Pour fêter les 20 ans d'Antonin, le bon docteur Hoang avait invité quelques amis à un concert en appartement comme il les affectionne. Le fiston, Antonin-Tri, improvisa donc au saxophone alto en trio avec Youen Cadiou à la contrebasse et Gulrim "Gus" Choi au violoncelle devant un auditoire concentré. Pour cette première, rencontre impromptue, que les deux instrumentistes à archet jouent sur des instruments baroques força Antonin-Tri a trouvé des timbres originaux se fondant au moëlleux velouté des cordes en boyaux.
Marie-Christine Gayffier, c'est la maman du héros de la fête (né le même jour que son père !), me rappela comment à L'Île-Tudy je montrai à Antonin enfant la technique de la respiration continue qu'il exploita ici sans en faire toute une montagne. Je tenais moi-même cet enseignement de Bernard Vitet qui m'initia à la paille dans le verre d'eau. Je continue à relever le défi d'initier quiconque en dix minutes à cette pratique permettant de structurer ses phrases sans être victime d'un quelconque essoufflement. Même si c'est ensuite une question de pratique et d'intelligence compositionnelle, nous sommes loin de "l'aspiro-technie" enseignée "jadis" dans les lieux cultes de la musique contemporaine académique.
Après chouquettes et avant gâteaux, nous ne sommes pas restés pour le lapin et cela sans relation aucune avec le fait que je doive en installer cent ce matin-même au Musée des Arts décoratifs, nous nous sommes donc laissés aller à la rêverie, sur des paysages philosophiques peints à coups de notes et de silences, mélange savant de tendresse et d'écoute attentive, sans négliger la fougue d'une jeunesse qui nous laisse enfin nous reposer quelques minutes pour savourer ce que nous réserve l'avenir.