Créateur de Voyages a encore bien fait les choses en choisissant comme chaque fois une chambre proche du centre et de l'arrivée, que ce soit en train ou en bateau. Nul besoin de prendre un taxi ou de traîner longtemps nos valises sur les chaussées caillouteuses. Le Bed & Breakfast nous a installés dans une chambre double spacieuse donnant sur un charmant patio où nous prenons nos petits-déjeuners sous un citronnier. C'est aussi là que je brouillonne ces lignes bien qu'il me semble en perdre l'habitude au fur et à mesure que nos vacances s'étirent.


Nous commençons par le surprenant Musée Archéologique situé dans l'ancienne citadelle espagnole. Des poteries, bijoux, ustensiles de cuisine, tombes de plusieurs millénaires avant J-C sont exposés, les couches du temps formant mille-feuilles et les fouilles reconstituées fictionnellement nous faisant remonter le temps sans que nous en ayons été avertis. C'est un des plus beaux musées de ce genre dans le monde. Je me laisse séduire alors que les vieilles pierres travaillées m'attirent en général moins que celles que je foule dans la nature.


Heureuse coïncidence, je suis en train de lire Sapiens, une brève histoire de l'humanité de Yuval Noah Harari que je dévore. Hélas seule la première moitié est passionante, replaçant l'espèce humaine dans son évolution animale et sociale et ses conséquences psychologiques, alors que la suite est d'un réactionnaire achevé. Dès qu'il aborde le phénomène politique, le professeur d'histoire israélien soutient qu'il n'y a plus de guerres par les temps qui courent, place Hitler et Staline sur le même pied, occulte évidemment les exactions de son pays, fait abstraction des centaines de millions d'affamés sur notre planète, vante les mérites de la pilule soporifique pour les pauvres plutôt que la révolte, etc. Lisez-le, mais arrêtez aussitôt que ses propos commencent à vous énerver. Tout le monde n'est pas Shlomo Sand !


Un bus nous conduira plus tard au bord de la plage d'Acquacalda où la cuisine domestique de l'Aurora nous reposera des attrape-touristes qui pullulent et que nous avons appris à éviter. À Lipari nous dînons d'ailleurs au Khasba, un restaurant transparent où les cuisines sont à vue et dont le menu est inventif et délicieux. Nous avons ainsi choisi d'en explorer toute la carte soir après soir tant il tranche avec le tout venant du trop attendu. Je saupoudre le blog de quelques bonnes adresses pour les lecteurs tentés par une villégiature sur les îles éoliennes, clou de notre voyage, mais j'en ferai en épilogue une petite liste.


Nous avons aussi retrouvé le soleil en nous rapprochant de la Sicile dont les sept îles font partie. Les pâtisseries, souvent aux amandes, y sont succulentes et nous rapportons capresi et cucunci, câpres petits et gros à utiliser de mille façons, de l'encre de seiche, du pesto de pistache et des petits gâteaux...
Mais le souvenir inoubliable de ces trois semaines sera certainement volcanique...