Joce Mienniel, Paris Short Stories (saison 1)
Par Jean-Jacques Birgé, mardi 12 juin 2012 à 00:07 :: Musique :: #2340 :: rss
Paris Short Stories Saison 1 est loin d'être le premier enregistrement du flûtiste Joce Mienniel, mais c'est le premier album sous sous son nom seul et une réussite. Laissant de côté ses talents de compositeur il a choisi d'arranger des standards de notre époque signés Michel Portal, Sébastien Texier, Joni Mitchell, Frank Zappa, Björk, Jaco Pastorius et Lennie Tristano. Tous sont d'une très grande invention grâce à un alliage de timbres rares et la participation de musiciens de la nouvelle génération des jazzmen français ayant souvent étudié au Conservatoire et s'en étant brillamment affranchis. Pour cette aventure inspirée par les musiques de film les plus originales, entendre ici celles qui se démarquent des conventionnelles violonades hollywoodiennes et des illustrations redondantes, Joce Mienniel a réuni trois trios extrêmement différents. Chaque groupe interprète trois pièces et tous jouent à leur tour une courte version de Box 25/4 Lid de Hugh Hopper et Mike Ratledge qui clôturait le premier disque de Soft Machine. Mienniel sait ainsi magnifiquement marier flûte et flûte basse avec la trompette d'Aymeric Avice et la clarinette de Sylvain Rifflet, avec les claviers de Vincent laffont et d'Antonin Rayon, avec le piano préparé d'Ève Risser et les guitares de Philippe Gordiani. Ici et là les instruments bénéficient de traitements que les nouvelles technologies suscitent. Si l'influence américaine est incontournable, il est temps que les musiciens européens s'affranchissent des standards des débuts du siècle dernier tant notre patrimoine contemporain recèle de joyaux. Le résultat est ici remarquable, surfant sur des mélodies et des rythmes au potentiel populaire tout en en proposant une lecture personnelle et inventive. L'écriture rigoureuse met en valeur la qualité des interprètes et la richesse de l'orchestration déploie un éventail de scènes évocatrices où la musique n'est pas seulement le vecteur de la narration, elle en constitue le récit, enchevêtrant les histoires à la manière d'un film choral (Drugstore Malone).
Commentaires
Désactivés, mais...
Ajouter un commentaire
Les commentaires ont été fermés pour cause de centaines de spams par jour. Vous pouvez continuer à en écrire en les envoyant à info(at)drame.org et ils seront publiés en votre nom ou pseudo.
Précisez COMMENT dans le titre de votre mail.
Cela fait toujours plaisir d'avoir des retours ;-)
Merci d'avance.