70 Voyage - janvier 2013 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

jeudi 10 janvier 2013

Renversant


C'est flou. D'abord parce que je n'ai pas ralenti pour ne pas gêner la circulation. Sur le périphérique il suffit d'un accident sur la voie inverse pour que les curieux provoquent un gigantesque embouteillage. Ensuite c'est la réponse à la question que tout le monde se pose en voyant la voiture les quatre roues en l'air. Comment réussir ce tour de force ? Sur la route vers l'École des Arts Décos, où je supervise le son d'une étonnante installation sur laquelle je reviendrai, je descendais hier l'avenue des Gobelins lorsque j'ai vu les premiers secours s'affairer à la portière ouverte sur le ou les passagers. J'espère n'avoir pris aucun risque en appuyant sur le déclic sans viser.
À Paris ce sont les piétons qui sont le plus touchés par les accidents mortels, suivis par les cyclomoteurs. Si les automobilistes ne sont pas épargnés, ce sont étonnamment les cyclistes qui s'en sortent le mieux, même depuis l'avènement des Vélib' dont les utilisateurs conduisent parfois en dépit du bon sens. L'insouciance des jeunes et le gâtisme des vieux les jettent sous les roues des automobiles tandis que les cyclistes sont conscients de leur fragilité. Les chiffres racontent que sur les routes de France un mort sur trois est dû à l'abus d'alcool, un sur trois à l'endormissement, un sur cinq à la vitesse, un sur dix à l'utilisation d'un téléphone au volant, mais 92% sont des hommes et 71% des accidents mortels ont lieu la nuit sur des départementales.

mardi 1 janvier 2013

Nouvel an à Marseille


La place n'est occupée que par le spectre d'une femme aux bras nus. Les illuminations cachent la faillite de notre système social. Nous fêtons le nouvel an avec les amis, mais que fêtons-nous exactement ? Une année de plus ? Les années en moins ne nous regardent pas encore. Alors nous dansons d'un pied sur l'autre, comme sur des braises, sur un volcan comme disait Narcisse-Achille de Salvandy à la veille de la révolution de juillet 1830 qui inspira à Delacroix sa Liberté guidant le peuple. Sur le front social, l'année 2012 a été particulièrement difficile, 2013 risque d'être meurtrière. Que souhaiter alors si ce n'est beaucoup de courage et une résistance active devant la lâcheté, l'incompétence et les compromissions de ceux qui nous gouvernent ? Si, comme leurs prédécesseurs, ils continuent de dérouler le même tapis rouge aux financiers et aux nantis plus avides que jamais, il faudra bien le retirer de sous leurs pieds pour l'attacher à la hampe et le hisser. Dans la sphère de l'intime, souhaitons-nous beaucoup d'amour et de tendresse, des rapports de proximité toujours plus solidaires et de la persévérance pour fêter ensemble la nouvelle année dans 365 jours !