"A marché. A beaucoup marché. Entre parking et promontoire, a marché pendant longtemps déjà..." J'ai beau fredonner L'Histoire du Soldat, il ne faut rien exagérer. Juste une petite promenade qui surplombe La Ciotat parmi les pins et nous revoilà repartis à Paris. En nous baladant, Serge dit que nous refaisons le monde, mais il n'est ni fait ni à faire. Aucun système satisfaisant n'a jamais régi la planète ni le plus petit État et ce depuis la nuit des temps. Il n'est que de violence et d'hégémonie, de puissance et d'orgueil. Une classe chasse l'autre, avec plus ou moins de brutalité. La famine sévit toujours. Vaste entreprise de manipulation, l'Histoire est écrite par les vainqueurs. Pourtant les empires s'effondrent les uns après les autres et de plus en plus vite. Ce sera bientôt au tour des États-Unis et nos satellites suivront dans la charrette. La Chine brigue la place. Un jour, il n'y aura plus personne pour prendre la relève. D'ici là, on continuera à rêver. Le romantisme révolutionnaire nous permet de tenir. Nous philosophons sur un monde meilleur, mais pour qui, pour quoi ? Pour nos enfants qui se poseront à leur tour les mêmes questions. Que de crimes, de carnages, d'inculture et d'arrogance ! Nous nous dissolvons dans la nature domptée sauvagement. Un leurre. Nous recommençons une nouvelle semaine en faisant comme si de rien. Rien. C'est l'avenir. Ça repose.