mercredi 6 janvier 2010
Ronronnement
Par Jean-Jacques Birgé,
mercredi 6 janvier 2010 à 01:24 :: Pratique
Passons du bourdonnement au ronronnement. Suite à mon billet de lundi, j'ai reçu plusieurs témoignages d'amis des chats, surtout lorsque "leurs" félins ont des comportements proches de ceux de Scotch. Pourtant, aucun minet n'est pareil, même s'ils ont de nombreux points communs. D'ailleurs, pourquoi serait-ce différent pour toutes les espèces qui peuplent la planète ? Abeilles, moutons, perroquets ou poissons rouges, il suffit de s'en approcher, de les fréquenter suffisamment longtemps pour commencer à entrevoir leurs différences et leurs similitudes. Les questions affluent alors et les énigmes s'accumulent, souvent moins banales que celles de leurs lointains cousins dont nous faisons partie. Chez les chats, le ronronnement n'a rien à voir avec leur caractère et Daniel Bricard me signale un passionnant article d'Effervesciences sur le sujet, surtout, précise-t-il, si l'on est musicien ! À l'issue de l'édifiante lecture, j'ai trouvé croquignolet la mise en vente d'un CD de "Rouky musicien" par l'auteur-vétérinaire, censé vous permettre de vous relaxer et de vous aider à vous endormir. Il est recommandé de le diffuser doucement, plutôt avec des écouteurs ! Je me vois mal passer ma nuit avec un casque sur la tête, mais les fils qui pendent amuseront peut-être le chat qui se chargera de m'en débarrasser...
En reproduisant la carte postale offerte récemment à l'une de mes nièces pour une invitation chez Koba, le restaurant de sushis le plus généreux de Paris, à s'en faire claquer la sous-ventrière, je dois résister à l'envie de vous lire les quatre pages D'une histoire féline que Jean Cocteau relate dans son Journal d'un inconnu. Le mystère des chats n'a jamais été aussi bien exprimé que par le poète. J'ai souvent cité son exergue qui donna le titre à une œuvre pour grand orchestre du Drame de 1982, Ne pas être admiré. Être cru. Les premières lignes, très orsonwellesiennes, expliquent pourquoi ici je ne puis : " L'histoire féline racontée par Keats n'a jamais été transcrite que je sache. Elle voyage de bouche en bouche, et se déforme en route. Il en existe plusieurs versions, mais son atmosphère reste une. Atmosphère si subtile que je me demande si ce n'est pas la raison pour laquelle cette histoire s'accommode mieux de la parole et de ses pauses, que de la plume qui se hâte. "