Nous n'avons même pas pris le temps de prendre une photo que Sacha Gattino était déjà reparti pour Rennes. Les images pieuses attendront les Rencontres d'Arles début juillet. D'ici là beaucoup d'eau aura coulé sur le pont de mon bateau lavoir. D'ici fin juin je fais le jury aux Arts Décos à Paris, participe au marathon Michel Houellebecq avec Sylvain Bourmeau en direct de Toulouse sur France Culture, peaufine les montages sonores pour les projections au Théâtre Antique, rêve d'une façade sonore rue du Renard, peaufine l'oracle de Sonia Cruchon pour les Inéditeurs, planche sur le design sonore d'un projet pharaonique pour le Grand Paris, prépare les concerts de la rentrée, sors le soir et pense à mes valises pour laisser enfin tout cela derrière moi.
Il faut donc se frayer un chemin à la machette parmi les mails et les coups de fil, les visites et les intempéries. Le studio était envahi de fils. Sacha parti, j'ai dénoué l'écheveau et libéré les ports midi. On ferme, me suis-je dit après 15 heures non-stop. Casse-tête chinois d'envoyer les pistes audio et midi réalisées sur Mac et Cubase à Sacha qui triture le son sur PC et Frutty Loops ! In, out, Y, remonter les fils d'un bout à l'autre de la chaîne, je repense au désopilant morceau de Michel Musseau intitulé Patch sur son album Sapiens Sapiens (extrait). Heureusement le studio a de la ressource, plus de 40 ans de trucs et machins obsolètes qui vous sauvent la vie quand tout est formaté, virtualisé, updaté, abandonné, compliqué. J'ai quelques poussées de sueur, mais l'on finit par trouver une solution. La bidouille cra-cra n'a pas l'élégance de la concentration informatique, mais celle de la réussite artisanale !