Dès lors qu'une remarque ou une critique est émise par un/e proche dont la bienveillance est absolue, comment ne pas la prendre en toute tendresse ? On peut ne pas être d'accord, voire se rebeller, mais si les faits sont indubitables il faut bien accepter que celles et ceux qui nous aiment ont le devoir de nous prévenir lorsqu'ils/elles pensent que nous prenons la mauvaise voie. Si l'on se braque, tout dialogue est impossible. N'est-ce pas le rôle de nos ami/e/s de nous éviter certains écueils en nous tendant la main ? Cette réflexion peut sembler évidente, mais j'ai été plusieurs fois confronté à un refus total de se reconnaître imparfait/e. Tout le monde se souvient de la tirade finale du film de Billy Wilder, nobody's perfect ! Cette constatation provient essentiellement de certaines expériences de ma vie conjugale, mais je connais tant d'hommes qui n'y échappent pas. S'agit-il d'une culpabilité refoulée ? En tout cas une sacrée régression lorsque la réponse avance une équivalence réciproque sur le mode de çui qui dit c'est çui qui y est. C'est pourtant en reconnaissant mes erreurs que j'ai pu grandir, en tout cas un petit peu, mais chaque fois un peu mieux. Il ne s'agit pas de faire des reproches, ce qui reviendrait à produire de la culpabilité, mais d'éviter de reproduire une erreur, ce qui convoque la responsabilité. La première est tournée vers le passé, la seconde vers l'avenir. C'est avant tout une question de confiance. Celles et ceux qui ont ce pouvoir sur moi n'en jouissent d'aucune manière, leur seule motivation est que j'aille mieux. Je n'imagine pas leur démarche autrement que totalement désintéressée, induite par leur bienveillance, même si leur propre imperfection peut les entraîner à des interprétations erronées ! Et cela, je peux leur sussurer sans qu'ils/elles le prennent mal, puisque cet aveu n'est motivé que par la plus grande bienveillance.