duquel tournait toute une famille de comédiens, de techniciens, d'artistes et de réalisateurs, hommes et femmes, il passa 20 ans sans percevoir l'avance sur recettes du CNC. Ses films, plus d'une cinquantaine, sont ceux d'un homme indépendant, un pied dans la cinéphilie, l'autre dans l'invention cinématographique. Ayant toujours rué dans les brancards de notre société hypocrite, il est mort à 92 ans, en homme libre.

lundi 16 janvier 2023

Philippe Falardeau, la vérité des mensonges


Depuis mon article du 4 juin 2010, Philippe Falardeau a réalisé d'autres films : Monsieur Lazhar, The Good Lie, Guibord s'en va-t-en guerre (voir plus bas mon article du 26 février 2016), Outsider (Chuck), Mon année à New York (My Salinger Year) et récemment la série Le Temps des framboises. En s'attaquant à des sujets comme la vie des travailleurs immigrés au Québec et en glissant vers le mélodrame, Falardeau a perdu de la fantaisie de ses premiers films, mais il s'intéresse toujours autant aux histoires cachées et à leurs conséquences sur chacun/e. Sans sous-titres, l'accent québécois retient probablement une partie du public français de s'intéresser aux nombreuses merveilles méconnues venues de l'autre côté de l'Atlantique. C'est un coup à prendre, un twist de l'oreille qui vaut son pesant de sirop d'érable et nous enchante !


Découvrant par hasard La moitié gauche du frigo du Québécois Philippe Falardeau, nous eûmes l'irrésistible envie de voir ses films suivants, Congorama et C'est pas moi, je le jure ! Pendant tout la durée de son premier long-métrage à la fois politique et hilarant, nous nous sommes demandés s'il s'agissait d'un documentaire ou d'une fiction. Un jeune réalisateur y filme les déboires de son co-locataire à la recherche d'un emploi. C'est beaucoup plus fort que les démonstrations laborieuses des documentaristes tristes dont la France a le secret. Pour le second film, il n'y a plus d'ambiguïté sur sa nature, le scénario est magistral, les comédiens merveilleusement dirigés et l'humour toujours aussi décapant. Dans tous les cas, c'est filmé avec une grande intelligence et une soif du détail qui épate au détour de chaque plan en évitant les explications laborieuses et les redondances audio-visuelles. Je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi la critique privilégie toujours les mêmes réalisateurs et les mêmes films quand il en existe d'aussi inventifs.


Le troisième film valide quelques clefs de l'univers du cinéaste comme la difficulté de marcher ou la paternité, mais c'est surtout du mensonge qu'il est question, car Philippe Falardeau adore nous raconter des histoires. Il ne pouvait trouver meilleur médium que le cinéma ! La franchise du héros de La partie gauche du frigo trouve un écho avec le vol de l'ingénieur joué par Olivier Gourmet dans le sublime Congorama et la mythomanie du gamin de C'est pas moi, je le jure ! Le scénario de Congorama est à des kilomètres de la paresse de la plupart des films français. Les fils du récit se tissent en un imbroglio où tous les éléments du puzzle finissent par trouver leur place dans une folie maniaque où l'asservissement à la quadrature du cercle est tourné en dérision, comme dans le dernier plan où Gourmet bouge la tête à la manière saccadée de l'émeu. Cherchez les DVD, Congorama est distribué en France, les autres au Canada...

Guibord s'en va-t-en guerre


Si Philippe Falardeau change de style à chaque nouveau film, il suggère toujours des sujets graves sous l'angle de la comédie. Après son documenteur La moitié gauche du frigo, il avait réalisé Congorama, C'est pas moi je le jure !, Monsieur Lazhar et The Good Lie, tous ces longs métrages valorisant le mensonge comme élément dynamique de l'histoire. Guibord s'en va-t-en guerre ne déroge pas à la règle, puisqu'il met en scène un homme politique, la caricature ne pouvant jamais arriver à la cheville de la réalité, même si son analyse critique est fine et savamment inspirée. L'idéologie est, comme partout aujourd'hui, enfoncée par la stratégie, moteur d'une caste d'ambitieux avides de pouvoir. Steve Guibord, interprété par Patrick Huard, n'est pas un foudre de guerre, simplement le député indépendant de Prescott-Makadewà-Rapides-aux-Outardes, circonscription du nord du Québec, du moins dans le film, car si c'est à l'image du faux site du député Guibord, on aura du mal à la situer sur la carte du Canada. Or Guibord possède l'unique voix qui pourrait faire basculer la Chambre des communes pour ou contre la guerre au Moyen Orient.


La satire québécoise peut sans hésiter s'appliquer à notre propre classe politique, plus encline à se placer sur le marché du travail qu'à défendre un programme cohérent. Les enjeux ne sont pas éloignés des nôtres, et les petits arrangements rivalisent avec les fausses promesses. Entouré d'une femme businesswoman, d'une fille rebelle et d'un stagiaire haïtien citant Jean-Jacques Rousseau à tout bout de champ, le député Guibord doit trouver un terrain d'entente entre les natifs qui montent un barrage sur la route et les bûcherons qui déciment la forêt, tout en mettant les médias dans sa poche. Ne sachant pas quoi penser, il ouvre une "fenêtre de démocratie directe" en interrogeant ses électeurs... N'allez pas croire pour autant que le cinéaste soutienne le "tous pourris", mais il me laisse penser que le tirage au sort pourrait être la meilleure alternative à la bande d'incompétents professionnels à la solde des banques qui nous gouvernent !

lundi 9 janvier 2023

Sur quelques films vraiment sonores


Passé déposer des albums de ma production, vinyles, CD et cassettes, à la boutique du Souffle Continu, dont certaines raretés, je tombe par hasard sur le livre d'Aimé Agnel, Sur quelques films vraiment sonores. J'y suis particulièrement sensible, car l'auteur m'initia à l'écoute des sons à mon entrée à l'Idhec en 1971 et je lui succédai quelques années plus tard lorsqu'il se consacra à la psychanalyse. Il fait donc partie, à côté des pères de mon récit, de ces oncles bienveillants qui me mirent le pied à l'étrier alors que je n'y connaissais rien, mais que les évidences guidaient déjà mes créations.
Je me suis amusé à cette lecture, tant le silence l'habite (et mon aphonie passagère n'y est pour rien). Dans mon souvenir, Aimé Agnel était un homme très doux et souriant, lui-même à l'écoute de ce que nous proposions. Un des moments clefs avait été la projection du film Le moindre geste de Fernand Deligny, Jean-Pierre Daniel et Josée Manenti dont Aimé avait été le monteur son. Dans sa petite étude agréablement illustrée de photogrammes parlants, il cite et décrit plutôt qu'il ne théorise. En décortiquant des scènes de films qui l'ont marqué, il aborde chapitre après chapitre la complexité du rapport aux images, à condition que la partition sonore ne soit pas platement illustrative, l'évocation sonore dans les films muets (sans faire référence au fait qu'ils étaient presque toujours projetés avec un accompagnement musical), les débuts inventifs du parlant (avant que les paroles ne prennent le dessus), le silence (fatalement cher au psychanalyste jungien qu'il est devenu) et les bruits, la musique de et dans le film, et la voix (dont les intonations en disent parfois plus que les mots). Il s'appuie évidemment sur les cinéastes qui ont particulièrement interrogé le rapport audio-visuel, soit Robert Bresson, Jean-Luc Godard, Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, mais aussi Vertov, Vigo, Epstein (sans creuser du côté de la lyrosophie), Renoir, Ford, Hitchcock, Tati, Resnais, Visconti, Fellini, Kubrick, de Oliveira, et des compositeurs comme Maurice Jaubert. Nos contemporains sont étonnamment absents de l'analyse. L'auteur ne s'embarrasse pas de la notion de hors-champ, de l'importance du timbre des sons face aux nuances de gris ou à la couleur, de ce qui est considéré comme bruit ou musique, des connotations culturelles. Sur quelques films vraiment sonores est justement un livre très intéressant parce qu'il aborde la question de la complémentarité du son au cinéma d'une manière très personnelle, probablement un regard de psychanalyste à l'écoute d'un détail qui ferait sens dans l'écheveau complexe des images et des sons, de leur montage et du mixage qui l'échafaude.
Pour la petite histoire, j'ai été ravi d'enregistrer mon dernier album avec Sophie Agnel, sa fille, pianiste improvisatrice que j'adore. Une histoire de famille. Et lorsque je suis allé ranger le fascicule de 160 pages dans ma bibliothèque, je me suis aperçu que je l'avais déjà. A croire que j'en avais vraiment envie et que la première fois je n'avais pas trouvé les mots.

→ Aimé Agnel, Sur quelques films vraiment sonores, Les éditions de l'œil, 18€

vendredi 6 janvier 2023

Michael Snow a rejoint la Région centrale


J'étais étudiant à l'Idhec quand Jean-André Fieschi nous a projeté La région centrale dans la salle de projection au sous-sol du Théâtre du Ranelagh. La salle s'est vidée au fur et mesure des trois heures du film de Michael Snow. Nous étions quatre à la fin : JAF, mon camarade Bernard Mollerat et la monteuse Geneviève Louveau, naturellement défoncés. Quand la lumière s'est rallumée, je m'attendais à me retrouver en haut de cette montagne canadienne de l'autre côté de la porte de la salle. Ce fut une expérience inoubliable qui allait changer ma perception du monde.
J'ai assisté ensuite à toutes les projections de l'Anthologie du Cinéma Expérimental, rue Berryer je crois, en particulier pour les autres films de Michael Snow dont Wavelength, Back and Forth... Il y en aura beaucoup d'autres, mais nous n'étions encore qu'en 1972, il y a exactement un demi-siècle.
J'ai sauté sur l'occasion lorsque j'ai déniché le double vinyle Musics for piano, whistling, microphone and tape recorder, le CD The Last LP, le DVD-Rom Digital Snow et, mon préféré, le livre Cover To Cover, chef d'œuvre graphique absolu, acheté directement à l'auteur grâce à Bernard Eisenschitz.
Pour les amateurs de jazz, je rappelle que la musique du film New York Eye and Ear Control tourné en 1964 est d'Albert Ayler, Don Cherry, John Tchicai, Roswell Rudd, Gary Peacock et Sunny Murray !


Lorsqu'avec Antoine Schmitt nous avons monté l'opéra Nabaz'mob à Toronto (Luminato) en 2010, Atom Egoyan nous a présentés à Michael Snow et nous sommes allés l'écouter en concert, de la musique électronique en duo avec le jeune Mani Manzoni, et j'ai pu lui poser les questions qui me tarabustaient depuis 38 ans ! Je ne vais pas évoquer toutes les expositions, mais Michael Snow interrogeait à la fois le médium et le sujet, une manière de regarder le monde sous un angle totalement inédit.
Si vous trouvez une copie de Cover To Cover à un prix abordable, n'hésitez pas une seconde, c'est un film en papier qui se déroule à la vitesse du lecteur.
Je suis très triste aujourd'hui. Michael Snow, peintre, sculpteur, cinéaste, photographe, plasticien et musicien, était un de mes héros. Il n'en reste plus beaucoup de vivant. Il avait tout de même 94 ans.
Beaucoup d'infos ici dont téléchargement gratuit du livre de Martha Langford.

mardi 3 janvier 2023

Hot Skull


Voilà exactement trois semaines que je combats sans succès une grippe terrassante ayant dégénéré en extinction de voix. Coupé du monde des échanges verbaux, in vitro comme in vivo, et affaibli, je m'abrutis de films et de séries, mon grand écran m'immergeant dans un monde feutré, voire soporifique, qui me fait oublier la toux qui m'épuise. Peter a la bonne idée de me conseiller la série turque Hot Skull où les citoyens encore sains doivent se protéger des babilleurs en portant un casque audio isolant. Ce n'est pas tout à fait mon histoire puisque je ne risque rien à écouter, mais sans pouvoir répliquer ! Dans cette science-fiction dystopique, l'idée d'un virus sémantique est absolument géniale. De nombreux indices suggèrent le régime brutal et dictatorial d'Erdogan ou une éventuelle utilisation des alertes sanitaires pour étouffer les mouvements contestataires. Hélas les derniers épisodes sombrent dans un romantisme révolutionnaire rabâché et le rythme se met à bégayer pour tirer en longueur vers une saison 2. À suivre néanmoins, mais je crains que la résolution ne soit pas au niveau de l'énigme.


Une autre série m'a particulièrement plu. Sollicité par Amandine qui travaille sur le sujet, j'ai regardé pas mal de films et séries d'espionnage. Les deux saisons de Slow Horses sont très réussies. La section du MI5 où sont cantonnés les espions ratés est dirigée par un Gary Oldman au mieux de sa forme. Ce ramassis de bras cassés est évidemment plutôt efficace et il est toujours agréable d'échapper aux clichés à la James Bond...


Wednesday, la nouvelle série dirigée par Tim Burton glisse hélas vers un truc débile à la Harry Potter. Treason (En traître) est encore une histoire d'espionnage un peu bêbête. Je me suis ennuyé à la seconde saison de The White Lotus, comme si je l'avais déjà regardée. En novembre j'avais évoqué quelques séries policières du monde entier. J'ai terminé The Crown et suis resté frustré par The Bear.
Du côté cinématographique, j'ai particulièrement apprécié Pacifiction : Tourment sur les Îles d'Albert Serra où Benoît Magimel est très bien dans le rôle du haut-commissaire de la République en Polynésie française. Ce film est foncièrement politique, surtout pour son analyse des faux-semblants, des petits arrangements, des coups fourrés. Serra s'intéresse au climat de monde du non-dit plutôt que donner la moindre leçon. Fascinant.
J'ai terminé mon festival Jean-Gabriel Périot avec le remarquable documentaire Retour à Reims (fragments) qui suit l'idée de Didier Éribon sur la dérive des couches populaires vers l'extrême-droite. Magnifique montage d'archives.
J'ai trouvé White Noise de Noah Baumbach aussi creux que les angoisses métaphysiques de ses personnages (so american !), je me suis ennuyé à The Banshees of Inisherin de Martin McDonagh qui tourne en rond et en grimaces d'acteurs, Glass Onion archi nul, été surpris de ne pas l'avoir été avec Les Passagers de la nuit de Mikhaël Hers, tendre et pudique, mais je crois me souvenir que j'avais écrit un autre billet sur des films récents... Je m'arrête là, la fatigue revient, mais j'espère bien retrouver mon énergie dans les jours qui viennent ! Ah si, j'ai bien ri au moyen métrage Le pupille d'Alice Rohrwacher qui avait réalisé l'étonnant Lazzaro Felice...