70 Voyage - août 2012 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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jeudi 30 août 2012

Chou blanc


Il y des jours où il vaut mieux rester couché, me suis-je dit pour avoir consulté la météo. Jean-Claude a réveillé Françoise à 4h25 ce matin pour être au port à 5h, car il faut être en mer lorsque le soleil se lève, moment précis où le poisson mord. Lever du soleil ou coucher sont les heures stratégiques. Pour une fois j'ai décliné l'invitation et me suis rendormi avec le chat Scotch à mes pieds. La pluie s'est aussitôt mise à tomber pour ne plus s'arrêter. Sur la Méditerranée les éclairs zébraient le ciel. J'aurais pu faire de jolies photos. Françoise et son papa sont rentrés à 9h trempés jusqu'aux os, avec un malheureux sévereau dans le seau. Habituellement, lorsqu'ils rentrent tard, c'est que la pêche est miraculeuse. Les pauvres se sont acharnés sans succès sur les traînes. Pourtant les bancs sont là, je les ai vus avec mon masque, mais la réussite d'une pêche est un mystère. Nous profiterons de cette journée "pourrie" pour faire une virée à Marseille, par la route cette fois ! Il fera beau demain.

mercredi 29 août 2012

Éden


Si nous ne sommes pas encore rentrés, nous voici reconnectés avec le monde virtuel après avoir vécu d'amour et d'eau fraîche sur les cimes... Façon de parler, tant les produits régionaux que nous descendions cueillir au marché les mercredis et samedis matin n'étaient pas toujours diététiques ! Le Sud-ouest et les Pyrénées ont su préserver leurs terroirs, que ce soit la viande que nous avons vu paître sur les pentes verdoyantes, les truites des ruisseaux, les légumes amoureusement cultivés et toutes sortes de victuailles contrindiquées par mon régime minceur. Sans réseau, nous nous sommes plongés dans la lecture et la contemplation. Bien entourés, nous avons plus d'une fois refait le monde sous des cieux incroyables. La lune a fini par nous éclairer comme en plein jour, mais les frémissements de l'automne nous ont chassés vers la mer, d'abord à Leucate où nous avons savouré ses fruits iodés avec ma grande fille, arpenté les falaises avec nos hôtes délicieux, puis de retour à La Ciotat nous avons retrouvé le jardin d'Éden de Jean-Claude et le masque et tuba qui me fait filer au large sans que j'en ressente la moindre fatigue... Demain nous irons faire la connaissance d'Antonin Leonardo arrivé à Marseille il y a dix jours et bientôt nous rejoindrons ce que l'on nomme réalité, mais qui n'est qu'une des nombreuses variations de l'imagination.

samedi 25 août 2012

Prolongation




Difficile de rentrer. Nous ajournons. Malgré la brume qui parfois ne se lève pas, quand on n'y voit pas à trois mètres. Malgré l'absence de réseau, mais nous descendons le mercredi et le samedi matin dans la vallée pour nous connecter et faire les courses au marché. Nous bouquinons à l'ombre ou nous nous baignons dans les torrents glacés. Les chevaux, semi-sauvages, viennent boire à l'abreuvoir où se rouler dans la boue de la verse. Scotch roupille toute la journée. Nous regardons les étoiles ; il y en a plus que du noir dans le ciel sans lune; certaines lacèrent la toile le temps d'un vœu pour la nouvelle année, fidèle au calendrier scolaire. J'ai recommencé à travailler, doucement, j'y songe parfois la nuit, mais les pensées sont plus souvent métaphysiques que fonctionnelles lorsque nous regardons les montagnes avec le peu qu'il reste de neiges éternelles.

mercredi 22 août 2012

Ascension


Les effets se sont faits sentir tandis que je traversais la forêt. Ça grimpait, ça grimpait. J'avais beau faire des pauses, l'altitude me faisait tourner la tête. Impossible de m'arrêter. Toujours plus haut. Une crête après l'autre, le désir de voir l'autre côté me tirait en avant. Le soir pointant j'ai fini par planer sur le tranchant d'une colline, au milieu des herbes hautes, trouvant refuge sur une pierre plate où ne se dorait aucun serpent. J'ai tiré sans viser avec le soleil couchant derrière la tête. Ça montait toujours…
Au retour, l'image me laisse imaginer que ce récent passé augure peut-être d'un avenir plus ou moins lointain. Le voyage dont elle porte les traces ne se dissipera que le lendemain matin, même si celles-ci resteront indélébiles.

samedi 18 août 2012

Muses


Jamais la phrase de Lacan n'aura été aussi limpide : avec les arts on s'amuse, on muse avec les lézards.

mercredi 15 août 2012

Cimes


Très loin. Très haut. Mais on pense à vous...

samedi 4 août 2012

Comme un drapeau flottant sur l'horizon


Palavas-les-flots.
Couchant.