Voilà, le jour de gloire est... arrivé. Lorsque la session est une partie de rigolade, la musique profite de notre complicité. Je n'avais jamais rencontré Emmanuelle Legros ni Matthieu Donarier, mais j'avais chroniqué leur disque à l'une comme à l'autre, Forêts du trio Tatanka composé par la trompettiste et Le bestiaire du saxophoniste. La première a choisi le second comme le veut le protocole de ces Pique-nique au labo dont le volume 3 sortira en CD à la rentrée. Mardi dernier marquait la première rencontre à figurer sur le volume 4 lorsqu'il sera complet. Et ce sera un fabuleux début !...


Matthieu est venu avec son ténor, Emmanuelle avec trompette et bugle, mais tous les deux sont allés piocher d'autres instruments dans ma caverne d'Ali Baba. Emmanuelle s'est emparée d'une trompe africaine et de petites percussions comme Matthieu qui a adopté mon petit piano Michelsonne. De mon côté j'avais comme d'habitude mes claviers et d'autres machines électroniques, les trompettes à anche, flûtes, guimbardes, l'inanga, le violon et deux instruments à archet achetés à Bangkok, un saw duang et un saw u. Le résultat m'apparaît très lyrique et merveilleusement équilibré. Je leur avais fait choisir entre le jeu de Brian Eno et Peter Schmidt ou celui de Dixit, ils ont préféré s'inspirer des phrases plutôt que des dessins : Vers l'insignifiant / La chose la plus importante est la chose qu'on oublie le plus facilement / Slow preparation, fast execution / Toujours les premiers pas / Trois couleurs inacceptables / Continuez comme ça / Une partie seulement, pas tout / Dans l'obscurité ou une très grande salle, silencieusement.


À midi j'avais préparé du poulpe mariné accompagné d'une ratatouille et de riz, avec les incontournables glaces et sorbets avant le café. La cuisine, comme la musique, permet de faire connaissance, de partager notre plaisir, de digresser et élucubrer à loisir. Pour la photo Matthieu a proposé que nous nous allongions par terre (Par terre est le titre de l'album) dans la cuisine, Emmanuelle et moi avons suggéré de camoufler nos double-mentons, la contre-plongée donnant l'impression d'en avoir même à celles ou ceux qui n'en ont pas ! Je suis grimpé sur l'escabeau et clic clac c'est dans la boîte. J'ai choisi une photo de Matthieu pour la pochette et récupéré celle du studio vide faite par Emmanuelle, là où nous avions abandonné nos instruments, le temps de prendre le café au jardin.

→ Birgé Donarier Legros, Par terre, en écoute et téléchargement gratuits sur drame.org et Bandcamp