70 Musique - avril 2008 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mercredi 30 avril 2008

Chansons et jeux d'écoute à l'usage des enfants en route pour les vacances


Depuis la semaine dernière, j'enregistre des chansons pour la Prévention Routière avec Michèle Buirette. Nous avons reçu commande de trois comptines et de trois jeux d'écoute pour que les marmots se tiennent correctement à l'arrière et fichent la paix à leurs parents lors des prochains grands départs pour les grandes vacances. C'est très sympa à faire et il y avait longtemps que je n'avais rien réalisé avec Michèle qui, non seulement compose de très jolies mélodies, mais s'est mise à écrire des textes depuis peu, avec beaucoup de talent ! Elle colore mes orchestrations de son nouvel accordéon et, de mon côté, j'ajoute des petits bruitages. Si les chansons abordent la sécurité en voiture dont l'incontournable ceinture, j'ai eu l'idée d'ajouter une petite leçon de code de la route qui sensibilisera les enfants aux règles élémentaires de la conduite. Cela ne peut pas faire de mal tant les conducteurs, en France, respectent de moins en moins les usages. La voiture est trop souvent une arme qui sert de défouloir. N'ayant plus aucun plaisir à conduire une automobile, je me suis rabattu sur la bicyclette qui oblige à rester zen au guidon sous peine de ne pas revenir entier. Là, nous avons choisi de rester légers et de ne pas être trop plan-plan... Pour les jeux, j'ai pris plus de distance avec le sujet en choisissant plutôt d'occuper nos petits avec des jeux d'écoute qu'ils puissent se repasser plusieurs fois sur leur baladeur ou sur le système audio de l'automobile. La gageure était d'inventer des chansons qu'ils aient envie de réécouter souvent et des jeux qu'ils n'épuisent pas après leur découverte. Reconnaître des sons, des ambiances, mais aussi les pousser à rêver, à prendre des distances avec les sujets pour se faire leur propre cinéma. Les fichiers son seront à télécharger en mp3 sur Internet...
On apprend beaucoup plus de choses qu'on ne le croit en travaillant sur des commandes comme celle-ci. Il faut à la fois faire preuve de simplicité et donner de la profondeur aux objets, passé la première approche. Travailler pour des enfants, comme je m'y employai avec le Drame (les chansons de Crasse-Tignasse traduites par Cavanna, éditées en leur temps par Auvidis) ou dans la quantité de CD-Roms dont j'ai parlé hier, ou bien comme le fit souvent Michèle avec le trio Pied de Poule pendant dix ans et ensuite avec des conteurs et des conteuses, est un pari sans échappatoire. Si les enfants n'accrochent pas, on ne peut invoquer aucune bonne raison qui nous rassure. C'est un public exigeant qui vous renvoie facilement la balle lorsque ça leur plaît. Pas question de faire des trucs bêbêtes en leur mâchant le travail ! Il faut avant tout stimuler leur imagination et les faire rigoler lorsque cela s'y prête... Les adultes sous-estiment trop souvent la capacité des enfants à comprendre et à rêver. À suivre.

samedi 26 avril 2008

Professor Bad Trip


Si Franck ne jouait pas ce soir au Zebulon de New York avec l'accordéoniste Andrea Parkins, il serait venu écouter l'interprétation de Professor Bad Trip par l'Ensemble Intercontemporain à la Cité de la Musique. Vigroux m'a fait connaître l'œuvre de Fausto Romitelli comme les étudiants de l'Ircam m'avait parlé de Sciarrino six ans plus tôt, le soir mémorable où j'ai rencontré Françoise aux e-magiciens de Valenciennes. Lorsqu'ils ne sont pas versés dans les sempiternels revivals, ce que les plus jeunes écoutent est toujours riche d'enseignement. J'avais noté la date en septembre et nous y voilà !
La première partie réunit l'enivrant Steve Reich avec Eight Lines et le conventionnel Philippe Hurel avec son concerto pour piano, Aura. Si Reich continue de nous donner le vertige en nous entraînant dans les méandres de la musique répétitive, Hurel nous laisse de marbre malgré son intéressant travail sur les quarts de ton. Musique bourgeoise de rigueur : comme la plupart des compositeurs dits "contemporains", par son acceptation surannée de la modernité, il la caricature en défendant les attributs de la classe sociale qui l'a engendré(e). Entr'acte.
Françoise remarque qu'elle a rarement entendu un compositeur contemporain aussi contemporain que Romitelli, et Sylvain Kassap de renchérir en insistant sur la réécoute indispensable de la version discographique de Professor Bad Trip par l'Ensemble Ictus, dont le répertoire correspond mieux au génial italien disparu en 2004 à l'âge de 41 ans que l'E.I.C. C'était tout de même amusant de voir Pierre Strauch s'escrimer au violoncelle électrique fuzz aux côtés de Vincent Segal à la basse, le seul de l'orchestre à oser hocher la tête ! Des trois leçons de Romitelli, la dernière laissa la mieux transparaître la magie de son art, mélange réussi de toutes les musiques "contemporaines ", au sens propre cette fois, au sein d'un langage et d'une syntaxe parfaitement maîtrisés. Les trois cordes, les trois vents, le piano, la percussion y côtoient la guitare et la basse électriques comme la bande électronique sans que cela choque à aucun moment. Romitelli se permet même de faire jouer du kazoo et de l'harmonica miniature à ses interprètes. Tout coule de source, même si c'est celle du Styx.
Pendant le concert, je scrute la salle et constate à quel point elle est éclairée. Généralement, on la noie dans le noir pour focaliser l'attention sur la scène. Dans les concerts de rock, de jazz ou de variétés, on sent bien que ça remue, on n'a pas besoin de souligner sa présence par l'image. Rien à cacher, tout le monde se tient bien. Franchement, même si c'était une belle soirée, cela manquait furieusement de soufre.

vendredi 25 avril 2008

Je fais l'article


Bon d'accord, je vais dire du bien d'un magazine bimestriel auquel je coopère régulièrement... À chaque numéro, j'écris quelques mots sur des disques qui m'ont accroché, j'envoie un coup de projecteur sur un album qui m'a particulièrement remué et parfois je rédige la chronique d'un dvd. J'essaie d'élargir le champ du canard qui est déjà grand ouvert. Les articles de fond abordent souvent les années 70, avec nombreux dossiers consistants sur des musiciens inventifs parmi lesquels le rédacteur en chef, Frédéric Goaty, a des chouchous comme Prince, Led Zeppelin, Frank Zappa, Björk, Stevie Wonder ou Jimi Hendrix. J'ai défendu, sans que ça coince, des trucs improbables dans un magazine de musique populaire, tels les films des Straub sur Arnold Schönberg, celui de Greenaway sur John Cage ou d'Elsa Dahmani sur Le Vrai-Faux Mariage de La Caravane Passe, les entretiens d'Edgard Varèse, les disques de Michel Magne, Scott Walker ou Steve Nieve... J'essaie surtout d'évoquer des trucs pas évidents ou qui risquent de passer à la trappe faute de budget promo suffisant.
Le numéro 14 qui vient de sortir est divisé en trois grandes parties, un dossier sur Serge Gainsbourg, un autre sur le rock progressif, réuni par Anne Ramade, pour lequel j'ai interviewé le camarade et "petit fils Ubu" Robert Wyatt, et la section "blogs" où, les uns et les autres, nous faisons partager nos coups de cœur (les nouveautés exclusivement) aux nombreux lecteurs. Ce qu'il y a de sympathique ici, c'est que Muziq ne parle que de ce qu'il aime et évite de dégommer les trucs qui l'ennuie. On est loin des donneurs de leçons qui sévissent dans la concurrence... Puisqu'ici nous sommes entre collègues ! Comble de l'affaire, il y a pourtant de quoi apprendre : je ne connais souvent pas la moitié des artistes et des disques dont parlent les autres chroniqueurs. La plupart sont des puits de science et certains d'entre eux d'excellentes plumes. Je me demande comment ils font.
Comme je lis souvent les quotidiens dans mon bain et les revues au cabinet, mon système de référence pour juger de la qualité d'une publication et de la quantité d'articles à lire est le nombre de cacas. Un truc qui me tombe des mains fait un caca. Un journal sérieux me tient bien une semaine. Le Monde Diplo est inépuisable sans avoir une intoxication alimentaire. Muziq fait partie de la seconde catégorie, on peut y rester une heure, ce qui est, somme toute, assez rare ! J'aurais pu d'ailleurs appeler ce billet "Comment allez-vous ?" puisque étymologiquement c'est de cela qu'il s'agit, la fin de la phrase étant "... à la selle". Et bien, ces jours-ci j'y vais avec Muziq et c'est passionnant.

mercredi 23 avril 2008

Ce soir à 22h sur France Musique, le concert avec Donkey Monkey


Après leur découverte, la sortie de leur disque, notre répétition au Studio GRRR, le fly du concert au Triton et les remarques que m'inspirèrent la rencontre avec les deux musiciennes, je repasse une dernière couche de Donkey Monkey avec la retransmission ce soir à 22h sur France Musique dans le cadre de l'émission À l'improviste. Il semble même que l'on puisse réécouter la chose sur le site de Radio France pendant la semaine qui suit ! Les extraits sont entrecoupés de quelques échanges de propos, mais tant les filles que moi-même ignorons la nature des extraits choisis par Anne Montaron.
En exclusivité absolue, voici un petit extrait du même concert enregistré cette fois par Jacques Vivante. Il s'agit là du mixage "salle". Passionnante comparaison entre les deux prises de son, celles de France Musique et celle du Triton. Ici, la batterie de Yuko Oshima est évidemment plus lointaine, mais le piano d'Ève Risser beaucoup plus précis. Dans cette improvisation sur blues nippon, je fais passer ma voix et l'harmonica dans le H3000 pour produire les sons électroniques. De quoi vous mettre l'eau à la bouche ?



La suite ce soir mercredi à 22h !

Post Scriptum : l'émission est en ligne pendant une semaine sur le site de France Musique. Cliquez là.

samedi 19 avril 2008

Enième discours de la méthode


Les jantes d'hier matin ont fait place aux rotules, et toujours pas moyen de récupérer. L'enregistrement s'est passé comme sur des roulettes, une partie de plaisir. Avant l'arrivée de l'équipe, j'avais installé le studio en préparant toute une panoplie de claviers. Je fais le tour de mes programmes de synthé et note les numéros des uns et des autres qui pourraient convenir à l'ambiance requise : contemporaine, sobre, élégante, évidemment surtout pas angoissante, ni lyrique ni dramatique. Je vais de plus en plus vite, comme on feuillette un album ou comme on bat les cartes, frrrrrrrout ! Un après-midi, j'avais rencontré le réalisateur Richard Hamon, le producteur-chef opérateur Christophe Bidot et Valéry Faidherbe qui monte le film et m'en a envoyé une version la nuit précédente par Internet, un point c'est tout. Mais j'avais eu le temps d'y réfléchir ou, plus certainement, le temps avait fait son travail, sans que je m'en préoccupe. Je crois que surtout j'avais bien accroché avec eux. On n'est jamais si efficace que lorsque l'on se sent en confiance et qu'on estime les personnes à qui l'on a affaire. On se comprend : je traduis leurs mots qu'ils soient évasifs ou précis, j'écoute leurs réticences, leurs doutes, leurs enthousiasmes, leurs soulagements, ils ne sont pas si différents de ce qui tombe sous mes doigts lorsque j'improvise la musique au fur et à mesure des séquences, mélange de surprise et d'évidence. Tout s'enchaîne sans problème jusqu'au générique de fin où je bloque un moment. Il faut toujours qu'il y ait un passage qui coince. Ce serait trop simple. On polarise tout à coup ses incertitudes. Quand le courant passe, on se sent aidé et la paranoïa n'a pas de prise...
J'enregistre sur plusieurs pistes et je place les sons au fur et à mesure avec un bip au début pour recaler l'ensemble au montage. Les délais sont évidemment au plus serré, comme souvent dans ce genre de commande où les clients prennent trop de temps pour valider chaque étape. C'est l'inconnue, mais le paramètre est au moins de leur responsabilité. Cela n'empêche, c'est sur nous que repose le respect du planning. Je regarde l'image du coin de l'œil tandis que mes doigts font semblant d'obéir à ma tête. La première prise, comme d'habitude, est la bonne. L'exercice consiste à reconnaître quand est censée poindre cette première prise : entre la recherche des timbres, celle du phrasé, les notes correctes, le sentiment qu'on va l'avoir, il faut savoir dire "on la tourne" juste avant d'être au point. Marche sur le fil, avec ombrelle.
Je suis entouré de possibles. J'ai donc exhumé le PPG, mon vieux synthé en tables d'ondes dont j'utilise le clavier préparé (si je tape sur la même touche, ce n'est pas la même note qui se répète, mais une séquence, alors les phrases ont un petit quelque chose d'aléatoire et dans le même temps de mâché), sa finesse et sa transparence me font penser à de la crème Chantilly, du luft, de la légèreté, comme on chante sans ouvrir la bouche... Pour les percussions contemporaines, je me sers d'une petite panoplie sur GarageBand. Le reste est un mélange d'orgues baroques du JV, de claviers percussifs du V-Synth et du VFX (coloration de pierre), d'échantillons de cloches tubulaires construites par Bernard et de réinjection dans un de mes programmes préférés du H3000, toute une cuisine concoctée au pupitre de quatre claviers en temps réel.
Pour accompagner ce film sur le collège des Bernardins, j'ai marché toute la journée sur des œufs. Il s'agissait de donner la perspective historique du passé, huit siècles en arrière (le bâtiment est magnifique) et de proposer une lecture futuriste du travail architectural de Wilmotte et du projet œcuménique et intellectuel, évidemment sans faire grincer de dents avec des dissonnances "angoissantes" ni de mélodies automatiquement connotées variétoche. À la fin de la journée, on est toujours surpris d'entendre comment tout se tient, dix minutes au total, pour un résultat musical auquel je ne m'attendais pas, mais qui répond exactement à ce que j'imaginais.
Jusque tard dans la nuit, je m'achève avec une stimulante pendaison de crémaillère boulevard de Ménilmontant où une centaine de jeunes gens nous redonnent la pêche au son des guitares, du piano, de la contrebasse et des chants tziganes.

mardi 8 avril 2008

Portishead rentre dedans


Incroyable, alors que le Third de Portishead, onze ans après leur précédent, est annoncé pour le 28 avril, des sites de téléchargement le livrent déjà aux pirates de la Toile ! La fuite semble venir du Portugal où le groupe de Bristol a commencé sa tournée européenne (ils joueront les 5 et 6 mai au Zénith à guichet fermé). À moins qu'elle ne soit tout simplement un coup de marketing comme l'industrie des logiciels en a l'habitude, le buzz profitant plus à la promotion que la perte des ventes. En effet, loin de lui porter préjudice, cet avant-goût en mp3, pâle reproduction liée à la compression, donne furieusement envie de le pré-commander pour jouir de toute la puissance de l'original. Le site du groupe propose également un coffret en édition limitée de 2 LP et 1 clef USB incluant 5 films en plus des 11 titres.


Dynamique impressionnante, explosion de timbres, rythme infernal, le nouvel album de Portishead (prononcer "portis-head" avec un h aspiré) est un concentré de rage qu'effleure la voix toujours aussi envoûtante de Beth Gibbons. Jamais aucun de leurs disques ne fut aussi brutal, la tendresse dépressive attaquant l'acier bleu en une entêtante oxydation. Les synthés sont gras, les guitares saturées quasi héroïques, les percussions plus dignes des Temps Modernes que des ratés tribaux du dernier Björk. Leur trip-hop a accouché d'un grand disque de rock et le vertige qu'il procure donne envie de pousser le volume à fond pour en faire profiter tout le quartier.

dimanche 6 avril 2008

Camille fait son trou


En tapant le titre du billet, je fais malencontreusement sauter le m de son nom : j'aime le lapsus, la caille perchée sur le fil s'envolant lorsque paraît la féline. En voulant attaquer le marché international, Camille chante essentiellement en anglais et se banalise. Elle aura beau insister sur les consonnes du français et les voyelles anglaises, nous ne sommes pas dupes. On la comprend, trop bien. Ses mots étaient plus sévères, plus profonds, ses vers étaient ses maux... C'est le danger du succès, ainsi Nosfell se laissant aspirer par le trou noir de la variété. Pourtant, contrairement à la plupart des nouveaux chanteurs, Camille ne ressemble qu'à elle-même. Sauf qu'elle avait tant surpris avec Le fil, son second opus qui l'avait révélée après le plus variétoche Sac des filles, que l'on espérait forcément un nouveau choc. Music Hole reste néanmoins un album agréable, amusant, entraînant, le petit clown enfonçant le clou pour convaincre peut-être celles et ceux qui avaient résisté jusque là à sa fantaisie débridée.
Sur le dvd qu'accompagne la version dite "de luxe", Camille montre comment elle joue de son corps, percussion brésilienne des claquements de doigts, coups sur la poitrine et pas martelant le sol. La peau rejoint la voix dans son orchestre charnel. À part le piano, quelques clochettes et les percussions à eau, tout est vocal ou épidermique. Son coéquipier, l'anglais Majiker, en est comme précédemment le co-réalisateur talentueux. La chanteuse, toujours aussi nature, sa nature, danse funky new soul en s'appropriant le genre, mais Le fil nous avait emporté dans un truc plus barré, plus provocateur, un franc rafraîchissement. Comme celui du Fil, son nouveau site réfléchit toujours cette image drôle et inventive, "politiquement incorrecte", qui fait tout son charme.
L'entretien, accessible sur le Net grâce au logiciel OpenDisc, la montre comme elle souhaite qu'on la voit, maline et rigolote. Pour l'entendre, il faut faire confiance aux médias : par les temps qui courent, il y a si peu d'innovations que Camille avance sur une autoroute déserte. Espérons que la sécurité que lui donnera Music Hole lui permette de prendre plus de risques dans l'avenir. Artiste de music'hall complète, elle a aussi la réputation de faire tout voler en éclats lorsqu'elle est en scène. Alors, à suivre.

samedi 5 avril 2008

Idées hardcore pour Kaossilator


Entre les enregistrements de musique de film, les bruitages pour les Ptits Repères, les chansons à écrire avec Michèle, le suivi des Allumés, l'administration de l'association et la récupération des impayés, il ne me reste plus beaucoup de temps pour écrire mes billets, surtout si je continue à m'offrir des jouets qui font de la musique ? Après le Tenori-on, me voici happé par le Kaossilator de Korg, 139 euros, fonctionnant sur piles avec alimentation 4,5V en option ! J'ai été conquis dès que Thibault, un de mes élèves d'Autograf, m'a montré le sien. Coup de chance, il y avait hier un arrivage de trois exemplaires chez Univers-Sons et pas d'autre annoncé avant le mois d'août... Minuscule, il tient dans la petite sacoche de mon grand vélo.
J'avais enfourché le VTC plutôt que mon Brompton, pour descendre à l'Opéra Bastille assister à la générale des Trois Jours de la Queue du Dragon de Jacques Rebotier, un spectacle loufoque pour la jeunesse qui m'a fait penser à la phrase qu'avaient entendue Cocteau et Satie à la première de Parade : "Si j'avais su que c'était si bêtes j'aurais amené les enfants !" J'ai ajouté un s à bête, histoire de saluer les trois clarinettistes et le baryton. Les costumes aux couleurs vives et les décors lumineux de Virginie Rochetti sont sympas. Je n'étais pas certain que je pourrais parquer le Brompton dans l'enceinte de l'amphithéâtre, mais j'aurais pu... Plié, il passe inaperçu. C'est tellement plus dur de pédaler sur le grand vélo... Nous signons la pétition de solidarité avec les travailleurs de la Fnac fermée pour grève. Boulevard Beaumarchais, je manque d'écraser Annick Rivoire qui me donne de bonnes nouvelles de Poptronics.
Après une halte chez ma fille qui déjeune à cinq heures du soir d'une salade à la viande des Grisons avec des tartines de chèvre chaud et des fraises (me voilà rassuré), je gravis l'avenue Gambetta pour foncer essayer le Kaossilator : waou, hyper techno, j'adore le toucher, l'interface est simple, astucieuse. Je choisis sur YouTube la démonstration la moins ringarde, ce n'est pas peu dire, réservant mes propres élucubrations à de futurs concerts. Je ne veux pas déflorer mon approche. Un appareil ne m'appartient vraiment que lorsque je suis capable de le pervertir ; j'ai déjà trouvé comment m'y prendre. Hardcore, man !