70 août 2015 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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lundi 31 août 2015

Expulsion brutale et illégale des Baras aux Lilas


Terribles symboles, au coin de la Place du Vel d'Hiv, la police et la gendarmerie sont intervenus ce matin à 7h pour expulser le collectif des Baras qui occupait l'ancien Quartier Général du Front de Gauche aux Lilas, vide depuis des mois.
Les Africains, travailleurs chassés de Libye après les bombardements français et virés de Montreuil (dont le maire est au PCF !), squattaient le 8 rue Chassagnolle depuis 10 jours. Ils en ont les preuves, or une expulsion peut se faire seulement sous 48 heures sans entamer de procédure. L'intervention des forces de l'ordre, rapide et brutale, est donc parfaitement illégale.


Rappelons que les Baras, qui signifie travailleurs en bambara, réclament seulement des papiers leur permettant de travailler légalement en France. Ce ne sont pas des sans-papiers, ils ont ceux de leurs pays, ils en ont d'européens délivrés en Italie, mais non reconnus par la patrie des Droits de l'Homme ! Ce ne sont pas non plus des migrants, mais des réfugiés. Ils expliquent très bien que si la Préfecture leur délivre les papiers qui leur permettront de travailler autrement qu'au noir leur collectif n'aura plus aucune raison d'être. En attendant, ils forment une main d'œuvre corvéable à merci, leurs employeurs les exploitant en dessous du SMIC et sans payer de charges sociales.
Contrairement à ce qui leur est répondu (liste d'attente pour les logements sociaux, etc.) il existe des solutions. En réquisitionnant les bâtiments inoccupés qui se dégradent depuis des lustres et en leur confiant de les rénover et de les mettre aux normes, on pourrait facilement loger tous les réfugiés qui ne manqueront pas d'affluer, il ne sert à rien de s'en cacher. Le réchauffement climatique, les difficultés économiques, la guerre et des régimes sanguinaires les poussent à l'exode partout sur la planète. L'Europe devra changer de politique, tous les pays qui la composent doivent se répartir ces réfugiés, toutes les munipalités françaises doivent l'accepter aussi. Parmi les Baras il y a des terrassiers, des maçons, des plombiers, des électriciens, des serruriers capables de remettre des bâtiments en état, ou prêts à payer un loyer que l'absence de papiers autorisés interdit. À Bagnolet le maire socialiste Tony di Martino leur refuse même la domiciliation, mesure de rétorsion illégale encore cette fois.


Le déploiement policier ne résoudra rien. Les Baras reviendront rue Chassagnole ou ils referont surface ailleurs. Aucun nouvel arrivant n'est accepté parmi eux, libres à ceux-ci de créer à leur tour d'autres collectifs. 300 réfugiés occupent un lycée désaffecté Place des Fêtes, 500 campent entassés sous des tentes près de la Gare de Lyon, etc. L'Europe doit changer de politique. Il ne servira à rien de fermer les frontières, de multiplier les miradors et les fils de fer barbelés, d'engager plus de policiers, les réfugiés passeront, quitte à y laisser leur vie. Qu'ont-ils d'autre à perdre ?


Les partis politiques ont la détente molle (les réfugiés ne votent pas). Heureusement des citoyens, souvent des jeunes, beaucoup de femmes plus assidues que les hommes en milieu associatif, se mobilisent et expriment leur solidarité.

vendredi 28 août 2015

La page blanche


Nous sommes rentrés.
C'est pour bientôt...