70 Humeurs & opinions - juillet 2008 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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jeudi 31 juillet 2008

Polémiques


Les commentaires des internautes restent attachés au billet d'origine quelle qu'en soit la date, tandis que les billets d'un blog apparaissent dans l'ordre chronologique (inversé). Lorsque les lecteurs laissent des commentaires sur des articles anciens, Dotclear, le logiciel utilisé pour mon blog, me permet de les découvrir au fur et à mesure de leur émission, mais ils restent enfouis sous le millier de billets rédigés sans interruption depuis trois ans.
Pour mes lecteurs les plus assidus, je signale donc aujourd'hui quelques récents échanges de commentaires, générateurs de polémiques, accompagnant les billets suivants :
- La réponse de Siné
- Les garçons sauvages
- Camille fait son trou
- La BD vocale de Nosfell
- Dans le regard omnipotent des mâles
- Deux parallèles se croisent à l'infini
- L'habit ne fait pas le moine
- Kusturica, le renégat
- Le cirque du soleil pour Robert Lepage
...

mardi 29 juillet 2008

L'étoile rouge


Voilà deux ans que je garde cette photo sous le coude. Après avoir laissé ce commentaire sur mon propre site et sur celui d'Étienne Mineur, j'ai décidé d'enfoncer le clou en le reproduisant ici :

À la lecture des attaques répétées du rédacteur en chef de Libération, Laurent Joffrin, une question m'assaille :
" celui qui voit des antisémites partout n'invoque-t-il pas, sans s'en rendre compte, son propre racisme ? "
Si(g)né
Un sale youpin (puisque propalestinien)

Ce qui me rassure, en lisant la liste des signataires de la pétition pour Siné et les positions des uns et des autres, c'est que je ne suis pas le seul.
Quant à la photo, elle m'a été inspirée en août 2006 pour illustrer le mur de la honte entre Israël et la Cisjordanie.

jeudi 24 juillet 2008

La réponse de Siné


En général, j'évite les sujets traités par les autres médias qui le font beaucoup mieux que moi. Je préfère débusquer des inédits, des raretés, exhumer des méconnus, creuser, fouiller, ou bien exprimer un point de vue s'il prend le contre-pied de la majorité. Et puis, de temps en temps, je me fiche en colère et ne peux résister de me joindre aux camarades épris de justice ou de liberté, deux mots galvaudés certes, qui ne veulent pas dire grand chose, deux fantômes qu'il est bon de faire surgir certaines nuits de pleine lune.
Ainsi, j'ai immédiatement signé la pétition pour défendre Siné contre la dictature autoritaire du rédacteur en chef de Charlie Hebdo, devenu douteusement de plus en plus consensuel. Je l'ai par ailleurs commentée sur le blog d'Étienne Mineur.
J'ai reproduit ci-dessus la chronique de Siné non publiée par C.H. et envoyée au Nouvel Observateur, car je ne peux supporter l'utilisation frauduleuse de la critique du sionisme qui tente de la faire passer pour de l'antisémitisme. C'est honteux et dangereux. C'est confondre racisme et critique politique. Se battre contre le colonialisme israélien n'a rien à voir avec la Shoah comme l'utilisent les paranoïaques pour justifier leurs crimes actuels. Et fustiger l'opportunisme de l'Aiglon n'a rien d'antisémite ; pour preuve, voici l'article initial de Siné qui lui a valu d'être exclu de Charlie Hebdo : Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le parquet (encore lui!) a même demandé sa relaxe! Il faut dire que le plaignant est arabe! Ce n'est pas tout: il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit!
Pour les amateurs, je rappelle enfin l'entretien avec Siné dans le cadre du Cours du Temps du Journal des Allumés du Jazz (n°16, automne 2006).

mardi 22 juillet 2008

Animal domestiquant


Le réchauffement climatique, la pollution, la famine, la misère, l'exploitation de l'homme par l'homme, je n'en ai rien à battre. Il m'arrive d'être chagriné par ce qu'un vieil ami des bêtes appelle la mégalanthropie, cette mauvaise manière de penser l'homme en mammifère supérieur. J'ai, quant à moi, réussi à mettre au pas l'espèce humaine : gîte, couvert, massages, quand je veux, comme je veux... Mais chut ! C'est un secret. Je leur fais croire que c'est eux qui gouvernent !

dimanche 13 juillet 2008

L'instinct de propriété


Avant que les fermiers ne clôturent leurs terres, les éleveurs circulaient librement avec leurs bêtes. Un débile a transposé le western sur les hauteurs de Figuerolles. Il a cimenté une barrière de deux mètres de haut pour empêcher les randonneurs de longer le littoral. Pour parfaire son délire propriétaire il a terminé son œuvre aux barbelés. On peut espérer que cet incivisme est illégal et qu'on l'obligera un de ces jours à démonter son horreur.
Sur la plage de la Ciotat, les restaurants ont installé des transats jusqu'à un mètre de l'eau. On peut passer, mais la plage est devenue privée. Plus loin, les serviettes s'agglutinent les unes contre les autres, pare-chocs contre pare-chocs, cul à cul. Je rêve d'une jacquerie où les baigneurs prendraient d'assaut le sable confisqué par le pouvoir de l'argent, où les promeneurs s'armeraient de pinces coupantes, où l'on pourrait marcher librement en regardant le ciel...

mardi 8 juillet 2008

Deux parallèles se croisent à l'infini (2)


Rien n'est jamais joué. Combien de fois l'ai-je écrit dans mes billets ? Avec en exergue la phrase de Cocteau qui sous-titre ma carte de visite, "le matin ne pas se rase les antennes", ou bien celle de Strawinsky citée par J.C., "trouver une place fraîche sur l'oreiller", que je pratique stricto sensu... Les moments où l'on ne sait pas où l'on va sont plus sûrs que les lignes toutes tracées, mais moins excitantes que les amorces.
Il en va de même avec les amis et les amours. On marche ensemble un bout de chemin, main dans la main, mais il arrive parfois que les choix divergent. Il peut être sage de se séparer sans pour autant renier le trajet parcouru, les paysages découverts ensemble, les émotions un temps partagées. À terme, l'immuabilité des habitudes exige la fuite. Il arrive aussi que deux parallèles se rencontrent à l'infini ; naît un nouvel ami, insoupçonné la veille. C'est ce que, décidément, les rails m'inspirent. Des routes parallèles. Je pense à ma mie. Heureusement.
Chaque année je perds un(e) ami(e). C'est le drame. Je le vis mal. J'aurais tout tenté. Sans succès. Je suis triste, mais je me fais une raison. On n'a aucune influence sur qui que ce soit. Chacun reprend ses billes. Nous ne sommes plus les mêmes. Ou au contraire, la peur de la nouveauté nous empêche de bifurquer. L'un des deux doit prendre la tangente. Pas le choix. Question de vie ou de mort parfois. Mais les souvenirs restent, les meilleurs, à condition qu'il n'y ait pas eu crime. Le reste sombre dans l'oubli, à tort ou à raison. L'inconscient fait ses choix, son petit marché de dupe.
Chaque année je gagne un(e) ami(e). L'équilibre est maintenu. "Une de perdue, dix de retrouvées", me serinait ma maman. C'est faux, même si c'était gentil de l'exprimer ainsi. L'équation donne du "un pour un". Le compte ne dépasse jamais les doigts de la main. Certain(e)s sont loin, mais ils ou elles ne cessent d'exister. J'imagine leur regard posé sur moi. Ils me dictent ma conduite. Je les aime, je crois qu'ils m'aiment. On verra. J'en cherche de nouveaux. Je ne m'endors pas. Les alliances sont mon essence.

jeudi 3 juillet 2008

Mascarade


Comme je suis totalement déconnecté des compétitions sportives que j'assimile à l'école de la guerre, j'ai cru que Jean-Claude avait accroché une banderole au cul de son camion pour exprimer son soulagement face à l'échec de "la France". Il suffit que l'équipe nationale soit disqualifiée pour que dans les salons comme dans la rue on parle d'autre chose et que la métonymie du "nous" se dissipe quelque temps. Ainsi, espère-je toujours la victoire de l'équipe adverse, histoire qu'on nous lâche avec les "on a gagné !" et les débordements hystériques nationalistes.
Je suis vraiment à côté de la plaque. Jean-Claude affiche simplement son désaccord avec la Constitution Européenne en clamant sa solidarité avec le résultat du référendum irlandais.
Mais la démocratie dévoile sa véritable nature. Lorsque le vote des électeurs s'avère négatif, on parle de recommencer toute la procédure ou l'on fait passer la loi à l'Assemblée sans se soucier du résultat des urnes.