Lorsque j'ai commencé ce blog en août dernier, je n'avais aucune idée préconçue sur ce que j'allais découvrir de cette pratique. Je me demandais si je pourrais pervertir le moteur du journal en ?uvre artistique, plus tard, après expérimentation, en faire quelque chose de plus personnel. Pour l'instant rien ne s'est encore dévoilé en ce sens, mais je ne désespère pas, j'ai le temps. Depuis 1964, je remplis des petits carnets, histoire de ne pas perdre les notes gribouillées sur des feuilles volantes. Je dois en avoir pas loin de quatre-vingt. Je continue en marge du blog, parallèlement à ma participation régulière à diverses publications papier, comme l'ABC comme (1992-1996, 26 numéros) ou le Journal des Allumés du Jazz (n°16 en préparation).
Pourtant, je ne m'attendais pas à écrire quotidiennement, et surtout, j'ai découvert une conséquence étonnante du blog, son rayonnement sur le net, ou plus exactement, sa faculté d'attirer des lecteurs. En marge du contenu, je vais maintenant parler en termes de communication. Nous savons que la fidélisation du lectorat est indispensable à toute publication, mais la question est toujours, comme pour un artiste, de toucher sa cible, de trouver son public. La toile du Net se tissant essentiellement par des liens et des moteurs de recherche, le fait d'écrire sur des sujets aussi variés donne d'autant plus de clefs pour entrer. Google, par exemple, indexe tous les termes d'un billet dans les trois jours qui suivent sa mise en ligne. Il ne me semble même plus utile d'avoir recours au meta-names, mots cachés du site choisis par son auteur pour répondre à la recherche de l'internaute. Il suffit donc de parler de sujets suffisamment précis ou rares pour que la page apparaisse en bonne place dans la liste des réponses du moteur de recherche. Les associations de mots deviennent le nerf du rayonnement. Le nom d'un artiste célèbre n'aiguillera pas rapidement la recherche vers le blog, mais associer exceptionnellement deux artistes fonctionnera comme par magie, ou bien un adjectif qu'on accollera à ce nom... Il n'est pas nécessaire, pour l'instant, de pervertir le système, mais on pourra y penser dans l'avenir. Actuellement, ça fonctionne très bien tout seul ! J'ai été surpris de constater que ce blog apparaissait souvent dès la première page d'une recherche. Devant l'étonnante réception de ce journal en ligne, j'ai ainsi compris que son potentiel était immense, un pouvoir d'attraction extraordinaire. Je n'ai jamais eu autant de connexions sur drame.org que depuis l'ouverture de cette page (indexée Fatras sur la page d'accueil par flemme de la refaire), j'ai trouvé du travail, je me suis fait des amis, et des ennemis, on a difficilement l'un sans l'autre, mais seuls les premiers reviennent vous lire...
Ailleurs on parle de réseau, c'est bien de cela dont il s'agit. Le blog fédère des internautes qui tombent là au hasard d'une recherche, lisent les billets à l'entour et reviennent régulièrement pour de petites visites. Le blog aurait donc un potentiel supérieur à celui d'un simple site ou d'une newsletter, parce qu'une fois qu'on est tombé sur un billet, il y a la tentation d'en lire d'autres et que le phénomène peut se renouveler jour après jour, avec la surprise que le blogueur aura soin de ménager. Ce n'est pas tout d'attirer le lecteur (je parle au masculin à cause de cette loi imbécile du "masculin qui prime", mais j'entends lecteur ou lectrice), il faut le garder en lui donnant envie de revenir.
Si le but d'un site est avant tout d'attirer le public et ce régulièrement, le blog pourrait devenir son élément dynamique, donnant vie à un lieu trop souvent figé. Il peut être tenu par plusieurs rédacteurs dans le cas d'un système associatif, il permet l'échange grâce aux commentaires apportés par les lecteurs, et ça ne fait que commencer, puisqu'on pourra lui adjoindre des sons, des images, des films, des animations interactives, etc. À suivre (sic).