70 Voyage - avril 2009 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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jeudi 30 avril 2009

Lévitation


Troisième auto-portrait. Après le renversement et la mise en avant, la lévitation. Me prêter au jeu et vouloir vous faire partager mes expériences, qu'elles soient tragiques ou amusantes, m'exposent en première ligne. Devant Antoine Schmitt (qui prend la photo) et Xavier Boissarie hilares, je souffle dans le ballon comme un forcené pour m'élever dans les airs, ou plus exactement soulever la chaise sur laquelle je suis assis. La scène se déroule au PASS à Mons en Belgique dans le cadre de Robotix's où nous avions emmené notre marmaille lagomorphe. Je ne pensais plus à rien, concentré sur mon numéro de respiration continue que j'étais le seul à percevoir, entendu que cela ne produisait aucun son et que mes camarades étaient probablement ignorants de la prouesse que je visais, léviter sans à-coup puisque je soufflais sans reprendre ma respiration.
Dans mes plus jeunes années, j'ai très souvent rêvé que je volais. Je me concentrais et, par une pression du cerveau vers le lobe frontal, tant qu'aujourd'hui j'en porte les stigmates, deux rides au-dessus du nez, je générais une force qui me permettait de m'élever à la verticale comme si j'avais eu des réacteurs accrochés dans le dos. L'impression était si extraordinaire qu'au réveil j'étais presque convaincu d'avoir réussi ce tour de force. Seule la logique me permet encore de penser que mes envols n'étaient que psychiques. D'autant que persuadé que l'impossible était à portée de mains, j'ai tenté de reproduire l'expérience en plein jour et sans aucune substance, sans ne jamais y arrivé.
Mais cet après-midi là, en soufflant comme un malade, la chaise a tout de même bougé de quelques centimètres...

jeudi 23 avril 2009

Street View, comme si vous y étiez


Promenons-nous dans les rues pendant que Google n'y est pas, s'il y était il nous fil-me-rait ! Caroline, la nouvelle assistante de Françoise, nous a révélé une ressource récente de Google Maps hallucinante. Lancez le site. Tapez l'adresse d'une grande ville. Prenez le petit bonhomme tout jaune en haut à gauche et glissez-le à l'endroit où vous voulez vous rendre... Sur la carte de l'Europe, le personnage éclaire les villes qui ont été photographiées par une voiture équipée d'une drôle de caméra (photo). C'est impressionnant. On découvre la ville en 3D dans le moindre détail. La boussole permet de panoramiquer (on peut faire ça avec les quatre touches fléchées !). La loupe se rapproche de manière terrifiante. La visite virtuelle ne se fait évidemment pas en temps réel. Sur les images qui défilent notre mur d'enceinte n'est pas encore orange. La coccinelle Volkswagen est donc passée au printemps dernier avec sur son toit une caméra à onze objectifs suffisamment petite pour être transportée en sac à dos. La technologie utilisée est celle de Immersive Media, filmant les vidéos à 360 degrés en haute résolution et en mouvement, à 30ips. Sur Google Maps, la fonction s'appelle Street View.

mercredi 22 avril 2009

Caramba, encore raté !


Les vacances semblent bien compromises. Françoise présente Appelez-moi Madame en plein milieu du mois de mai au New Latina, elle n'a pas terminé la maquette de iKitchenEye et il reste pas mal de finitions sur Ciné-Romand qui doit sortir en DVD. Le mixage définitif devrait se faire la semaine prochaine, mais il reste encore certains sous-titres à réaliser, l'étalonnage et des petites bricoles. Ensuite il faudra préparer les éléments du DVD pour qu'Étienne puisse en faire la maquette à son retour d'Australie. Je vais essayer d'arracher quelques jours quelque part de quelque manière, mais rien n'est gagné. Comme la perspective s'éloigne jour après jour, je n'ai plus qu'à rêver de contrées lointaines, de parfums exotiques, de vols long courrier, de bruits de jungle, de saveurs inédites, de langues inconnues, de rien, la vacance ! Je pourrais toujours proposer un petit séjour à Lisbonne ou Barcelone, nous n'y sommes jamais allés ensemble... Françoise, si tu lis ce billet, tu sais ce qu'il te reste à faire ! Nous n'arrivons pas à décrocher. Lorsque ce n'est pas l'un, c'est l'autre. Moins j'ai de contraintes de planning, plus je m'escrime. Le travail programmé me donne bonne conscience et me permet de prendre le large plus facilement. Dès que les rendez-vous remplissent la grille, nous sommes cuits. J'aurais préférer aller me dorer le mou au soleil, fut-il islandais. C'est partie remise... Pourtant, prendre des distances est toujours salutaire. Une remise à zéro du compteur, ou plutôt du conteur, et c'est reparti pour un tour ! Et puis c'est plus sympa que de devoir s'arrêter en tombant malade, non ? Enfin, on verra bien...

dimanche 19 avril 2009

Un dernier tour de PASS passe


Comme pour beaucoup d'enfants, la visite du Palais de la Découverte à Paris fut à l'origine de nombreuses de mes vocations. C'est un lieu magique qui plonge l'avenir dans les arcanes du rêve. Je me souviens aussi de la frimousse d'Elsa quand ses cheveux se sont dressés sur sa tête sous l'impulsion de l'électricité électro-statique, on aurait dit la couverture de Crasse-Tignasse. Là encore, la fossoyeuse Albanel tente d'effacer la culture qui s'y rapporte et je viens de signer la pétition pour sauver ce fabuleux "musée". J'ai plus tard participé à des "attractions" ou des expositions à la Cité des Sciences et de l'Industrie Porte de la Villette : le multi-écrans Economia avec Michel Séméniako, le théâtre de marionnettes Elektra avec Raymond Sarti, le film sur les peintures de Jacques Monory pour l'entrée du Planétarium avec Dominique Belloir... C'est dire si passer trois jours au Parc d'Activités ScientifiqueS de Mons en Belgique fut une joie sans mélange. Antoine Schmitt et moi y étions pour présenter notre opéra Nabaz'mob dans le cadre de l'exposition Robotix's sur les robots. À raison de deux représentations par jour, cela nous laissait du temps pour arpenter les diverses expositions du PASS.
J'ai déjà évoqué ici les expositions auxquelles j'avais participé depuis son inauguration en 2000 et ma surprise devant l'intégrité éditoriale du lieu. Le public vient surtout y chercher des réponses. Il y rencontre surtout des questions ! Les recherches scientifiques sont intimement liées à l'écologie de la planète, tant au niveau géographique qu'économique. On peut toujours rêver, mais le verdict est sans appel, n'en déplaise aux industriels qui l'exploitent et la saignent. Au delà de son contenu savant et critique, j'ai beaucoup apprécié l'architecture qui mêle les anciens bâtiments du charbonnage et les créations, entre autres dûes à Jean Nouvel. Depuis le haut du belvédère qui a été conservé des anciennes mines, on peut voir l'entrée dite la Passerelle jusqu'à la structure originale en briques "sur pilotis". À droite les maisons de mineurs n'ont pas bougé. Toute la contrée est remplie de petits villages où chaque habitation est différente sans déroger à l'image d'ensemble. Maisons à un étage avec un petit jardin à l'arrière. Nous avons fait un tour du côté du Grand Hornu, un autre charbonnage recyclé cette fois en Musée d'Art Contemporain, le MAC's. Le lieu m'a cette fois beaucoup plus plu que ce qui y était exposé, Jeux de massacre tendance potache de l'art moderne...


À l'entrée du PASS, l'ancien terril occupe une partie du parc de 28 hectares. J'ai également gravi sa pente pour découvrir le contre-champ. Une flore et une faune originales le recouvrent. En creusant la terre de cet écosystème à seulement dix centimètres, j'ai senti l'extraordinaire chaleur qui s'en dégage. Des fumeroles s'échappaient. Si la température ne dépassait pas 60°, au centre elle peut atteindre 1000°. Les restes de houille sont en combustion lente, réaction d'oxydation de la pyrite de fer (sulfure de fer ou pierre de feu) : "Au contact de l'oxygène apporté par la pluie qui s'infiltre dans le terril, la pyrite dégage de la chaleur ; il s'agit d'une réaction chimique naturelle. À l'air libre, la chaleur se dissipe aisément, mais à l'intérieur de ces montagnes de déblais, elle atteint progressivement un point de combustion qui enflamme les parties charbonneuses. Ce qui donnera des terres rouges quelques décennies plus tard."

mercredi 15 avril 2009

Brouillage


Je mets en ligne ce dernier billet belge depuis mon iPhone rue de Nimy devant Le Bateau Ivre qui porte bien son nom... Je n'ai pas bu autant de bières depuis mes 14 ans ! Pourtant il est plus prudent que ce soit moi qui conduise pour rentrer à notre hôtel, un peu excentré. Hier matin, j'ai pris ce cliché depuis la fenêtre de ma chambre...
Pendant notre séjour en Belgique il fut particulièrement difficile de nous connecter en wi-fi. Le PASS, évidemment hautement sécurisé, n'a aucune borne sans fil. J'ai heureusement trouvé une liaison accessible grâce à un voisin de l'hôtel à condition d'aller nous assoir sur les marches de l'escalier au bout du couloir... On est loin de New York par exemple où trouver un accès wi-fi ouvert est aussi simple que de décrocher son téléphone ? À Mons, je réussis plus facilement à trouver un réseau ouvert gr-ace à l'application Wi-FIi Finder sur l'iPhone...


La loi Hadopi, "répression et Internet", déjà hautement condamnable pour son inefficacité et les dangers qu'elle génèrerait, ne risque-t-elle pas de pousser tous les utilisateurs à fermer leur accès par mot de passe, puisque chaque propriétaire de ligne serait responsable. Et qu'en sera-t-il des bornes wi-fi publiques comme celles installées par les municipalités, dans les squares, près des mairies, etc. ? Suffit-il d'habiter à proximité pour échapper à la police du Net ou ce réseau populaire devra-t-il fermer après avoir longuement bataillé pour offrir Internet à tous dans la ville ?
Il aurait été pourtant si satisfaisant de trouver une solution qui permette de protéger ses ordinateurs et données personnelles en offrant une connexion sans-fil ouverte à tous. Le monde marche à l'envers.