Drone électronique envahissant l'espace, percussion lourde, trompette grave / marimba répétitif, contrebasse et batterie jazz, et la trompette revient, lente, planante, posée sur un nouveau drone / jusqu'à ce que le rock hypnotique prenne le dessus... Deux groupes de rock/jazz expérimentaux se retrouvent ensemble dans un studio de Fort Worth, Texas, en 2018. Pinkish Black est composé du duo métal Daron Beck aux claviers et synthé, John Teague à la batterie et synthé. Yells at Eels est un trio d'improvisateurs formé de Dennis González aux trompettes, conque et percussion, Aaron González à la contrebasse, à la basse électrique et il chante, Stefan González à la batterie, percussion, marimba et un gros ressort hélicoïdal ! La rencontre fonctionne, on n'y voit que du feu, et des flammes. Bien qu'il ait été enregistré deux ans plus tôt, l'album s'est concrétisé pendant la pandémie dont on sent les effluves, peut-être à cause du goût de Daron Beck pour les films de zombies. Stefan González raconte que Beck et leur père ont des problèmes cardiaques qui ne facilitaient pas les choses, mais le pari est réussi. Couché sur des cédés argentés, c'est tout de même un disque noir évoquant une cascade de larmes, le mirage d'un infarctus, la lumière s'évanouissant dans un tunnel de rêves, la douleur de Guernica... Vanishing Lightin The Tunnel of Dreams est un voyage envoûtant, une méditation sur les frontières du réel, une preuve d'amitié.

Pinkish Black & Yells At Eels, Vanishing Lightin The Tunnel of Dreams, Ayler Records, 14€ sur Bandcamp (9€ en numérique)