Nous nous inquiétions de voyager avec Scotch qui devra changer plusieurs fois de maison pendant l'été. Aussitôt avons-nous fait trois cents mètres en voiture que nous savons devoir faire une halte à la poubelle la plus proche pour nettoyer son plat. C'est plus commode qu'en train où son angoisse du départ produit les mêmes effets. Ensuite il se love sur un fauteuil ou se blottit dans l'endroit le plus exigu du coffre rendu accessible par l'amas de bagages que nous trimbalons d'étape en étape, au gré des saisons virtuelles.
Nous appréhendions surtout la promiscuité avec les animaux de nos amis. En montagne, Scotch avait fini par ne plus se préoccuper des vaches, taureaux, chevaux, etc., se concentrant sur sa collection de queues de lézards ou dégustant quelques campagnols à la nuit tombée. Sa seule véritable émotion lui fut infligée par le courant d'une clôture électrique qui le fit détaler comme un lapin jusqu'au dessous du lit du premier étage. La cavalcade valait le spectacle.
Après avoir trouvé un compromis avec Nanob, la chatte d'Olivia et Thierry, il imposa son statut de "mâle dominant" (dixit la vétérinaire de Bagnolet) à Diabolo, le chien foufou de Jean-Claude. Bien que son nom lui vienne de son côté collant, Scotch sait faire la différence entre un Jack Daniel et un Jack Russell ! À La Ciotat il attrapa plus d'aoutats que de ratons, nous obligeant à traiter notre félin parisien contre les minuscules insectes piquants. Les petits rats malins continuent à sortir tranquillement chaque soir vers 21h10 pour se délecter des graines du tilleul qui jouxte la maison.


Mon T-shirt l'atteste, j'ai choisi mon camp, coiffé du chapeau des pêcheurs cambodgiens, parfaitement adapté à nos parties de pêche qui, cette fois, n'eut rien de miraculeuse. Les rusquiers lancés par Serge depuis son zodiac n'accrochèrent que quelques blades et un bogue, de quoi tout de même faire un bon dîner.