Si J’ai tué l’amour est le titre du projet franco-suédois sur les amours biscornues de Linda Edsjö (voix, vibraphone, percussions) et Elsa Birgé (voix, percussions), n'allez pas croire que c'est celui de la musique ! Les deux filles ont mis en ligne cinq chansons bouleversantes sur la page SoundCloud de Linda, cinq chansons tragiques que leur interprétation habitée transforme en saynètes à vous briser le cœur ou à vous faire rire. L'accompagnement instrumental minimal est un écrin où brillent les voix précieuses des deux musiciennes...

La belle qui fait la morte, chanson féministe avant la lettre puisqu'elle date du XVIIe siècle !



Sur J'ai tué l'amour le jazzo-flûte et le clavier de cloches viennent soutenir le vibraphone sur cette chanson méconnue de Barbara, musique de Jean Poissonnier...



En visa om karlek, chanson traditionnelle suédoise d'un autre amour désabusé...



Mon homme, version très personnelle du tube d'Albert Willemetz et Jacques-Charles sur une musique de Maurice Yvain, rendue célèbre par Mistinguett et Édith Piaf...



Le marchand de velours est tout de même plus gai et carrément grivois, avec un superbe arrangement a capella de ce traditionnel breton...


Par ces chansons aux accents graves rappelant la situation aiguë des femmes dans l'Histoire, Elsa et Linda évoquent l'émancipation indispensable dont les femmes ont dû faire preuve pour s'affranchir de la domination masculine et du carcan social qui les ont souvent rendues complices en acceptant leur soumission. L'interprétation critique et les associations qu'elle suscite retournent comme un gant le sens des paroles initiales quel que soit leur lieu d'origine ou l'époque. On attend avec impatience le spectacle et l'album complet !