Envoyer des mails n'est plus une méthode fiable pour correspondre. Spams ou afflux considérable de courrier risquent de faire passer à la trappe des messages importants.
Avant l'ère informatique, écrire une lettre à la main ou dactylographiée impliquait une démarche signifiante, d'autant qu'elle nécessitait de s'appliquer lisiblement, de rédiger une enveloppe, d'y coller un timbre et de passer à la poste. Il suffit aujourd'hui de taper quelques mots et d'appuyer sur un bouton. La gratuité profite à la frénésie. Quand je pense qu'à l'avènement des mails certains ont prétendu que cela allait tuer l'écrit !
La quantité délirante de spams publicitaires et autres imbécilités absorbe des messages importants sans que l'on comprenne pourquoi le filtre a dirigé tel ou tel dans la poubelle qu'il sera bien imprudent de vider sans en vérifier le contenu.
Ces derniers temps, au lieu de me plaindre des centaines de spams envahissant mon dossier d'indésirables, je me suis systématiquement désinscrit, réduisant leur nombre au moins par dix. Il faut d'ailleurs que je pense à coller une étiquette "Pas de publicité" sur ma boîte aux lettres pour la soulager elle aussi.
Envoyer un SMS, décrocher son téléphone ou se fendre d'une missive postale est aujourd'hui beaucoup plus prudent si l'on veut être certain de toucher son correspondant.
Lorsque je désire que mon courrier ressorte du lot distribué par le facteur, je colle un timbre de collection plutôt qu'une banale Marianne, personnalisant l'enveloppe en fonction du destinataire. Ma petite collection de timbres en vigueur (ils le sont tous hormis ceux édités par le Gouvernement de Vichy et l'on peut commander les nouveautés sur le site de La Poste) rassemble trois Tex Avery (le loup, Droopy et la pin-up), un Auguste, la baie d'Halong, un mammouth, Henner et Garouste... Les augmentations régulières m'obligent néanmoins à compléter le tarif par des Marianne à centimes.
Lorsque je veux être certain d'être lu, je choisis également une carte postale qui marquera le coup parmi une seconde collection, toujours d'images. Par exemple, L'origine du monde de Courbet génère immanquablement une réponse !
Quant à Internet, les réseaux sociaux comme FaceBook ou MySpace s'avèrent plus fiables que le mail traditionnel. Certains y accumulent pourtant les "amis" afin de promouvoir leurs activités. Si vous souhaitez être fixé il suffit souvent de vérifier le nombre de leurs "amis". Pour ne pas être submergé par le nombre et préserver une qualité de la relation, j'ai pris l'habitude de n'accepter que les personnes que je connais ou dont les informations m'en donnent envie. J'envoie sinon un mail intitulé "Qui êtes-vous ?" en copiant-collant le message : "Avant d'accepter une demande d'amis, je pose cette question à tous ceux et à toutes celles que je ne connais pas, quand ma mémoire fait défaut ou que les informations de FaceBook ne me permettent pas de l'apprendre."
L'autre méthode consiste à posséder un nombre dément d'adresses mail dédiées chacune à une activité, mais si l'on se connecte avec son iPhone cela peut s'avérer fastidieux. On choisira.
Le Blog peut aussi être considéré comme une manière de communiquer sans être obligé de radoter. Je l'espère. Il y a mille façons d'écrire, de parler, d'échanger, de voir et d'entendre, mais il n'y en a qu'une pour vivre véritablement, il faut sortir, marcher, étreindre pour sentir ce qui ne peut s'écrire.