J'étais vide. Je n'avais rien à raconter. La machine à laver la vaisselle était pleine. L'évier était encombré des restes de la veille. Le chat n'arrêtait pas de miauler. Lorsqu'il vient nous réveiller le matin, nous avons décidé d'attendre pour lui donner à manger. Il était très énervé, essayant de m'attraper les pieds sous la couette. Il avait dormi à côté de moi et je n'avais pas osé le pousser. J'ai bu mon verre de jus d'orange en attendant que tout le monde soit levé. Je ne sais pas encore ce que je vais aller acheter à la bonne boulangerie de la Place du Vel d'Hiv. Baguette, croissants, et le pain pour le week-end ? J'ai pris mon bain tôt pour que les amis aient de l'eau chaude à leur tour. Et puis j'ai retroussé mes manches, j'ai sorti la vaisselle pour remplir à nouveau le bac avec tout ce qui traîne dans la cuisine et le salon. Je suis incapable de réfléchir et de travailler sur un foutoir laissé la veille, comme un déficit des années antérieures. Habituellement je range avant de monter, mais hier soir, nous avons abusé des bonnes choses et je me suis retrouvé face aux miettes en ouvrant les yeux. J'étais vide, je n'avais rien à raconter.