Les travaux à la maison équivalent à un décervelage complet. Pas moyen de réfléchir à quoi que ce soit d'autre. Mon blog est devenu un compte-rendu de chantier où les avancées entament ma santé chaque jour un peu plus. Une douloureuse sciatique a pris le relais d'une cruralgie handicapante. Le kiné dit qu'elle va passer rapidement, mais je ne sens rien, rien d'autre qu'une rage de dents localisée dans la cuisse. Je dormais peu, mais là mes nuits ressemblent à une histoire de zombies. Je fais des rêves abracadabrants qui mêlent quantité de personnages de ma vie à différentes époques sans que cela ressemble à un véritable cauchemar. Simplement le chaos. Je m'accroche aux rangements, espérant rééquilibrer la confusion. La poussière m'a toujours fait cet effet, allergie à la clef. J'en ai profité pour construire de nouvelles étagères pour les disques alors que je m'étais juré de n'en rien faire, ayant décidé qu'un disque ou un livre devait sortir lorsqu'un nouveau faisait son apparition. C'était sans compter les fantômes que le remue-ménage fait apparaître ou disparaître. Il n'empêche qu'il faut absolument que je donne des livres que je pense ne plus jamais relire et des disques qui me barbent. J'ai conservé trop de choses pensant qu'un jour, etc., mais les années s'accumulant il devient évident que je n'aurai plus le temps d'y revenir. Le tri est un exercice impensable, mais je dois m'y résoudre. De toute manière il va être temps pour de nouvelles résolutions, comme après chaque nouvelle œuvre d'importance. Après un mois le nez dans le guidon je me demande ce qui nous attend. Certains potes prétendent que j'ai toujours quelque chose lorsqu'on me demande comment ça va. Ma blague juive préférée : une mère demande à son fils au téléphone comment il va, le fiston répond que ça va bien ; alors la mère : "ah, tu n'es pas tout seul, je te rappelle plus tard..."