Sun Rings, spectacle cosmique de Terry Riley avec le Quatuor Kronos
Par Jean-Jacques Birgé, lundi 19 juin 2006 à 07:52 :: Musique :: #166 :: rss
Toujours sur Dimeadozen, j'ai pu trouver ce week-end quelques pépites dont l'enregistrement audio d'un spectacle multimédia composé de sons de l'espace, du Kronos String Quartet et du Sirin Choir. Sun Rings est le fruit de la collaboration de Don Gurnett, professeur à l'Université de l'Iowa, du compositeur Terry Riley, du premier violon du Kronos, David Harrington, qui tient le rôle de directeur artistique, et du designer graphique Willie Williams. Les passages les plus beaux sont probablement ceux où le choeur et le quatuor jouent ensemble, les sons enregistrés autour de la planète Jupiter venant se superposer aux musiciens vivants. C'est une commande de la NASA. Il s'agit ici du concert donné le 30 mai dernier à Moscou, quatre ans après la création. En France, n'ont été joués que quelques extraits sortis de leur contexte. Cela fait déjà très longtemps que Riley compose presque exclusivement pour le Kronos : Cadenza on the Night Plain, Sunrise of the Planetary Dream Collector, Mythic Birds waltz, Salome Dances for Peace, Cortejo Fùnebre en el Monte Diablo, Requiem for Adam...
Malgré son imposante discographie (dont je possède la quasi intégralité, près d'une cinquantaine d'albums, ce qui montre encore une fois que l'on peut acheter les disques et télécharger) le quatuor Kronos a créé beaucoup plus d'œuvres qu'il n'en a enregistrées. Grâce au miracle (encore possible) du Net, on peut entendre des pièces inédites en CD de Frank Zappa, Michael Gordon, Sigur Ros, Getatchew Mekurya, Alexandra du Bois, Jimi Hendrix, Michael Daugherty, Hyo-shin Na, Dick Dale, et même des concerts entiers avec Tom Waits ou Rabih Abou-Khalil. Il en existe quantité d'autres. Je sais seulement que le quatuor a passé commande à d'autres artistes comme Steve Lacy ou Kimmo Pohjonen, et interprété des arrangements de jazzmen comme Charlie Mingus.
Recherchant des vidéos de Sun Rings, j'ai réussi à en trouver sur le blog du réalisateur Mark Logue et à les regarder en les téléchargeant, puis en supprimant le suffixe .txt pour ne garder que .mp4 ; le son est complètement saturé, mais ça permet de se faire une petite idée du spectacle. Le son de l'enregistrement moscovite est quant à lui tout à fait décent.
Récemment, j'avais acheté plusieurs CD de Terry Riley dont différentes versions de In C et l'album qui nous avait révélé la musique répétitive en 1969, A Rainbow in Curved Air, avec Poppy Nogood en face B. Je me souviens que les échos du time lag accumulator, au travers duquel passaient ses claviers, agaçaient mon père à qui cela rappelait Radio Londres ! Soft Machine enfoncera le clou, et la réunion de Riley et John Cale, qui venait d'être viré du Velvet Underground, donnera Church of Anthrax, un autre album qui influencera mon jeu à mes débuts sur l'orgue Farfisa Profesional, le même que Pink Floyd et Sun Ra. L'ensemble servira de bande-son à nos expérimentations les plus variées.
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