"A marché, a beaucoup marché. S’impatiente d’arriver parce qu’il a beaucoup marché. S’arrête au bord d’un ruisseau." N'a pas marché tant que cela, mais je n'en ai pas l'habitude. C'est comme la gymnastique. S'y remettre après cinquante ans me semble un peu héroïque. Sauf que chaque fois que je rencontre une vieille dame de plus de quatre-vingt-dix ans en grande forme et que je lui demande son secret, elle me répond toujours qu'elle marche deux heures par jour. Il y a de l'espoir, mais il ne faut pas être flemmard. Ma mère et Bernard ont payé cher leur paresse sur leurs vieux jours. Alors j'ai repris, avec un coach qui évite que je me fasse mal. Là nous avions élu campement dans un gîte luxueux au-dessus de Saint-Étienne-Vallée-Française. Le parcours griffonné sur une feuille de papier nous a fait rater le sentier aux lapins. Au lieu de neuf kilomètres nous en avons dix-huit dans les pattes. Cinq heures de grimpette ! Le souper fin qui nous attend est promesse d'avenir. Le GPS nous a tout de même sauvés...


Nous étions déjà descendus à La Baume. Pascale connaît bien la région. Chaussures de marche pour éviter de se tordre une cheville et vêtements en oignon pour se couvrir ou dévêtir selon la chaleur que nous dégageons selon les pentes. Le gardon est magnifique. Peu d'oiseaux. Des poissons. Lors de la longue marche dans les Cévennes, pour moi c'est long, nous croiserons trois biches et un écureuil. Ils jouent l'effet carotte. Voir des animaux en liberté dans la nature me donne une pêche incroyable...


Le lendemain nous visitons la Bambouseraie d'Anduze. Le parc est superbe. En dehors de toutes les variétés de bambous, des nains aux géants, des bleus aux noirs, il y a un merveilleux jardin japonais, des serres de plantes carnivores, des séquoias... Les magnolias ont commencé à sortir. Hors saison il n'y a pas un chat. C'est extrêmement reposant. Les nôtres me manquent.


Notre virée dans les Cévennes nous fait découvrir des paysages fantastiques que j'avais entrevus l'été dernier. La halte à Bez-Esparon est tout aussi magique. Depuis le salon perché tout en haut, nous avons une vue à 360 degrés. Florence et Gila, qui ont déménagé sur Mars, près du Vigan, m'avaient invité cet été, mais j'avais dépassé la région, me dirigeant vers la frontière espagnole. Alors cette fois on y va. Belle promenade parmi les torrents. Il y a beaucoup d'eau qui dévale. C'est un peu rassurant...


Nous rejoindrons Sète pour voir la mer en passant par le Cirque de Navacelles où Fred m'avait emmené. La France rassemble une variété de paysages incroyable, le Grand Canyon et la forêt vierge, le désert et les pics montagneux. Cela me rassure, ne prenant plus l'avion pour polluer le moins possible.