J'ai passé mon dimanche à composer des musiques mécaniques pour l'estomac du lapin. Ce n'était pas facile de trouver une solution musicale qui fonctionne avec le design sonore existant. J'ai donc adapté une samba écrite avec Bernard pour le message du Nouvel An qui doit exprimer la fête et trouvé une sorte d'arpège entraînant pour la naissance de la petite bête la première fois qu'un acquéreur se connecte. L'ensemble sonne comme une grosse boîte à musique assez moderne pour coïncider avec les petits bruits qui accompagnent les lumières de toutes les couleurs, les mouvements des oreilles et les jingles entièrement réalisés avec de petits outils acoustiques. Le timbre instrumental proche du glockenspiel se rapproche d'un des sons les moins pourris du synthétiseur interne lorsqu'ils sont joués en Midi.
Le matin, enregistrant Cristina qui incarne la version espagnole de Nabaztag, je me suis rendu compte que chaque langue ne durera pas le même temps, occasionnant des placements différents dans le montage et le mixage avec les musiques, ce qui me donne un surcroît de travail que je n'avais pas imaginé. Il y a actuellement six langues (français, anglais, américain, allemand, italien, espagnol) sans compter le brésilien qui est réalisé sur place et que je ne préfère pas imaginer (je crains le pire). J'ai fait très attention à ce que tous les sons émis par le lapin entrent dans la logique du design sonore adopté il y a maintenant trois ans. C'est un petit robot et un compagnon, il est à la fois vivant et virtuel. Nabaztag a beau être un objet industriel reproduit à des dizaines de milliers d'exemplaires, il doit sembler unique à chacun de ses propriétaires.

P.S. : je m'adresse aujourd'hui lundi aux étudiants de Master 1 et 2 du Master Création et Édition Numériques de l'Université Paris 8 sur le sujet "Musiques et design sonore pour les médias intéractifs", de 15h à 17h, au CNAM, 2 rue Conté 75003 Paris, Amphi G, 1er étage. Métro : Arts et Métiers / Réaumur Sébastopol. Entrée libre.