Ce ne sont d'abord que des cloches. Dans ce village désert modèle Ikéa elles sonnent tout de même la messe. Du vide sortent les pieux. Nombreux pour un dimanche. Comme venus d'un autre temps. La science-fiction nous ferait avaler n'importe quelle fable du moment qu'un système sous-tend la narration. Les années 50 avaient ce parfum suranné. Curés en soutane et bonnes sœurs en collerette fleurissaient comme les blouses grises des écoliers. Les temps ont changé. Pas pour tout le monde. Certains s'accrochent. Croire en une force supérieure est une chose, la foi en est une autre et l'église trait ses brebis dans la normalité revendiquée comme saine et sainte. Le denier du culte en fait ses choux gras. Peignés, gominés, cravatés, l'ourlet sous le genou, les robots gravissent la colline et chantent leurs louanges au saigneur. La mort en est friande. Partout sur la planète les églises se déchirent depuis l'avènement de Dieu, le seul, l'unique. Que de crimes n'a-t-on commis en ton nom ? Le monothéisme ne tolère aucun cousin. Pour une image ou une simple réflexion les hommes s'étripent. Une autre manière aussi d'opprimer les femmes. Pires de tous, les pays où l'État et l'Église se confondent. La laïcité y est plus que suspecte. J'ai dû parfois tergiverser, noyer le poisson pour ne pas mentir, fuir. Le storytelling serait né dans une grotte pour s'étendre à toutes les couches bébé. Ça mûrit sous la croix, le voile, la kipa ou je ne sais quelle croyance sectaire qui ne passe au stade de religion qu'en fonction de sa taille et de son pouvoir. J'en ferais des cauchemars.