De temps en temps je signe une pétition qui passe à ma fenêtre. Je prends le train en marche, cela ne mange pas de pain. J'ignore si cela sert à quoi que ce soit, comme j'ai des doutes plus que sérieux sur le nombre de fois où j'ai glissé un bulletin dans l'urne. J'aurais pissé dans un violon le résultat aurait été le même. De plus, je me suis privé d'un enregistrement original. Je ne l'aurais pas fait non plus avec mon Albert Blanchi de 1921 qui est toujours en vente chez Laurent Paquier et cela ne m'arrange pas. Parmi les pétitions censées donner bonne conscience j'ai signé un truc pour sortir de l'OTAN. Me voilà harcelé au téléphone par une bonne femme qui voudrait me la tourner mauvaise sous prétexte que je ne fais rien pour agir en ce sens. Elle agite le spectre de la bombe atomique qui pourrait nous tomber sur le coin de la figure si les Américains et leurs alliés s'avisaient d'attaquer la Russie, une idée comme une autre. Il est certain que les va-t-en-guerre sont légion et que la moindre explosion nucléaire, même à l'autre bout de la planète n'arrangerait pas nos affaires. On n'a pas besoin de cela, les centrales sont suffisamment dangereuses pour nous pourrir la vie. En la faisant parler, vu qu'elle n'écoute pas ce que je lui dis, je découvre que la dite pétition est conduite par Jacques Cheminade ! Elle est bien bonne celle-là. La dame devenant de plus en plus désagréable j'ai fini par lui raccrocher au nez. Je pense que je vais arrêter de cocher des trucs sur change.org, entreprise commerciale qui essaie de me faire cracher des sous de plus en plus souvent. J'imagine qu'on en serait arrivés là si je n'avais pas coupé le sifflet à la dame au ton de plus en plus menaçant. Il ne suffisait pas qu'on essaie régulièrement de me vendre des fenêtres, j'en ai déjà une si vous avez suivi cette histoire depuis le début...