70 Humeurs & opinions - juin 2011 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mercredi 29 juin 2011

Tartines


Derrière l'hôtel particulier, passé l'exposition design pour gamins, le jardin semble meublé pour des trolls fans de Jacques Tati. L'orage menaçant, le cirque est aussi désert que l'espace enfants à l'heure où Ikea ferme ses portes. Le dernier film de Tati, Parade, a bien été tourné à Stockholm. Je pense plutôt à un remake de la maison de Mon oncle pour des personnes de petite taille. Qu'est-ce que sont donc les enfants ? L'âge adulte varie selon les cultures.


La christianisation a raccourci les trolls géants en petits lutins. Coup de ciseaux. Persiste l'impression de perfection où la fantaisie est programmée. Macabre soudain. La croix n'est pas la même que sur le drapeau, mais je finis par décrypter une image surréaliste. La fin d'un film qui fait peur. Canine ?


Au fond, derrière les barreaux, un sens interdit. La plaque de rue indique que nous sommes à Paris. Déjeuner au Centre Culturel Suédois rue Payenne. Tartines.

jeudi 23 juin 2011

Le zouave


C'est à n'y comprendre rien. Les malaises chroniques justifient-ils le recours à l'homéopathie ou à la psychanalyse ? 4CH d'oxygène et une saison de In Treatment avec Gabriel Byrne ressemblent à des fictions télé que je n'imagine même pas allumer. Vous avez vu les programmes ? Les granules ne peuvent donc rien à l'embouteillage et le divan parqué derrière un grillage risque de s'envoler avant que je fasse le saut périlleux. Leitmotiv quotidien, je cours après le temps, fuite aussi extravagante que tenter de se dépasser soi-même. Croche-patte assuré. Fuyant toute procrastination, je traîne ma carcasse comme un isard en sortir de table, rebondissant lourdement de pièce en pièce, pour répondre aux sollicitations à l'instant où elles se présentent. Une porte se referme qu'une autre est déjà ouverte. Courant d'air. Mon shoot au blog devient de l'alpinisme, ginseng des montagnes de Changbai et miel de La Ciotat en guise de piolets. J'assure mes prises. La note est salée. Je l'envoie aux praticiens, qu'elle étanche leur soif. Un griffon sur un point d'orgue vaudrait mieux qu'un bémol dans un concert de loups-anges. Je taille les boucles d'Atys pour l'Opéra Comique et cherche à contourner l'aube de Peer Gynt quand midi sonne à ma porte. Le facteur apporte la pièce détachée que je finis par visser au plafond des couverts. Succès. Pas de blâme. Les dernières tomates sont rouges de confusion, mais si petites qu'on n'en fait qu'une bouchée. Je pense à la viande pour ce soir. Donnez-moi du lard, je te dis. Les enfants viennent dîner. Vous l'entendez, il ne pense qu'à l'amour. Ils sont si grands que je rétrécis. À l'Alma l'eau m'arrive aux genoux. Je replonge sur la planète. Dans quel état ? Pierre Oscar a désigné quatre parties : le conte de fées, la tension, l'horreur et les propositions. On n'a pas le choix, mais l'espèce humaine est insondable. J'enfile un paletot pour ne pas avoir froid au dos. Inquiet, je voudrais tout faire le jour-même. Croiser mes listes organise le chaos. En avance sur son temps, un pétard de 14 juillet nous allonge le temps de dire ouf. C'est bon. Le divan aura au moins servi à quelque chose.