Avec le temps le plastique s'effrite. Rien qu'à le frôler le cylindre crénelé est parti en morceaux. Panique à bord. Deux mille cinq cents personnes assis dans la nuit sur les gradins du Théâtre Antique et un silence mortel au moment où j'aurais tourné la manivelle ? Ma boîte à musique programmable fait partie de l'instrumentation du Prix Découverte des Rencontres d'Arles le 5 juillet. Antonin-Tri Hoang aurait su rattraper le coup avec son alto ou sa clarinette basse, mais les moustiques camarguais de fondre sur moi, alléchés par mes sueurs froides. L'horreur ! Vingt-cinq ans de bons et loyaux services pour finir par se désagréger à peine on l'effleure. Heureusement Lutèce Créations commercialise l'objet que j'avais acheté dans une boutique du Palais Royal. Miracle d'Internet, de la carte bleue et de la Poste, en arrive une toute neuve. Comme les vis sont au même endroit il n'y a qu'à la fixer sur la boîte à cigares servant de résonateur et le tour est joué. Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous, des trous de première classe percés avec la pince livrée avec, pour composer sa propre musique. Vingt notes seulement ; passer à trente-trois pour bénéficier d'une gamme chromatique est au-dessus de mes moyens. D'autant qu'il en existe de jolies virtuelles chez SonicCouture ou UVI ! Ce n'est pas pareil. Tournez, tournez manège, les petits bruits de la mécanique donnent une poésie inégalée.