Le MUR de Saint-Étienne est un support d'affichage de trois mètres sur huit installé par la ville pour l'association dont les artistes Ella & Pitr sont les programmateurs depuis sa création il y a plus de dix ans, avec bien d'autres qui leur prêtent main forte. Chaque mois ils invitent donc un artiste à l'occuper. Si Ella & Pitr sont là bénévoles, les artistes perçoivent de la mairie une petite rétribution. Parfois ce sont les élèves d'une école qui s'y collent comme ce mois-ci ceux de maternelle et primaire de l'école Marcel Pagnol à La Ricamarie, une commune du département de la Loire. Le MUR est situé rue du Frère Maras à "St-É", au dos de la Bourse du Travail (sur la photo on aperçoit l'ancienne école des Beaux-Arts), tout près de l'atelier du couple stéphanois. Au bas de cette même rue, en face des nouvelles Halles Mazérat, c'est aussi "la rue des gâteaux" où ils collent des affiches avec gâteaux aux anniversaires de leurs potes. Ils ont sous-titré cette opération "Un collage par mois pour la santé publique". Depuis des années Ella & Pitr exposent leurs œuvres gratuitement dans la rue et vendent leurs toiles via la Galerie Le Feuvre & Roze, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. Ce grand écart leur permet de vivre en restant libres de leurs facéties picturales ou autres, car ils adorent sortir du cadre. Depuis plusieurs mois ils travaillent à un spectacle scénographique dont la première aura lieu à la Comédie de Saint-Étienne à l'automne prochain. Au sein de leur site web ils ont aussi ouvert une boutique en ligne, Superbalais, où l'on trouve leurs livres et des DVD, des T-shirts et des sweats, des skateboards et des puzzles, des savons et des briquets, des flip-books et des sérigraphies... Il y en a pour toutes les bourses.
J'évoque le MUR de ce mois-ci parce que, comme tout le monde, j'adore la créativité des petits. M'étant demandé pourquoi cette aptitude disparaissait avec l'âge, dans les années 70 j'avais initié un cours de musique pour les enfants à partir de 3 ans. Tous n'étaient pas forcément enclins à pratiquer des instruments de musique, certains préféraient par exemple dessiner, mais je remarquai que leur imagination s'évanouissait essentiellement à partir de 6 ans, soit à l'entrée en primaire, lorsque les réponses arrivent avant les questions.


On peut imaginer que c'est en peignant Tony avec ses deux marionnettes de doigts sur la façade de l'école de la Ricamarie que l'idée de proposer le MUR à ces enfants de maternelle et primaire leur est venue. Pour cette cent-trentième affiche, ce n'est pas la première fois que des artistes en herbe s'y collent et pas la dernière. Ils avaient commencé il y a longtemps avec leurs propres enfants quand ils étaient tout petits et d'autres élèves d'écoles sont depuis intervenus sur le MUR. Pour l'année à venir, il est question qu'il y ait parmi leurs invités les Papotins, ainsi que des autistes et des handicapés. Ils continueront également à collaborer avec des écoles situées en ZEP (zone d'éducation populaire).