70 Pratique - avril 2020 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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samedi 25 avril 2020

Le masque


S'il faut avoir été en contact avec le coronavirus pour être immunisé, j'ai trouvé le masque qui protège totalement en cas de récidive ! Le pire, c'est qu'il n'est pas plus cher que les jetables vendus à prix exorbitant...


Ce n'est pas moi qui pose. Je n'en ai pas besoin, j'ai mes chapeaux de pêcheur du Tonlé Sap qui fonctionnent déjà très bien pour les attaques de banques ! En plus j'en ai un rouge, un jaune, deux orange et deux vert. On m'a volé le bleu au Théâtre Antique d'Arles il y a quelques années lorsque j'assurais la direction musicale des Soirées des Rencontres de la Photographie, mais le voleur ne pourra jamais passer inaperçu !


Quant à cet été, je suis prêt quel que soit le temps. La suite de ma préparation au déconfinement lundi dans le blog !

jeudi 23 avril 2020

Mon encyclopédie en 4400 articles


En cette période de confinement, quelques lecteurs/trices me suggèrent de publier d'anciens articles. Riche de 4400 articles, mon blog constitue en effet une sorte d'encyclopédie subjective abordant des sujets extrêmement variés qui se fichent de la mode, même s'ils ne font pas toujours abstraction de l'actualité. Les ressources de l'application DotClear étant limitées, elles rendent peut-être difficile de se frayer un chemin dans cette épaisse forêt où j'ai écrit 7 jours sur 7 les cinq premières années pour me contenter de 5 les dix années suivantes en ne publiant plus le week-end, sauf en de rares exceptions. On peut toujours faire une recherche par thème, mais seuls les derniers articles apparaissent. On pourra choisir de tout relire en commençant par le début, le 4 août 2005, mais je doute que quiconque s'y risque ! J'ai moi-même perdu le souvenir de la plupart des articles que j'ai rédigés, au point qu'il m'arrive de commencer à écrire sur un film que j'ai déjà chroniqué et que j'ai même oublié avoir vu ! En général, je fais une recherche dans le champ en haut à droite pour être certain de ne pas me répéter.
Au cas où vous vous sentiriez une âme d'aventurier, c'est ce champ que je vous conseillerais d'utiliser en y inscrivant un nom propre ou commun, mais de préférence un peu rare, histoire de limiter les occurrences ! Ce principe peut devenir un jeu, un jeu de piste aussi, tant les liens hypertexte tissent une toile rarement explorée par les lecteurs/trices. Essayez et vous plongerez dans l'histoire des quinze dernières années, avec d'étonnants passages plus ou moins secrets vers le passé ou l'avenir. J'aime remonter aux sources autant qu'anticiper.
Un blog n'est ni un roman (encore que celui-ci en ait hébergé deux, livrés par épisodes), ni un travail journalistique (les chroniques de disques, films, expositions, théâtre, livres y ressemblent parfois trop à mon goût, me transformant en militant de ce qui me semble scandaleusement méconnu), mais une sorte de journal extime, raconté à la première personne du singulier, lisible à différents niveaux selon la proximité entretenue avec son auteur. Les sous-entendus sont nombreux, les confessions discrètes ou impudiques, mes coups de gueule explicites au risque de m'avoir valu quelques menaces au delà du raisonnable. Ne cherchant pas la polémique, j'évite les provocations et privilégie l'enquête, tout en sachant pertinemment que tout écrit est un portrait en creux de son rédacteur. Le succès rencontré flattant mon orgueil, j'ai continué à me fendre d'un article par jour, sans ne jamais faillir, sauf lors de certaines pauses salutaires, voire sanitaires, où j'ai coupé la perfusion Internet, par exemple pendant les mois de vacances loin du réseau. La plupart du temps, les trois heures que j'y consacre quotidiennement constituent une gymnastique productive qui me met le pied à l'étrier pour attaquer le reste de mes projets, principalement musicaux. C'est comme siphonner un réservoir, après la première aspiration cela coule tout seul ! Sauf que pour moi, il s'agit plus d'inspiration que d'aspiration. Les retombées sont souvent indirectes. En dehors du lien social, indispensable pour l'ours que je suis, cela m'a parfois offert de magnifiques opportunités et créé des rencontres inattendues.
Pour en revenir au propos de ce billet, j'avoue que cette encyclopédie intime me sert de mémoire, à moi qui n'en ai beaucoup moins que l'on puisse croire, et que je suis certainement le premier à avoir recours au champ de recherche en haut à droite de cette page.

mercredi 22 avril 2020

Memento, homo, quia pulvis es, et in pulverem reverteris


Me livrant aux joies du rangement, je découvre que de nombreux plastiques qui recouvraient les jaquettes de DVD partent en poussière. J'avais déjà constaté que la mousse à l'intérieur des valises ou celle des bonnettes de microphones se désintégraient. Le biodégradable existe donc, mais pas là où il s'annonçait. Par exemple, les sacs de la Fnac caca d'oie qui datent de plus de vingt ans sont nickel, à moins d'avoir été sur le trajet d'un escargot. Les gastéropodes avaient bien dégusté ma carte d'électeur ! Je me demande si la poussière de plastique ou de mousse est toxique ou allergène, mais la poudre ou les petits bouts cassants comme une feuille de riz ne m'inspirent pas confiance.
Dans le genre "date de péremption", les CD, DVD, CDR, DVDR résistent plutôt bien, même si leur longévité n'est pas celle des disques en vinyle. Pour les plus anciens 78 tours, il arrive que la fine pellicule de gomme-laque noire (shellac en anglais) se décolle. Il s'agissait d'une substance obtenue à partir de la sécrétion de cochenilles, des insectes du Sud-Est asiatique, à laquelle on ajoutait de l’ardoise en poudre et quelques gouttes de cire. La base était en coton proche du papier de Manille. Le shellac est encore utilisé dans l'industrie alimentaire (bonbons), les peintures et vernis, et en parfumerie (mascaras, rouge à lèvres, eyeliners, laques à ongles brillantes) ! Peut-être pourrait-on sonoriser ce genre de maquillage en gravant dessus quelques microsillons ?
Si l'on apprécie les mutations, rien ne vaut les aliments frais qu'on laisse pourrir. On ne peut pas s'empoisonner avec des légumes ou des fruits pourris, mais le goût n'est pas génial ! Par contre tout ce qui est animal est fortement déconseillé à partir du moment où cela tourne de l'œil et même bien avant. De toute manière je n'avais pas l'intention de lécher mes disques ni mes boîtiers de DVD, et peu de natures mortes trouvent grâce à mes yeux. Quant au sympathique verset 19 du chapitre 3 du Livre de la Genèse, j'y ajouterai que nous ne sommes que poussière d'étoile et puisqu'il faudra bien retourner au cosmos, alors autant le faire la tête haute, sans peur et sans reproche. J'ai failli écrire sans beurre et sans brioche, mais ça c'est avant qu'il faut y penser. Atomiquement vôtre.

mercredi 1 avril 2020

Le stylo anti-cons


Ceci n'est pas un poisson d'avril. Il existe bel et bien.
Le confinement fait sortir les donneurs de leçons du bois. Pas mal d'entre eux traitent les uns et les autres de cons parce qu'ils ne font pas comme ci ou comme ça, parce qu'ils obéissent aveuglément aux consignes gouvernementales, parce qu'ils les adaptent intelligemment à leur sauce, parce qu'ils prennent des risques inadmissibles, parce qu'ils auraient trouvé un remède miracle, parce qu'ils ne supportent pas leurs voisins ou que l'on ne pense pas comme eux.. Cela fait évidemment le jeu du pouvoir de monter les Français les uns contre les autres. On fustige à tour de rôle les Chinois, les Parisiens, les paysans, les musulmans, les juifs, etc. Et la délation retrouve les beaux jours de la France pétainiste...
La police verbalise un type qui va chercher des serviettes hygiéniques pour sa copine "parce que si Madame en avait vraiment besoin elle a qu’à sortir les chercher elle-même...", alors qu'il aurait fallu, comme dit ma copine, le féliciter et l'encourager. Un autre prend la même prune à 135€ pour être allé acheter Le Monde "qui n'est pas de première nécessité" et les flics lui suggèrent de grouper ses courses, pas d'acheter le journal... Un autre parce qu'il se promène à 50 mètres de chez lui reçoit sa contravention. Tous avaient des attestations en bonne et due forme. Hier je vois des jeunes en casquettes qui ont droit à la fouille au corps. Et tout cela sans masque, sans gants, en vous cramiotant au visage, comme mon gendre en témoigne pour avoir baissé sa vitre de voiture lors d'un contrôle de gendarmerie !
Chaque fois que nous sortons dans les termes de la loi nous devons imprimer ou rédiger une nouvelle attestation, ce qui gaspille un nombre incalculable de feuilles de papier. Je ne sais pas comment, mais Nicolas a compté que cela correspondrait à 200 000 arbres, rien qu'en France ! Comme certains ont également reçu l'amende pour avoir rempli leur attestation au crayon noir pour ne pas gâcher de papier, il reste le stylo effaçable... J'ignore le bilan carbone de cet outil magique, mais vu la durée probable du confinement qui risque de nous mener jusqu'à juin, cela me semble valoir le coup, d'autant qu'on lui trouvera certainement plus tard d'autres usages du même acabit. Vive le stylo anti-cons ! Et j'emmerde la maréchaussée...