Nous pensions faire du tourisme, arpenter les marchés, et nous voici à Phnom Penh en train de tourner un court-métrage qui pourrait permettre à Françoise de trouver le financement de la production du long métrage qu'elle est en train d'écrire !


Nous avons tout de même pris le temps de visiter le Musée des Beaux-Arts et le Palais Royal.


Françoise a été contrainte d'acheter un T-shirt pour cacher ses épaules nues, car les vigiles refusaient qu'elle ne porte qu'un châle. Les soieries sont si douces, en plus d'être pratiques en voyage, peu de place et infroissables.


Dans les jardins, je respirai les parfums de l'Asie. Trois couleurs pour un seul bougainvilliers.


Deux jours plus tard nous assistons à une manifestation de chemises rouges à Bangkok dans le quartier commercial de Pratunam. À pied, à moto, en camion, les manifestants défilent pendant des heures en accompagnant leurs slogans de percussion et de chansons. Françoise s'émeut, ignorant que la couleur ne revêt aucune connotation révolutionnaire. Le lendemain c'est au tour des chemises jaunes. La Thaïlande est un royaume tiraillé entre plusieurs factions qui toutes respectent le roi tout en ayant chacune la corruption qui lui lui colle aux doigts sans que cela atteigne les proportions du Cambodge où aucune manifestation serait possible, ni même envisagée. Nous éviterons chaque fois les monstrueux embouteillages de Bangkok en négociant astucieusement avec les chauffeurs de taxi, moins onéreux que le SkyTrain, le métro d'ici, réservé aux riches.


Nous y faisons des courses vestimentaires, habitude prise au passage dans la capitale thaï. Dans les centres commerciaux les prix sont délirants, huit fois moins chers qu'à Paris. Il suffit de tomber sur le bon stand, car la plupart des couturiers vendent la même camelote avec petits nœuds, dentelles et autres rajouts d'un goût très chinois. Heureusement les Thaïs sont inventifs et l'on trouve des trucs uniques pour des sommes dérisoires, à condition souvent d'acheter les articles par trois, soldes (c'est l'époque puisque le Nouvel An Chinois est dans une semaine) ou grossistes obligent.
Pendant notre voyage nous constatons que la Chine gagne sans cesse du terrain et nous ne donnons pas cher non plus de notre peau tant l'invasion est inéluctable. Le capitalisme stalinien fait froid dans le dos...