J'ignore l'impasse de la page blanche. Il suffit de contourner l'obstacle en s'attaquant à un autre versant. Comme puiser dans le stock d'images en attente ou laisser simplement l'inspiration de marionnettiste guider mes doigts de somnambule. La place pour projeter est cadrée par les livres. Ce pourrait être aussi bien des films, des disques, des arbres, des étoiles, des mots, des rêves. Le cahier des charges impose ses limites. L'imagination a besoin de ces contraintes. Plus ou moins l'infini tournerait court. Une phrase en appelle une autre. Elles roulent en double sens. Il fallait juste passer le permis. Cela ne s'est pas fait tout seul. J'ai failli laisser tomber. Mais ma mère m'a dit que je n'étais pas plus bête qu'un autre. Il y a tant de chauffards que cela fait froid dans le dos. Nous sommes tous des rescapés. Combien de bip bip ont évité le précipice ? Un peu moins de huit milliards à l'heure actuelle. De quoi faire chavirer la planète. Mais tous ne pèsent pas le même poids. Sans liberté ni fraternité l'égalité est une carotte à laquelle les possédants préfèrent la viande. Ils ont appelé démocratie leur stratagème. Il n'y a même plus de carotte au bout de leurs ficelles. Leur cynisme est de rigueur. À force de croire qu'ils y échapperont, ils finiront pas s'étouffer. Mais combien crèveront avant eux ? La tâche n'est pas sur l'écran, mais sur l'objectif.