70 Musique - novembre 2015 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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lundi 30 novembre 2015

Sonorisation de la façade de la Maison de l'île de la Réunion à Paris


La Maison de l'île de la Réunion à Paris, 21 rue du Renard dans le 4e, a enfin été inaugurée la semaine dernière. Le scénographe Raymond Sarti, avec qui je travaille depuis 1989, en a conçu la boutique, les espaces d'exposition et la mise en lumière nocturne, mais le clou de la façade ne sera en place qu'au printemps. Un gigantesque nid en bois de goyavier viendra se poser devant les fenêtres des trois étages de bureaux qui surplombent les espaces publics. Je m'en suis inspiré pour sonoriser la façade, des haut-parleurs arrosant discrètement le trottoir devant les vitrines pour inviter les passants à franchir les portes. La partition est composée de percussion de bois, de chants d'oiseaux et de vagues. J'ai transposé les chimes en bambou dans le grave pour donner une impression de bois flottés qui s'entrechoquent ou préservé leur légèreté pour les faire osciller au gré des courants d'air que la rue du Renard m'inspire ! Les oiseaux de la Réunion et les vagues ne surgissent que ponctuellement et la boucle dure 90 minutes pour révéler suffisamment de surprises chaque fois que l'on passe les portes de la boutique où sont vendus quantité de produits agroalimentaires et artisanaux. J'ai d'ailleurs craqué pour les rhums arrangés, achards, piments, curcuma, gousses de vanille bio, thé blanc... La circulation automobile confère à ma partition un autre cycle, alternance du oui/non si le feu est rouge ou vert devant le Centre Pompidou ! Les moteurs camouflent toute tentative de sonorisation dans cette portion souvent très chargée de la rue, mais dès que le feu tricolore passe au rouge une bouffée d'air frais surgit du tumulte. J'ai évidemment choisi des sons qui s'en distinguent, même si celui des vagues est de l'ordre du bruit blanc, typique de la ville. J'ai ajouté quelques chimes cristallins qui feront relever la tête des passants et admirer la future sculpture du nid. L'ensemble invite au voyage, vague d'exotisme au centre de Paris.

mardi 24 novembre 2015

Mémoire Palace de Violaine Lochu


Dimanche soir Elsa Birgé et Linda Edsjö qui inauguraient leur work in progress Söta Sälta, chansons franco-suédoises autour des amours biscornues, avaient invité Violaine Lochu à présenter sa performance vocale intitulée Mémoire Palace, zapping incroyable, drôle et passionnant créé à partir de rencontres avec la population montreuilloise. Lors d'une résidence au 116 Violaine Lochu a sillonné sa ville à la recherche de personnes qui lui livreraient un souvenir ayant marqué leur vie de manière indélébile. À partir des enregistrements composés de chansons, récits, commentaires pris sur le vif "sur les marchés, dans les bibliothèques, centres sociaux, établissements scolaires, maisons de retraite, théâtres et lieux culturels" elle a d'abord réalisé sept montages radiophoniques diffusés sur la radio R22 dont on retrouve certains sur son site ainsi qu'un beau 64 pages relatant cette aventure de cinq mois, rempli d'illustrations et de dessins.


À cette occasion le graphiste Christophe Hamery a créé une typo très architecturale rappelant la ville. Mais le plus impressionnant est la performance que Violaine Lochu a tirée de cette expérience. Elle rejoue ainsi seule ses montages cut en interprétant les centaines de personnages, dans trente langues différentes, zappant d'un extrait de chanson à une recette de cuisine, d'un rap à quelques balbutiements d'enfant, s'aidant parfois d'une pédale de sampling. Cela consiste à faire un enregistrement de sa voix en direct et à la diffuser aussitôt pendant qu'elle continue en superposition, empilant parfois quantité de couches jusqu'à former un chœur multiethnique. Ce mélange kaléidoscopique fait la force de cette œuvre ouverte sur le monde et ses différences, sur la cohabitation de toutes les communautés, classes et générations, tour de Babel vivante qui, rassemblant les souvenirs marquants de chacune et chacun, produit une forte émotion magnifiée par la qualité de l'interprétation.


En assistant à ce tour de force d'une extrême générosité, je n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement avec mes radiophonies, plunderphonics avant la lettre que je réalisai dès 1974 et que je continue d'utiliser à toutes les sauces depuis. Il s'agissait d'attraper au vol de courts extraits radiophoniques en se servant du bouton de pause d'un cassettophone sans aucun montage postérieur. L'acrobatie consistait donc à anticiper l'avenir proche, quitte à revenir en arrière et effacer si c'était raté. La proximité avec le travail de Violaine Lochu ne tient pas à la technique utilisée, mais au résultat sociologique et musical mettant en évidence les circonstances intimes ou sociales, les conditions d'enregistrement et donc tout un hors-champ d'habitude imperceptible, mais tout à coup révélé par l'accumulation et juxtaposition de séquences extrêmement brèves. Nous étions en pleine mode des paysages sonores de R. Murray Schafer, trop lisses à mon goût, et j'inventai ainsi les paysages sociaux. Difficile d'en donner ici la substantifique moëlle, mais vous pouvez en entendre des bouts dans Sur la voie, index 8 de l'album Un coup de dés jamais n'abolira le hasard avec Médéric Collignon et Julien Desprez, ou à 3'44 du début de Des haricots la fin sur le CD Qui vive ?, mais cette fois à partir d'extraits télévisés.

lundi 23 novembre 2015

Winter Mass, ec(H)o-system et d'autres disques


Quantité de disques intéressants arrivent par la poste. La dématérialisation des supports ne règle pas la question du transport des objets physiques pour lesquels la téléportation n'est pas encore au point. Je les expose sur mes étagères en espérant trouver les mots qui ne viennent pas toujours facilement. Ainsi High Fidelity, le solo de trombone de Fidel Fourneyron, est passionnant et courageux, mais forcément un peu rêche, demandant une concentration absolue qui sied certainement mieux au concert. Je ne suis pas fan de jazz proprement dit (je préfère souvent les trucs crades et hybrides !), mais je me suis laissé aller à écouter plusieurs fois Nomade Sonore du sax baryton Eric Séva, ou Dark Wave du grand ensemble Initiative H dirigé par David Haudrechy dont les influences pop sont variées avec en invités Médéric Collignon, Émile Parisien et Vincent Artaud. Comme celui-ci, de plus en plus d'albums intègrent des influences cinématographiques, cousins héritiers du poème symphonique. Le François de Roubaix de Fred Pallem & Le sacre du Tympan reste hélas trop nostalgique pour me satisfaire, j'ai besoin que le revival soit transcendé par une relecture plus contemporaine.


Le premier album de Winter Mass correspond mieux à mes attentes. Des paysages sonores emmitouflent les poèmes de Sayoko. Je ne comprends évidemment pas un mot murmuré par la Japonaise, mais la neige et la nuit m'embarquent pour un voyage où les décors passent souvent au premier plan. La musique composée et conduite par le bassiste Frederick Galiay, qui utilise d'autres instruments comme l'AKS synth et des claviers, oscille entre le sacré et le sacrilège. Cela arrive parfois lorsque des modernes poussent le rituel à la transe, bascule recherchée par les conteurs de rêves éveillés dont les instruments ne produisent a priori ni images ni paroles. Le clarinettiste Jacques Di Donato, aussi aux percussions, est le troisième personnage de ce petit ensemble polymorphe dont la variété de timbres fait oublier la simplicité, décomplexée. Pour quelques morceaux le trio s'est adjoint le flûtiste Jocelyn Mienniel, la clarinettiste Isabelle Duthoit ou le contrebassiste Jean-Philippe Morel.


J'aime ça, comme j'aime ec(H)o-system, le dernier album du poète Steve Dalachinsky avec le duo de rock français The Snobs. J'y retrouve le flow envoûtant que Hal Willner initiait avec les disques orchestrés de William Burroughs. Là où Galiay joue sur la lenteur et l'humidité, The Snobs sèchent l'atmosphère en l'électrifiant. Mais dans les deux cas nous sommes transportés, que l'on comprenne ou pas les paroles. La musique fait passer les intentions, par la diction rythmique et dramatique des poètes tout autant que par la musique qui les accompagne et les porte, traduisant leurs vers dans un langage universel.

Winter Mass, label et distribution Inversus Doxa
→ Steve Dalachinsky and The Snobs, ec(H)o-system, Bam Balam, dist. Musea
→ Fidel Fourneyron, High Fidelity, Umlaut
→ Eric Séva, Nomade Sonore, Gaya, dist. Socadisc / Idol
→ Initiative H, Dark Wave, Neuklang
→ Fred Pallem & Le sacre du Tympan, François de Roubaix, dist. L'autre distribution

vendredi 20 novembre 2015

Söta Sälta + Mémoire Palace = dimanche en appart !


Söta Sälta signifie Sucré Salé, manière suédoise de signaler que les sinistres histoires d'amour chantées par Linda Edsjö et Elsa Birgé sont évidemment pleines d'humour sophistiqué et glacé. Les deux musiciennes-chanteuses se produiront en appartement dimanche à 18h, work in progess et concert de proximité qu'elles partageront avec la chanteuse Violaine Lochu dans sa performance intitulée Mémoire Palace.
J'ai rencontré Violaine lors du Festival La voix est libre en Tunisie au printemps dernier, elle s'accompagnait à l'accordéon, improvisait magiquement avec Mounir Troudi ou se faisait mordre intempestivement, mais discrètement, par une danseuse plus dingue que sa musique. Quant au duo de ma fille et de Linda j'ai eu le privilège d'enregistrer en studio cinq de leurs chansons sur le thème des amours biscornues que vous pouvez écouter sur SoundCloud ou directement sur ce Blog.
Violaine Lochu a construit sa performance à partir de témoignages de Montreuillois qui lui ont chanté, récité, raconté un souvenir, montré un objet ou une photo. Le nouveau répertoire d'Elsa Birgé et Linda Edsjö est composé de vieilles chansons françaises et suédoises rajeunies par leur traitement vocal résolument moderne qu'elles épicent de vibraphone, cloches et percussions.
Comme de nombreux artistes terriblement affectés par les attentats de vendredi et le climat pourri qu'entretient notre gouvernement elles ont préféré répondre à la peur et à la violence par leur art, sachant pertinemment que la culture est le dernier rempart contre la barbarie. Le lieu choisi est un "Napoléon sans bras" comme disait mon papa, soit un bon appartement chaud où, pour 10 euros, il vous sera en plus offert un vin chaud.

Dimanche à 18h - 63 bd de ménilmontant Paris 11e - juste en face du M°Père Lachaise - infos (code - interphone) et réservation

jeudi 12 novembre 2015

Birgé-Contet-Hoang ce soir en concert au Triton


Venez assister au spectacle "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard", d'autant que le Triton offre ce soir une place gratuite pour toute place achetée (en réservant au 0149728313)…...
Le public est-il maître du jeu ? Certes il tire au hasard les thèmes qui seront improvisés sur scène par notre trio, mais l’imagination des musiciens que j'ai invités défie toutes les prévisions. Pascal Contet et Antonin-Tri Hoang se sont affranchis des styles et des catégories pour composer dans l’instant des scénarios inénarrables dont le pouvoir suggestif offre à chacune et chacun la liberté de se faire son cinéma. C’est une musique de parti-pris qui se joue des contrastes, qui adore les surprises et ne connaît que le partage.
Quelques exemples du jeu de cartes inventé par Brian Eno et Peter Schmidt qui ne seront probablement pas joués ce soir : Simple soustraction, Écoutez la voix douce, Que ne feriez-vous pas ?, Servez-vous de personnes non qualifiées, À l'envers, Soyez extravagants, Dans l'obscurité totale très calmement, Soyez crades, Sortez en fermant la porte, etc.
avec
Jean-Jacques BIRGÉ – clavier, électronique, instruments bizarres
Pascal CONTET – accordéon
Antonin-Tri HOANG – sax alto, clarinette, clarinette basse

Les invités des précédentes versions étaient Ève Risser et Jocelyn Mienniel, Birgitte Lyregaard et Linda Edsjö, Médéric Collignon et Julien Desprez.

Concert unique - Jeudi 12 novembre à 20h dans la nouvelle salle du Triton, 11bis rue du Coq Français 93260 Les Lilas - Stations AutoLib et Vélib / à deux pas du Métro Mairie des Lilas (ligne 11) / Tramway et Bus 96-61-170-115-249 Porte des Lilas / 105-129 Mairie des Lilas - 20€ - Réduit 15€ - Adhérent 12€ - Jeune 8€
UNE PLACE OFFERTE POUR TOUTE PLACE ACHETÉE en réservant au 0149728313

lundi 9 novembre 2015

Archie Shepp, Roscoe Mitchell... en coffrets


Cet automne le label italien Black Saint Soul Note réédite une partie de son catalogue jazz sous la forme de sept nouveaux coffrets de rééditions de Ran Blake, Kenny Wheeler, Max Roach, Andrew Hill, Mingus Dynasty Big Band et les deux qui a priori me branchent le plus, Archie Shepp et Roscoe Mitchell. Entièrement remasterisé, mais cela ne constitue pour moi qu'un élément de marketing tant les originaux sonnaient déjà bien, chaque coffret contient entre 4 et 9 CD sans aucune autre information que la reproduction riquiqui de la pochette recto-verso.

J'ai été tenté par le coffret Archie Shepp pour n'en connaître qu'un des quatre albums présentés, A Sea of Faces dont je possède le vinyle que j'ai usé jusqu'au fond du sillon. Combien de fois Hipnosis, le thème répétitif de Grachan Moncur III interprété au ténor par Shepp au meilleur de sa forme avec le trombone Charles Greenlee, le pianiste Dave Burrell, le bassiste Cameron Brown, le batteur Beaver Harris et Bunny Foy aux maracas me fit-il tourner la tête ? Mais mon préféré était Song For Mozambique chanté par Semenya McCord d'un érotisme avec lequel seule Jeanne Lee dans Blasé pouvait rivaliser ! La chaleur de la voix du saxophoniste est égale au son de son instrument, hérité de Coleman Hawkins et Ben Webster. Les trois autres CD, Down Home New York, Little Red Moon, California Meeting Live on Broadway sont sympas, mais il n'y brûle pas la même flamme. Ils me font plutôt l'effet de séances entre potes, réfléchissant l'ambiance des boîtes où le jazz raconte l'histoire de leur vie. Shepp paie son tribut aux anciens, à commencer par Coltrane dont on retrouve un morceau sur chaque disque.

Bien que fan de l'Art Ensemble of Chicago, surtout à leurs débuts, j'ignorais les neuf albums du saxophoniste Roscoe Mitchell contenus dans le coffret. On retrouve certaines de leurs manières de faire sortir du free des fanfares déglinguées (3x4Eye, Roscoe Mitchell and The Sound and Space Ensembles, Live at the Knitting Factory), mais le sopraniste et altiste montre son intérêt pour des compositions plus contemporaines qui le rapprochent d'Anthony Braxton. La Great Black Music est souvent ici croisée avec la musique savante de l'Europe blanche (The Italian Concert en duo avec le pianiste Borah Bergman). Roscoe Mitchell est un chercheur, il fouille les ressources des possibles en se moquant des préjugés des uns ou des autres. Le Duets and Solos avec Muhal Richard Abrams indique faussement sax et piano, alors que quantité d'instruments sont utilisés, en particulier un synthétiseur et une flûte en bambou ; la musique peut y être qualifiée d'expérimentale, voyage autour du monde où l'Asie vient s'ajouter à la panoplie des performeurs. On retrouve ces influences les plus diverses dans This Dance is for Stve McCall où le silence est fait de pauses et de soupirs. Il y a quelque chose de chinois à traiter le timbre des instruments avec la même attention que les rythmes et les mélodies. Peut-être me fais-je cette remarque en pensant à leur cuisine qui se préoccupe de texture et de lumière autant que du goût ? Un disque de George Lewis, Shadowgraph 5, et un de Muhal Richard Abrams, Spihumonesty, viennent compléter le coffret, insistant un peu plus sur l'influence de l'École de Vienne qui ne manqua pas de s'exercer sur celle de Chicago.

Ce coffret montre à quel point le free jazz et la musique contemporaine sont cousins, avec ici une aptitude à faire swinguer les notes que les interprètes classiques ont la fâcheuse tendance à figer, sous la baguette de chefs qui ne mettent pas plus la main à la pâte que les compositeurs qui règnent sur leur milieu social. C'est probablement une des caractéristiques de nombreux compositeurs américains de participer à l'interprétation de leurs œuvres. Jamais les concerts de John Cage ne furent aussi réussis que lorsqu'il était présent, comme je me souviens sur scène de Terry Riley ou Steve Reich, Charlie Mingus ou Frank Zappa...

The Complete Remastered Recordings, Black Saint Soul Note, dist. Harmonia Mundi, env. 28,50 et 60€

lundi 2 novembre 2015

Das Kapital : Kind of Red


Sur la photo de Denis Rouvre ornant la pochette du quatrième album de Das Kapital le trio ressemble aux trois apparatchiks de Ninotchka, film de Ernst Lubitsch d'un tel anticommunisme primaire qu'il est devenu un modèle d'humour pour tous les cocos de la planète. Quant au titre de l'album, Kind of Red, il rappelle à la fois leurs deux albums consacrés au compositeur engagé Hanns Eisler, collaborateur de Brecht, le manteau dessiné par Coca Cola du Père Noël, thème de leur précédent disque, et la note bleue du jazz que Miles Davis honora entre autres avec son Kind of Blue. La musique n'en est pas révolutionnaire pour autant, ni fondamentalement jazz, mais ce disque diffuse une énergie communicatrice, marche ferme et déterminée vers le succès, hymne au lyrisme volontaire de trois virtuoses qui n'ont plus besoin de mettre leur savoir faire en avant.
Par contre, la nécessité de se démarquer d'Eisler ou des chansons de Noël les avait forcés à rechercher une distance originale devenue ici inutile, car pour la première fois dans l'histoire du trio, le guitariste danois Hasse Poulsen, le saxophoniste allemand Daniel Erdmann et le percussionniste nantais Edward Perraud ont composé leurs propres thèmes. J'ai un petit faible pour ceux de Perraud, sorte d'agit pop offrant aux deux autres le pouvoir de hurler leur rage. Poulsen choisit la face tendre du jazz tandis que les morceaux d'Erdmann renvoient au répertoire habituel du trio, structuré et héroïque. Le mélange de guitare acoustique, soprano et balais est aussi entraînant que les envolées électriques où le ténor a quelque chose d'aylerien, où le batteur collectionne les timbres colorés. Voilà qui s'écoute, se réécoute, et donne du rouge aux joues.

→ Das Kapital, Kind of Red, Label Bleu, dist. L'autre distribution (sortie le 13 novembre, concert de lancement le 8 décembre à L'Ermitage, Paris)