vendredi 16 avril 2010
Et les sons pour le jouer arrivent aisément
Par Jean-Jacques Birgé,
vendredi 16 avril 2010 à 00:05 :: Multimedia
Je fais des pieds et des mains pour arriver à me prendre en photo pendant que je travaille Mascarade seul dans le studio. La date se rapproche, samedi, c'est déjà demain ! L'obscurité est indispensable pour pouvoir régler correctement la lumière et le contraste de la webcam, de même que le volume sonore de la station radio doit être soigneusement ajusté pour ne pas saturer. Lorsque tous les éléments sont correctement paramétrés, il n'y a plus qu'à se lancer et jouir de l'instrument qu'Antoine a programmé.
Mardi nous faisons notre première répétition à deux. Les trente minutes passent très vite. Il faut encore affiner la structure globale de la pièce, mais je note que c'est très agréable à jouer. C'est toujours bon signe. Un peu comme avec Nabaz'mob, utiliser des instruments extra-ordinaires produit une musique inattendue. J'apprécie l'art expérimental lorsqu'il l'est véritablement et qu'il ne constitue pas un genre.
Les designers interactifs ont un avantage sur les musiciens. Ils ont l'habitude de fabriquer des objets qui doivent pouvoir se jouer sans apprentissage. Toutes proportions gardées, quelques instruments classiques offrent ce plaisir tel le piano qui permet parfois à un enfant ou un novice de faire des miracles si la flamme créatrice touche l'heureux élu. On n'en dira pas autant du violon ou de la trompette. Ainsi je sais qu'un instrument, objet interactif par excellence surtout quand on aborde les nouvelles technologies, est au point lorsqu'il est confortable. Son ergonomie dicte les gestes de l'improvisateur qui saura en tirer le meilleur en évitant le pire ! Par exemple, programmer un timbre de synthétiseur me prend en général une journée pour qu'ensuite je puisse le décliner de mille façons et m'en servir pendant des années dans des contextes orchestraux très variés. Antoine a réussi à rendre notre nouvel instrument suffisamment souple pour réagir différemment selon les émissions qui sont rentrées dans la machine et les manipulations qu'on leur fait subir. Le concept de l'œuvre est aussi déterminant. C'est un peu comme la phrase de Boileau : "Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement..." Et les sons pour le jouer arrivent aisément.
P.S.: Mascarade.TV