jeudi 10 septembre 2009
La burqa contre la grippe A
Par Jean-Jacques Birgé,
jeudi 10 septembre 2009 à 00:27 :: Humeurs & opinions
Puisque le gouvernement espère nous faire passer lois et décrets aussi débiles que monstrueux en veux-tu en voilà à grands coups d'enfumage médiatique sur des problèmes qui n'en sont pas, suggérons une façon de se débarrasser une fois pour toutes des deux pipeaux les mieux cotés : en rendant la burqa obligatoire pour tous on résoudra le problème de l'exclusion des minorités sans offusquer les "amis" à qui nous vendons des armes et, par la même occasion, nous serons tous couverts contre la grippe A sans avoir besoin de nous inoculer des vaccins vaseux dont on ignore les effets secondaires à terme. Ouf ! Tout d'un coup on se sent mieux, d'autant que la burqa a le mérite de tenir chaud en hiver en évitant les courants d'air. Chacun sait que les moufles sont plus chaudes que les gants. De même les juste-au-corps occidentaux ne valent pas une bonne robe de bure où le corps peut s'ébattre en toute solitude. La cape intersidérale, imaginée par l'archéozoologue Fred Vargas "anti-H5N1" applicable à H1N1, est une burqa transparente qui plaira aux nudistes n'acceptant pas de se cacher sous les draps. Les plus grands couturiers vont pouvoir renouveler leur inspiration, échappant ainsi à la monotonie du grand n'importe quoi pour se consacrer à une variation de matières, de coloris et de motifs. Rien de plus excitant qu'un cadre pour laisser son imagination s'épancher en toute liberté dans ses limites imposées. Quant au virus, on ne donnera pas cher de sa peau de porc et nous pourrons nous consacrer à l'étude des textes qu'on essaie de nous faire avaler. Les laboratoires au dispendieux vaccin anticritique en seront pour leurs frais tandis que nous gambaderons au chaud en jouant aux devinettes pour reconnaître qui ou quoi lors de nos sorties en société. Quant à moi qui ait toujours trouvé géniale la djellaba, je n'ai plus qu'à coudre un petit bout de tissu à la capuche et je suis paré pour l'hiver.
Illustration extraite de derrière les barreaux d'Odilon Redon (1875).