70 Pratique - novembre 2007 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

jeudi 29 novembre 2007

Au poil


Mardi soir, les éditions Gallimard, le CNRS et le Théâtre Mouffetard nous invitaient à une très sérieuse conférence de Bruno A. Bernard intitulée "La sagesse du poil", mais je commence par un a-parte sur le Théâtre Mouffetard où ma nièce Adriana Santini joue actuellement et jusqu'au 5 janvier, avec son père Pierre Santini, la pièce L'éducation de Rita qu'elle a adaptée de Willy Russell et passablement rajeunie. C'est à la fois drôle et prenant. On ne sait pas qui du père ou de la fille fait le plus beau cadeau à l'autre, comme du vieux professeur alcoolique et de la jeune coiffeuse qui souhaite avoir accès à la culture et à l'éducation, mais l'heure quarante passe comme une lettre à la poste, et s'annonce déjà comme un succès.


Un autre soir de la semaine, nous sommes donc allés entendre tout ce que nous avons toujours voulu savoir sur le poil sans jamais oser le demander, essentiellement parce que Pierre-Oscar en était le metteur-en-scène, et là, nous avons été emballés par la démonstration. Passées les questions sur la couleur, la chute ou la localisation des poils sur notre corps, je vais tenter de me concentrer sur l'essentiel. Bruno Bernard a par hasard découvert que le bulbe pileux recelait des cellules souches qui permettraient d'en régénérer alors que jusqu'ici l'on était obligé de se servir de cellules embryonnaires qui ne sont pas sans poser de lourds problèmes d'éthique. Il suffirait donc de s'arracher quelques poils pour regénérer les cellules brûlées par les rayons et la chimio dans le cas de cancer, comme on pourrait fabriquer de la peau ou de l'os à partir de nos poils ! Il suffirait d'en prélever comme on prend ses empreintes digitales et de les conserver pour qu'en cas d'accident ou de maladie, on y ait recours, qui plus est, sans risque de rejet.
Pas la peine de se faire des cheveux, c'est automatique ! Il est très important de rappeler aux cancéreux qui perdent les leurs au cours d'une chimiothérapie qu'ils repousseront très bien après guérison. Petit détail, ils ne seront pas forcément comme avant. On est alors tout neuf, et il est possible que la nouvelle chevelure soit d'une autre texture et d'une autre couleur ! La raie peut changer de côté... Le bulbe pileux renfermant des cellules vitales pour l'organisme, l'épilation dite définitive (au laser) est à bânir, car elle porte atteinte à l'intégrité de l'individu et risquerait de lui faire perdre une source de regénérescence exceptionnelle.


Le savant professeur, responsable de la recherche sur la biologie du cheveu chez L’Oréal, impressionné par le nombre de caméras, n'a pas osé truffer sa conférence de jeux de mots farfelus comme il le fait parfois en digne membre du Collège de Pataphysique, mais on s'est tout de même bien poilés. On le voit ici dans une incarnation métaphorique de l'évolution des espèces qui ne manquait pas de piquant et dont Pierre-Oscar m'envoie la photo en hommage à notre propre lapin. Les scientifiques ont heureusement coutume de faire passer leurs exposés souvent ardus en les parsemant de quelques traits d'humour souvent plus éloquents que de lourdes démonstrations. Il est ici question de l'évolution par bonds et de l'équilibre indispensable entre l'ordre et le chaos !

mardi 13 novembre 2007

Le petit robert et le léopard


Il est de temps en temps agréable d'avoir à faire à un service commercial et technique compétent et sérieux, à l'image du produit vendu, en l'occurrence le dictionnaire Le Petit Robert 2007 édité en cd-rom (il existe déjà une version 2008). Lorsque j'installai Leopard, dernier système Apple en date (OSX.5), je fus contrarié par les logiciels qui ne fonctionnaient plus sur mon Mac, à savoir essentiellement GarageBand et mon dico préféré auquel je me réfère quotidiennement. En ce qui concerne GarageBand, c'est un comble puisqu'il fait partie de la suite iLife08 d'Apple. J'écrivis donc à Mindscape qui n'avait pas encore de solution, mais s'y attela aussitôt. Hier soir, je trouve un mail avec l'actualisation qui me permet de retrouver l'usage de cet incontournable outil.
Le Petit Robert est certainement la plus utile des applications, par sa simplicité, son intelligence et l'aide incomparable qu'elle procure. Installée à demeure sur le disque dur, elle réclame le disque d'origine tous les 45 jours, ce qui oblige à l'emporter avec soi lors des déplacements, mais qu'importe ! Outre ses 60 000 mots, les recherches phonétique ou par étymologie multi-critères sont absolument époustouflantes. On peut ainsi trouver les mots arabes entrés dans la langue française entre telle et telle date, s'en servir comme dictionnaire de rimes et même trouver un mot qui aurait tel son en son milieu ! Chaque verbe se décline individuellement à tous les temps, avec être ou avoir, actif, passif ou pronominal. Les mots difficiles sont prononcés oralement. C'est bourré de citations, d'exemples, de synonymes, d'homonymes, de liens hypertextes et de bien d'autres ressources toujours claires et faciles à utiliser. Après un tel éloge, j'apprécierais que l'éditeur m'envoie la nouvelle version ou carrément Le Grand Robert qui excitent tant ma curiosité !

P.S.: j'aurai passé la journée avec la Hotline payante (numéro 08) d'Apple pour m'entendre dire qu'il ne restait plus qu'à formater le disque dur et tout réinstaller de A à Z ! Depuis que j'ai installé Leopard, GarageBand quitte au démarrage. Après de multiples manipulations qui feront de moi un Mac (encore plus) expert, il s'avère qu'il s'agit d'un conflit d'extensions, allégation vérifiée en démarrant avec la touche Majuscule appuyée. Pas la peine de réinstaller le système, de déplacer, d'effacer je ne sais combien de fichiers, rien n'y a fait, et comme il n'existe qu'un seul autre utilisateur avec les mêmes déboires, Apple s'en fiche, et oui, c'est comme ça, la loi du nombre. Si j'étais certain que passer trois ou quatre jours à tout réinstaller, retrouver les mots de passe, etc., ce qu'on appelle une installation propre (c'est du Kärcher, oui), je m'y plongerais, mais. Mais chaque fois que j'ai fait ce genre de truc, cela n'y pas souvent changé grand chose. Alors j'attendrai que d'autres sinistrés se signalent et que les mises à jour réparent ce fouillis. En attendant, pensons à autre chose, au billet de demain par exemple, pour lequel je n'ai encore aucune idée, cette journée m'ayant lobotomisé, comme il se doit.

dimanche 11 novembre 2007

Mal au dos


Y a pas photo, je suis encore de traviole ce matin. S'il est une chose qu'il faut éviter, c'est un effort en sortant d'une séance d'ostéopathie. Rien de mieux pour se coincer le dos, de la façon la plus spectaculaire qui soit. Lorsque je me fais mal, ma colonne vertébrale dessine une forme en baïonnette, position antalgique mémorisée par le corps pour éviter de souffrir. C'est à ne pas croire, le tronc ne semble plus en face des jambes ! Si je m'y prends à temps, je peux l'éviter en prenant rapidement deux Di-Antalvic. La crainte d'avoir mal et le rééquilibrage de la pyramide de cubes en os produisent de multiples déplacements depuis le sacrum jusqu'à l'occiput. Si les analgésiques ne suffisent pas, je passe au Bi-Profenid, anti-inflammatoire puissant qu'il faut ingurgiter durant cinq jours. Mais le mieux est de faire ce qu'il faut pour ne pas en arriver là !
Depuis une dizaine d'années, chaque matin en me levant et chaque soir avant d'aller me coucher, quel que soit mon état de fatigue, je fais trois exercices salvateurs qui m'ont été astucieusement soufflés par le bon Docteur Mussy. Depuis, je ne m'écroule plus jamais à quatre pattes avec un grand cri japonais. Lorsque je dois voyager longtemps assis, rester debout pendant des heures ou porter quoi que ce soit de lourd, j'entoure mon ventre d'une gaine élastique qui le soutient. Les chaussures qui épousent la voûte plantaire sont également d'une aide certaine, sehr gut ! Plier les jambes quand on se baisse fait partie des conseils de base. Mon état n'a hélas rien de psychologique (du style "j'en ai plein le dos"), la radio et le scanner ayant montré une jolie hernie discale et trois vertèbres écrasées.
Je me suis probablement esquinté lorsque j'avais 18 ans à porter ma sono dont les éléments mesuraient 1,80m et pesaient chacun 60 kilos. À cet âge-là, on se remet vite, mais les séquelles apparurent lorsque j'en eus 31. Une nuit, à quatre heures du matin, nous terminions de jouer avec le Drame, j'ai voulu débrancher un jack derrière mon PPG et je me suis coincé en torsion. Les années qui suivirent, j'ai vu des kinés, puis des ostéos les plus zélés, mais rien n'a valu de me prendre en charge moi-même. Depuis dix ans, je souffre beaucoup moins qu'avant. J'ai appris à gérer mes faiblesses. C'est une consolation. Le corps se déglingue petit à petit, mais plus on vieillit, mieux on apprend à vivre avec, et la vie est plus douce.

mardi 6 novembre 2007

Voodoo


Françoise m'a demandé une petite pièce de monnaie contre son cadeau Voodoo fabriqué par Vice Versa en Italie. Il paraît que c'est la coutume lorsque l'on offre quoi que ce soit de coupant. Le designer Raffaele Iannello a également signé un balai wc Pinocchio très rigolo. De bons couteaux qui coupent, histoire de bien cuisiner ce à quoi on jettera un sort.