70 Voyage - décembre 2009 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mardi 29 décembre 2009

Le marathon continue


Pas croyable ! Je ne pensais pas reproduire les ennuis que nous avions eus la semaine dernière pour rejoindre Londres et en revenir. Cette fois, il s'agissait de rentrer à Paris pour installer Nabaz'mob dans un autre Cube Store pour les représentations de mercredi soir. Rosette, experte du site Gare en mouvement, avait beau insister qu'il n'y avait pas de train à l'horaire de nos billets, nous n'y croyions pas. Arrivés à la gare de La Ciotat, nous apprenons que notre TER est en grève et que le suivant ne pourra arriver à temps pour que nous puissions attraper le dernier TGV à Marseille. La SNCF évite soigneusement d'informer les voyageurs sur cette grève perlée. C'est le meilleur moyen pour la minimiser. Comme mardi dernier, nous retournons à la case départ, troquant l'entrée du train en gare de La Ciotat pour le jardin du Palais Lumière où une naïade surplombe cactus et palmiers. Nous espérons que notre tentative matinale aura plus de succès et que nous pourrons regagner nos pénates pour que je sois à même d'e prêter main forte à Antoine, heureusement dèjà sur place ! Si Marie-Laure ne tenait pas compagnie à Scotch, je m'inquièterais pour le gros chat, lâchement abandonné depuis vendredi...

dimanche 27 décembre 2009

Bises fraîches


Rarement la mer est aussi haute. Elle arrose les pieds de la villa des Tours. Anny et Françoise, aussi téméraires l'une que l'autre, avaient prévu de s'y baigner ce matin, mais du Mistral est annoncé. Les maisons de la Côte d'Azur ne sont pas équipées pour l'hiver. Il y fait plus froid que dans le nord. J'enfile épaisseur sur épaisseur pour ne pas geler. Françoise a sorti la couverture chauffante qu'elle a rapportée de Chine et Rosette a ajouté un bain d'huile. Ma photo ne vaut pas celle qu'Elsa a envoyée de Bretagne. À marée basse elle a inscrit ses vœux sur le sable mouillé...

samedi 26 décembre 2009

Etumos, le vrai de l'étymologie


Avancer vient d'avant alors que le futur est visé. Pour progresser on règle bien ses comptes avec le passé. L'étymologie recèle l'énigme du sphinx, le viager. Dans la marche vers la mort, que l'on appelle la vie, l'avant s'oppose au cul. Régresser c'est reculer. Dans ce cas, on fait des boucles, on fait des nœuds à s'en prendre les pieds dedans. La chute est assurée. Le règlement repousse l'échéance. Un coup de dé fait trébucher, transformant la marche en déchéance. Un autre montre la voie, mais aucun n'abolit l'arabe az-zahr signifiant dé. D'un côté les rencontres, de l'autre la détermination, mais avant cela, l'origine, l'orient !
En regardant derrière soi, on aperçoit les failles du passé, deux lèvres qui font fracture, l'origine du monde. Devant, l'occident fait tomber le soleil derrière l'horizon. La nuit. D'autres bornes indiquent le chemin.
Rien n'est jamais joué, même si tout est écrit.
L'interprétation est la clef.

jeudi 24 décembre 2009

Swinging London


Pendant les réglages de Nabaz'mob, nous avons un peu de temps pour faire quelques emplettes. Françoise m'a commandé des MBT, les anti-chaussures dans lesquelles on a l'impression de flotter au-dessus du sol, excellentes pour muscler le dos, dit-on. Ça a l'air génial. J'en ai profité pour essayer les Vibram Fivefingers avec chaque orteil séparé, mais c'est aussi compliqué à enfiler que les chaussettes au même principe. Pas assez de patience, cela me casse les pieds. Dans l'Old Truman Brewery qui accueille nos lapins je prends des photos d'Antoine dans la Sphère, une structure gonflable abritant une installation composée d'un écran de Leds géant réfléchi par une ribambelle de miroirs. Mon camarade retrouve ses gestes de night-clubber dès que la techno rythme les images aux effets d'optique imprévisibles !


Avant de lancer la meute nous avons le temps d'aller voir l'exposition Decode au V&A Musseum recommandée par Étienne Mineur et de passer aux food stores d'Harrod's ! Les œuvres sont celles de designers et non d'artistes, ce qui signifie que c'est "joli", mais que ça ne raconte absolument rien. En plus d'être superficielles, elles semblent dater d'il y a dix ans. Les musées européens s'évertuent à toujours montrer les mêmes anglo-saxons ou s'en inspirant, négligeant fondamentalement les artistes français qui ont un monde à eux, avec un propos dépassant l'exercice d'école et l'enjeu instrumental. Decode a le mérite de montrer au grand public des objets mettant en jeu des systèmes interactifs ou utilisant les nouvelles technologies. Quant aux spécialités British, comment éviter la sauce à la menthe et la Picalilli Sauce ?

mercredi 23 décembre 2009

Zombies on Brick Lane


Les trois dernières nuits ont été très courtes. Tout a commencé samedi soir chez Elisabeth. Il fallait voir et entendre l'impatience et l'enthousiasme cinéphilique déployés par Elisabeth Lequeret, Marie-Pierre Duhamel et Jonathan Rosenbaum dont les phrases se coupaient, s'enchaînaient et se croisaient.. Dans une allégresse générale nous échangeons nos commentaires, critiques et appréciations sur les films de Berlin, Venise ou ailleurs, sur ceux du temps passé, du présent et de l'avenir. Le grand jeu ! Je note Skidoo d'Otto Preminger tourné après son expérience du LSD, The Manchourian Candidate et les réalisations pour la télévision de John Frankenheimer que j'ignorais. Nous rejoindrons nos pénates vers quatre heures du matin. Depuis, j'ai peu dormi, me levant tous les matins vers six heures alors que les soirs s'étendent dans la nuit verglacée. Pourtant, la semaine semble assez calme. Façon de parler. Les doigts s'agitent toujours autant sur le clavier. Noël Burch organise à la maison une projection de son film en cours, réalisé avec Allan Sekula, pour que ses amis lui donnent leur avis. Nous craquons au bout de trente minutes du dernier Spike Jonze, Max et les Miximonstres. Mieux vaut lire le livre de Maurice Sendak. Tard le soir, je termine la troisième saison de Heroes. Françoise me fait prendre une cure de magnésium que j'interromps pour partir à Londres.
Antoine et moi y sommes finalement arrivés. Notre marathon s'est achevé par plus d'une heure de trajet en métro entre Heathrow et Aldgate East. Nous marchions au radar, mais nous y voilà ! La baie vitrée de la petite suite donne sur le panorama de la City, quelques gratte-ciel surmontées de grues dont l'étonnant Cornichon de Norman Foster. La véritable richesse du quartier n'est pas là, mais sous nos fenêtres. Brick Lane est bengali. Des hustlers font la retape à la porte de tous les restaurants indiens. Cela ne pouvait pas mieux tomber. Dans l'avion de la British Airways, nous nous étions entendus sur le choix du restaurant de ce soir, histoire de nous plonger dans le bain avant de sombrer dans les bras de Morphée. Les épiceries, les magasins de bricolage, les vendeurs de CD et DVD jouent le raga du soir tandis que nous nous éteignons... Au moment de m'endormir, je reçois un SMS d'Antoine qui vient de changer de chambre. En branchant l'adaptateur électrique pour prise anglaise acheté en bas, il a fait sauter les plombs... Que nous réserve l'installation des lapins que nous mettons en œuvre ce matin aux aurores ? Nous devons encore brancher cent cinq transfos sur le secteur et le magnifique entrepôt de l'Old Truman Brewery n'est pas chauffé dans la journée ! Le thermomètre japonais mis en vente par Colette y affiche 9°C.

mardi 22 décembre 2009

Et vole la galère


C'est impressionnant. Tous les écrans de la zone d'embarquement sont éteints. L'organisation d'EasyJet est idiote. Les gens font la queue sans savoir pourquoi. Il suffirait de faire une annonce à voix haute ou d'écrire deux ou trois informations sur un bout de papier. Le seul moyen de changer son billet passe par Internet, mais nous n'avons pas les codes car la réservation a été faite par Auditoire censé nous expédier à Londres. Heureusement que nous sommes deux en rade à Roissy. On en rigole alors que nous sommes coincés à la cafétéria. L'aéroport de Luton bloqué par la neige, nous sommes condamnés à attendre les instructions de l'agence ! Nous ne sommes pas seuls. Madrid, Milan, etc., partout en Europe le froid gèle les transports... C'est incroyable. Il ne fait pas si froid. Les Canadiens sont pliés en deux. Patience et flegme britannique sont de rigueur.

P.S. : ultime rebondissement (?), Auditoire a trouvé des billets sur Air France pour Heathrow ce soir... Retour à la case départ. Nous espérons pouvoir installer dans la nuit... Si tout se passe bien, il reste à envisager le rapatriement !
P.P.S. : rebelote, nous avançons le départ avec British Airways, mais nous rentrons just in time for Christmas. J'imagine que l'avenir nous réserve d'autres surprises...

Le froid isole le continent


Si nos malles pleines de lapins sont arrivées à bon port, c'est que les petits rongeurs ont su faire leur trou en passant par le tunnel. La neige et le froid ayant bloqué les voyageurs de l'Eurostar vendredi, les trains ont été annulés jusqu'à hier soir. Or nous devons installer cet après-midi le clapier du v1Ensemble dans l'Old Truman Brewery de Brick Lane pour la soirée privée de mercredi soir organisée à l'occasion de la sortie de la Cube de Nissan (pub). Une soirée semblable doit avoir lieu le 30 à Paris et nous espérons que nous aurons tous été rapatriés d'ici là. On nous a bien proposé des palmes, mais elles n'étaient pas académiques. Nous avons donc annulé nos billets de train et nous voilà en route pour Roissy. Croisons les oreilles pour que le Times ne se fende pas encore d'un titre typically British comme son "Tempête sur la Manche : continent isolé" publié en une dans les années 50 !