Vivre libre ou mourir enfermé. Mon premier titre exprimait-il vraiment le contraire ? L'humeur et le caractère de chacun/e impliquent des tournures de pensée qui peuvent sembler étranges aux autres. On ne sait plus où donner de la tête. L'absurde de la situation critique nous déstabilise tous et toutes. Il y a quelque chose d'incompréhensible dans ce que nous vivons, trop d'incohérences. J'ai exprimé ces doutes. Les questions sont plus nombreuses que les réponses. C'est déjà ça !

Je vais probablement me faire haïr et insulter, parce que je pense sincèrement que le confinement tel qu'il nous est imposé est une aberration, dans le meilleur des cas. Mon avis n'est pas très important puisque je n'ai aucun pouvoir, ni même aucune compétence. Je ne suis ni président de la chose publique, ni médecin. Par contre, je ne cesse de m'interroger sur les tenants et aboutissants de la crise et surtout sur sa gestion, comparant les options choisies en France, en Corée du Sud, en Islande, en Suède ou en Allemagne, et cherchant la cohérence des chiffres qui en découlent. Pour tout dire, je suis plus inquiet de la vie qu'on nous prépare que de la mort qui nous guette inéluctablement.

Il n'y a que deux manières de se débarrasser d'un virus, l'attraper en groupe ou vacciner à tours de bras. Le vaccin ne serait pas prêt avant au moins un an, le temps que le Covid-19 s'incrémente d'une unité, rendant l'intervention caduque. Il faudrait qu'entre 60% à 80% de la population soit infectés pour que le virus s'épuise. Le confinement n'aura servi au mieux qu'à désengorger les hôpitaux, situation catastrophique due à la gestion criminelle du système de santé par les gouvernements successifs depuis une quinzaine d'années. En dehors de cela, nous ne faisons que reculer pour mieux sauter. Tout déconfinement mènera forcément à une recrudescence de la pandémie. Le 12 mai ou le 15 juin, peu importe ! À moins de repousser la sortie à la Saint-Glin-Glin, nous sommes condamnés à la même punition (rien de christique, je fais référence à la gestion pitoyable évoquée plus haut, suite au choix que nous avons fait de nos représentants). J'ignore si la seconde vague nous touchera en juillet ou en octobre, mais comment l'éviter ? On pourrait tester la population pour savoir qui fut infecté et peut s''occuper des autres, malades ou négatifs. On pourrait porter plus systématiquement des masques. Mais la loi biologique est incontournable. Par contre, analysons les conséquences de ce confinement à rallonges, pour ne pas dire sans fin.

On pouvait lire hier que l'Allemagne envisage de fermer ses salles de spectacles pour 18 mois. Quelles garanties avons-nous qu'elles rouvrent un jour ? Ici ou ailleurs, combien de temps faudra-t-il pour nous relever, si les forces de création, qu'elles soient artistiques, artisanales ou industrielles sont systématiquement assassinées au profit de seules celles considérées comme nécessaires ? On sait déjà qu'une quantité colossale de petites structures ne survivront pas à cette crise, alors que les grands groupes sauront toujours exploiter la situation, quitte à réajuster leur ligne de produits. Après chaque crise majeure, les grandes entreprises s'épanouissent merveilleusement dans la reconstruction. Déjà certains s'enrichissent grassement grâce à la panique boursière tandis que les petits porteurs qui s'affolent voient leurs économies fondre au soleil d'avril. Que dire de celles et ceux qui avaient tant de mal à boucler les fins de mois qu'ils se trouvèrent contraints d'endosser un gilet jaune ? Et les plus pauvres, quel sort cette société leur réserve ? Ma crainte ne concerne pas seulement le quotidien domestique (manger, se loger, se soigner...), mais le décervelage provoqué par la peur, l'ignorance et la détresse. La délation, l'interprétation abusive des décrets par la police, les discours bidons de Macron sont des indices. Pensez-vous réellement que le virtuel puisse remplacer le vécu ? Sommes-nous ces "animaux dénaturés" qu'évoquait l'écrivain Vercors pour ne plus connaître que nos écrans, sans campagne ni montagnes, sans mer ni rivières, sans vent ni mouvement, sans même square ni parc, sans contact avec nos voisins, sans plus aucun lien qui nous relie avec quoi que ce soit d'autre qu'un cercle familial restreint, absorbant chaque nouvelle ordonnance sans pouvoir nous rebeller.

Les vaccins deviendront-ils obligatoires ? Le traçage des citoyens par smartphone ou puçage est sérieusement envisagé. On a déjà accouché de lois muselant les lanceurs d'alertes. Tout était presque en place...

Le capitalisme était sur le point de s'écrouler selon les lois logiques de l'entropie, livré à de cyniques arrogants, nullement préoccupés des dizaines de milliers de morts par jour que génèrent la famine, la maladie, l'industrie de l'armement, l'exploitation des métaux lourds, la pollution, etc. La liste est trop longue. Le coronavirus est un amateur. Mais il endossera la responsabilité de la gestion inique de la vie sur Terre par quelques nantis, ultra-riches pensant naïvement échapper à la catastrophe en acquérant une résidence en Nouvelle-Zélande (puisque la colonisation d'une autre planète est pour l'instant compromise) avec construction d'un bunker à l'appui. Or ils ne contrôlent pas vraiment les bouleversements que cette "crise sanitaire" est en train d'opérer. Les conséquences sont plus importantes qu'elles peuvent nous paraître. Les choix politiques qui sont faits risquent de battre les cartes du monde comme au lendemain de la Second Guerre Mondiale. Pour y arriver, le confinement, fruit de la menace virale, nous prépare une vie que nous n'aurions jamais acceptée autrement.

Si le ciel est moins pollué, il manque l'essentiel pour sortir par le haut. L'humanité n'a pas que des défauts. Elle a aussi ses qualités. Or la solidarité et le partage ne peuvent se résumer à taper des mains tous les soirs à 20 heures ou arborer quelque insigne sur son écran. Il est impossible de faire confiance à la bande qui nous dirige. Si nous voulons tirer profit de l'épreuve, c'est ensemble. L'atomisation du confinement replie chacun chez soi, dans le chaos de son incompréhension. Déjà la délation s'épanouit et le communautarisme grandit. Nous nous confondons avec nos communications à distance, robotisés en l'absence du contact direct. En annihilant socialement notre corps, le confinement tue nos neurones. Il faut rétablir les synapses qui font si peur à ceux qui nous exploitent. Nous n'avons que le partage pour exister. Ensemble.